Rennes est en passe de prendre un nouveau virage devant avec le départ probable de Gaëtan Laborde et l'arrivée d'Amine Gouiri, après Arnaud Kalimuendo.
« C'était la meilleure de ma carrière », nous disait début juillet Gaëtan Laborde à propos de la saison passée, sa première à Rennes, marquée par 20 buts et 8 passes décisives en 47 matches toutes compétitions confondues (dont 3 buts en 4 matches avec Montpellier). L'attaquant de 28 ans voyait toujours la suite sous un maillot rouge et noir, mais ce sera plutôt du côté de Nice, pendant qu'Amine Gouiri effectuerait le chemin inverse.
Ce basculement, improbable en début de Championnat pour les deux joueurs et révélé samedi sur le site L'Équipe, semble en passe d'aboutir. Gouiri ne fera pas le déplacement à Lille avec Nice.
Laborde, lui, ne devrait pas être dans le groupe rennais annoncé ce matin, même si Bruno Genesio avait annoncé sa présence sur le terrain, ce mercredi soir face à Brest. L'ancien Montpellierain a dit à son coach « qu'il ne se sentait pas » pour ce derby. L'OGCN a même prévu d'affréter un jet privé pour l'amener sur la Côte d'Azur, dans la journée, où l'attendra son agent, Christophe Hutteau, qui a négocié un contrat de quatre ans pour son attaquant.
L'indemnité de transfert de Laborde à Nice serait de l'ordre de 15 M€ pour racheter ses trois années de contrat. Dans l'autre sens, le prix d'Amine Gouiri (22 ans) a été fixé à hauteur de 28 M€. Les transactions sont comptablement séparées. « C'est un joueur que j'ai connu à Lyon, qui est évidemment un bon joueur, qui a beaucoup de qualités, un gros potentiel. Il est un peu plus en difficulté à Nice depuis quelque temps mais reste pour moi un très gros potentiel », scannait mardi Genesio.
Rennes pense à Gouiri depuis la mi-juillet. Mais il n'était sans doute pas accessible à ce moment, alors qu'il espérait retrouver de meilleures sensations avec Lucien Favre, successeur de Christophe Galtier, et que l'OGCN réclamait 40 M€ pour s'en séparer. Le club breton envisageait alors un renfort à la place de Serhou Guirassy, possible partant après une saison comme joker. Et avait opté pour l'option Arnaud Kalimuendo, qui colle mieux à son projet de jeu, après la première journée. Mais la situation de Gouiri à Nice ne s'est pas améliorée sportivement. Et Rennes s'est engouffré dans la brèche. Dans le même temps, Laborde a bien démarré la saison. Buteur à Monaco (1-1, le 13 août), il avait retrouvé de l'allant. Et imaginait que Rennes comptait toujours sur lui, comme lui comptait poursuivre à Rennes, sauf projet de dimension supérieure.
Une incertitude persiste à propos d'Hamari Traoré
Voyant son complice Martin Terrier être revalorisé, il espérait aussi que Rennes reconsidère sa situation à la hauteur de ses statistiques. Ce qui n'a pas été le cas. Il s'est posé des questions. Le FC Séville (où devrait être prêté l'attaquant danois de Nice Kasper Dolberg) et le Real Sociedad se sont aussi penchés sur sa situation. Et lorsque l'intérêt de Rennes pour Gouiri est devenu plus prononcé, Laborde s'est retrouvé sur le banc face à Lens, samedi, entrant en jeu pour remettre son équipe dans le match (1-2). L'ex-Bordelais était déjà à l'écoute de nouvelles opportunités, comme celle de Nice, et les discussions se sont accélérées ces derniers jours.
Lundi, Bruno Genesio a discuté avec le joueur pour tenter de le rattraper, mais le ressort était cassé avec la direction sportive rennaise. Le club tourne donc sur son axe, devant, comme il l'a fait en défense centrale, avec des profils plus jeunes à fort potentiel, tout en étant certain de garder Lovro Majer (malgré l'intérêt de l'Atlético Madrid) et Benjamin Bourigeaud, ce qui n'était pas une évidence en début de mercato.
Il reste une incertitude concernant Hamari Traoré, auquel réfléchit Barcelone, mais Rennes serait prêt à pallier son départ. Dans l'entrejeu, le club breton pourrait finalement ne pas se renforcer avec un profil plus athlétique, comme il l'avait imaginé
