Malgré le début de saison raté par son équipe, le président de Nice, Jean-Pierre Rivère, affiche un optimisme à toute épreuve. Tout en confortant son entraîneur, Lucien Favre.
De l'extérieur, l'OGC Nice traverse une période de flottement. Ses résultats sont en berne, son effectif manque de cohérence et son entraîneur a perdu la confiance de ses joueurs et de ses dirigeants. Les Azuréens seraient partis pour une saison de transition, loin des promesses du début de l'été. Mais son président Jean-Pierre Rivère a une autre lecture de la situation. « Sachant ce que je sais et la volonté de développer le club qu'ont nos propriétaires, je peux dire que l'avenir de l'OGC Nice a rarement été aussi passionnant et intéressant », assure-t-il. Dans les bureaux de sa société immobilière, donnant sur la promenade des Anglais, le dirigeant a reçu hier L'Équipe et Nice-Matin pour rassurer, expliquer et conforter Lucien Favre à son poste.
« On avait dit quoi ? On change de projet »
Treizième de Ligue 1 à déjà onze points du podium, Nice semble loin de la course à l'Europe. Rivère ne s'en inquiète pas outre mesure. Il analyse ce mauvais départ comme presque inévitable au vu des changements effectués au club cet été. On ne peut guère lui donner tort. « Après l'audit mené par Dave (Brailsford, directeur d'Ineos Sports) et appuyé par les directeurs financiers d'Ineos (propriétaire du club), il a été conclu qu'on était très loin des standards de la performance. Il a été décidé de travailler différemment. »
Exit donc Julien Fournier, qui dirigeait tous les services et le recrutement, pour nommer un directeur général (Fabrice Bocquet) en attendant un directeur sportif. « Je peux comprendre que la presse et les supporters soient déçus des résultats après les effets d'annonce de cet été, convient Rivère. On avait dit quoi ? On change de projet, on structure le club, on veut un directeur sportif. On n'allait pas en prendre un en plein mercato : les profils ciblés n'étaient pas disponibles. On veut du top. On prend le temps. On perd peut-être des mois qui sont préjudiciables pour les résultats immédiats, mais qui ne le seront pas pour l'avenir du club. On a fait un mercato tardif, on doit trouver la bonne osmose. Et s'il y a des ajustements à faire au mercato d'hiver, on les fera. »
« On ne va pas changer de coach »
Les responsables d'Ineos Sports travaillent déjà à l'après-Lucien Favre, mais Rivère assure qu'il n'est aucunement question de se séparer de l'entraîneur suisse et qu'aucun contact n'a été établi avec Mauricio Pochettino ou son entourage - alors que l'ancien entraîneur du Paris-SG a bien été sondé.
Le président du Gym peut difficilement tenir un autre discours, mais cela conforte le poste du Suisse à court terme. « On ne va pas changer de coach au bout de huit journées, ce n'est ni une solution sportivement ni humainement, indique Rivère. Dave (Brailsford) l'a longuement vu hier. Lucien (Favre) est sorti très heureux de la réunion, il était content qu'on le soutienne. Les rumeurs étaient infondées. Lucien vous dit : "Je connais le football et je reste confiant pour l'avenir." »
En plus d'annoncer la réintégration d'Arjan Peço, l'adjoint mis à l'écart depuis le déplacement à Ajaccio (1-0, le 11 septembre, voir par ailleurs), et alors que ce dernier et Christophe Moulin, soit les deux adjoints ramenés par le technicien suisse, sont contestés au sein du vestiaire azuréen, Rivère annonce l'arrivée de « personnes complémentaires pour aider [Favre] à travailler du mieux possible ; ils vont venir dans les prochains jours renforcer le staff ». Il précise aussi qu'« aucun ultimatum » n'a été fixé à Lucien Favre, dont l'équipe reprendra par un déplacement chez le Paris-SG, le 1er octobre.
« Combien Jim compte investir ? Pas mal d'argent »
L'optimisme de Rivère concerne surtout la position adoptée par Ineos et son patron milliardaire Jim Ratcliffe. « Les propriétaires ne peuvent pas être ravis du début de saison, mais malgré ça, ils ont relancé le projet OGC Nice, détaille-t-il. Le matin du match face à Cologne (1-1, le 8 septembre), on a eu une réunion qui a conforté leur volonté de développer l'OGC Nice, de lui donner, à côté de notre centre de formation, un centre de performance très innovant, qui sera top niveau. À l'intérieur de ce centre sera logée l'équipe cycliste, vraisemblablement une partie de la F1 et de la voile, avec la volonté d'agrandir et de rénover notre camp d'entraînement, avec plus de terrains. Combien Jim compte-t-il investir ? Pas mal d'argent », sourit Rivère.
Pour le dirigeant, le début de saison ne doit pas faire oublier qu'« on a des perspectives pour le club que nous n'avons jamais eues ». « Quand tout sera structuré tel qu'on le souhaite, on aura un club performant, innovant et modernisé. Nécessairement, les résultats suivront. » Ce ne serait donc d'une question de temps.
Peço va être réintégré
Soupçonné d'avoir eu un comportement déplacé avec une réceptionniste de l'hôtel où le groupe se trouvait lors du déplacement à Ajaccio, dans la nuit du 10 au 11 septembre, Arjan Peço, l'un des entraîneurs adjoints de Nice, restera finalement dans le staff. « Nous avons pris le temps de savoir ce qui s'était passé, déclare Jean-Pierre Rivère. Nous l'avons suspendu provisoirement. Il n'y a pas eu de dépôt de plainte et les propos qu'il a tenus à cette dame n'étaient pas non plus insultants ou menaçants. On va le réintégrer. Sur ce qui s'est passé, on ne pouvait pas le licencier. »