Avec son recrutement précoce et ambitieux, la stabilité de son effectif et ses améliorations structurelles, L’OGC Nice a de quoi s’ancrer dans le haut du tableau.


NICE – Julien Fournier ne peut plus voir le mot « projet ». « Tout le monde en a un, je ne le supporte plus », glisse le directeur du football de l’OGC Nice. Il préfère parler de « plan de développement » pour raconter les évolutions du Gym version Ineos. S’il est un terme dont il n’est pas avare, en revanche, c’est celui de « compétition », présent à tous les étages du club.


De son capitaine Dante (voir par ailleurs) au président, du responsable des terrains à l’entraîneur Patrick Vieira – le premier à reprocher à ses joueurs leur manque d’ardeur au travail la saison passée –, tout le monde semble s’être passé le mot. Pour franchir un palier, Nice dispose des moyens de son puissant actionnaire, mais il doit acquérir cet état d’esprit propre au très haut niveau.


« Depuis que je suis revenu au club il y a un an, j’ai eu deux obsessions : améliorer l’équipe mais aussi améliorer tout ce qu’il y a autour, détaille Julien Fournier. On a maintenant deux docteurs et une nutritionniste à temps plein. Les joueurs se plaignaient des terrains trop durs, on a refait tous les terrains (pour un coût de 1,2 M€) en prenant un Anglais pour s’en occuper. J’en suis même à changer les ramasseurs de balle… Tous les paramètres hors résultats, il faut qu’on les perfectionne. »



La cinquième place de la saison dernière offre un retour en Ligue Europa qui traduit déjà les prémices de la dimension souhaitée par Ineos, celle d’« avoir une équipe en capacité de se bagarrer pour obtenir les places pour la Ligue des champions à moyen terme » (Fournier). Le Gym ne peut pas encore afficher cette ambition, mais leurs supporters ne se gênent pas pour montrer leur appétit sur les réseaux sociaux. Ils ont été encouragés en cela par le mercato effectué cet été.


On n’y a pas vu de recrues à 50 M€, mais il comporte un international français (Morgan Schneiderlin), il s’est effectué très tôt – il est déjà bouclé « à 90 ou 95% », assure Fournier –, et il donne des gages de progrès. L’ex- milieu de Reims Hassane Kamara est arrivé pour occuper le flanc gauche de la défense, le Brésilien Robson Bambu accompagnera Dante dans l’axe, Schneiderlin donnera un nouvel impact au milieu, et Rony Lopes et Amine Gouiri animeront l’attaque avec Kasper Dolberg. L’option d’achat d’Adam Ounas, décevant, n’a pas été levée.


Mais Nice peut compter sur la stabilité d’un effectif qui ne s’est pas fait dépecer de ses meilleurs éléments. Walter Benitez a été prolongé, et les éléments indésirables ont commencé à partir : Lusamba (fin de contrat) et Hérelle (Brest) ; avant Cyprien, Makengo, Burner, Tameze et Coly, invités à rebondir ailleurs.


En attendant le dernier match face à Rennes, ce soir, les huit premières rencontres de préparation n’ont pas montré une équipe devenue un rouleau-compresseur, loin de là, puisque le Gym ne s’est imposé que deux fois. Mais « c’est anecdotique, selon son entraîneur Patrick Vieira. Ce qui était vraiment important pour nous, c’était de travailler notre identité de jeu, que notre philosophie soit claire pour tout le monde, d’essayer des joueurs à différents postes, de varier les systèmes. »


« S’il nous manquait quelque chose la saison passée, c’est l’aspect mental, poursuit Fournier. Quand on regarde l’évolution du club, la progression a débuté avec les bases instaurées par Claude Puel (coach de l’ASSE). Depuis son passage (il a entraîné Nice entre 2012 et 2016), dans notre recrutement, on se focalise sur la dimension technique et l’intelligence de jeu. Mais on a tellement mis l’accent sur ces deux points qu’on en a oublié les valeurs plus triviales du foot : l’agressivité, le travail, l’ambition, le sérieux, la grinta. Notre recrutement doit aussi tenir compte de ça. Je gonfle les gens au quotidien avec cet état d’esprit compétiteur. Je ne leur parle que de ça. » Pour mener à bien le projet …