Le club azuréen présente la moyenne d’âge la plus basse des 5 grands championnats européens

En ce début de saison, Nice, 6e de Ligue 1 avec un match en retard—et qui s’est qualifié hier soir pour les 8es de finale de la coupe de la Ligue en battant Caen (2-1) —, truste les podiums. Troisième attaque d’Europe, à égalité avec Paris, il se distingue par le spectacle offert,mais aussi par la jeunesse de son effectif. Selon l’Observatoire du football, l’âge moyen des joueurs niçois atteint 24,12 ans, soit la moyenne la plus basse sur les cinq grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie). En Ligue 1,Marseille (24,95) et Toulouse (25,10) complètent le trio de tête, avec, il est vrai, une bien moindre réussite jusque-là. A Nice, le club a donné naissance à ce projet basé sur la jeunesse voilà près d’une décennie. Mis sur pied par René Marsiglia, qui avait établi les mêmes principes de jeu pour l’ensemble des équipes du centre de formation, il a été prolongé par Manuel Pirès et mis en lumière par Claude Puel, lequel n’a jamais hésité à lancer des gamins de 16 ans en Ligue 1 (Maupay, Rafetraniaina). En ce moment, le jeune Olivier Boscagli, 17 ans et demi, en profite et fait équipe, comme à Ajaccio samedi dernier, avec Mathieu Bodmer, le doyen du vestiaire, en défense centrale. Cette aubaine inclut une part de risque.


Puel a fait débuter dix-huit joueurs formés au club


Arrivé à Nice à l’été 2012, l’ancien coach de Lyon dispose de moyens financiers limités (40M€),mais d’un sacré vivier de jeunes recrutés, pour la plupart, dans la région Paca. «On a pris Claude car il ne regarde jamais la carte d’identité, glisse Julien Fournier, le directeur général du club. On avait besoin de quelqu’un comme lui. » Formateur dans l’âme, Puel a fait débuter dix-huit joueurs formés à Nice en L 1. Un chiffre colossal. « Certes,mais on ne fait pas la course aux records, tranche Fournier, qui voit plus loin. L’objectif consiste à ce que cela se poursuive quand on ne sera plus là. En ce moment, ça nous sourit. On va aussi chercher des joueurs à fort potentiel comme Plea, Seri, Ricardo. Mais si l’on disposait de moyens supplémentaires, cela ne signifierait pas qu’on ferait autrement. Des clubs comme Lyon ou Barcelone forment des joueurs de très haut niveau. Sur le long terme, on considère que c’est le projet le plus viable et celui qui assurera la pérennité économique du club. » La vente de Jordan Amavi à Aston Villa, contre près de 15 M€ lors du dernier mercato, en est l’exemple parfait. « On a labouré. On a semé. Maintenant, on espère récolter », répète à l’envi le président Jean-Pierre Rivère.


Après deux saisons bancales, où le projet niçois fut parfois contesté en raison de l’absence de résultats , l e Gym, symbolisé par l’insouciance d’un Koziello, 20 ans depuis hier, se retrouve sous le feu des projecteurs. «On a toujours gardé le cap, tempère Claude Puel, toujours mesuré. C’est primordial quand vous développez un tel projet. »