Aussi frêle que fort. Voilà en résumé la description de Vincent Koziello (19 ans), l'une des dernières pépites du centre de formation niçois lancée par Claude Puel. Il y a fort à parier qu'on le reverra cette saison. Peut-être même dès ce samedi face à Troyes.

 

58 petits kilos. Pas un de plus. Et pourtant, du haut de son 1m68, on n'a vu que lui samedi dernier du côté de Nice. Sans complexe, Vincent Koziello, véritable blond aux yeux bleux, n’a pas manqué son premier match officiel de la saison. Qui plus est, face à Monaco, rival historique. Et même si les Aiglons n’ont pas réussi à s’imposer malgré l’ouverture du score de Valère Germain (1-2), ils peuvent se rassurer : leur effectif a de la gueule. Une gueule d’ado même pour Koziello. Car malgré ses 19 ans, il en paraît facile deux de moins avec son visage juvénile. Pas de quoi émouvoir Claude Puel, qui n’hésite jamais à lancer ses jeunes quand il sent qu’ils ont le niveau. Depuis trois ans, quinze d’entre eux ont ainsi pu sortir du centre de formation pour évoluer chez les professionnels (Boscagli, Rafetraniaina, Benrahma, Maupay, Dao Castellana, Bosetti, Honorat, Constant…).


Pas titulaire à Cannes il y a trois ans


La saison passée, le 1er novembre 2014, «Vince» a d’ailleurs fait ses grands débuts en pro contre Metz en Coupe de la Ligue. Trois jours plus tard, il découvre la Ligue 1 face à Lyon. Rien que ça. Un mois après, il est titulaire à Amiens, face aux Sang et Or. En fin de saison, son total affichera 8 apparitions avec les pros. De quoi convaincre ses dirigeants de lui offrir son premier contrat professionnel. Le voilà donc désormais avec le numéro 26 dans le dos. Assis entre Jean-Michel Séri et Paulin Puel dans le vestiaire. Il y a trois ans, il n’était même pas dans la peau d’un titulaire en U19 Nationaux à Cannes. Pour le recruter, les dirigeants niçois sont venus le superviser une dizaine de fois. Mais parfois uniquement sur des bouts des matches vu qu’il ne démarrait pas toujours les rencontres. Il est aujourd’hui dans les petits papiers de la sélection U20. Que de chemin parcouru donc…


Bac S avec mention très bien


«Signer pro est une très grande joie, une grande fierté, expliquait Koziello le jour où il a paraphé son premier contrat. On dit souvent que tout va très vite dans le football, ce que je peux vérifier. Maintenant, il va falloir veiller à ce que ça se poursuive ainsi et que ça n’aille pas dans l’autre sens. J’essaierai toujours de progresser le plus vite possible, tout en continuant à écouter les conseils du coach, du staff, ou de mes coéquipiers. On ne sait jamais comment les évènements peuvent évoluer mais je suis déjà sûr d’une chose : je vais me donner à fond pour progresser, et aborder la nouvelle saison avec les batteries pleines et beaucoup d’enthousiasme». Visiblement la tête sur les épaules, cette dernière est aussi bien pleine. En atteste l’obtention de son bac S avec mention très bien, qui aurait pu le conduire dans une grande école d’ingénieurs de France. Finalement, aujourd’hui, il est bien à Nice et habite chez ses parents.


Une des révélations de la saison ?


Technique, intelligent dans le jeu et doté d’un gros mental (il a d’ailleurs été recruté sur ces trois critères), il a une belle carte à jouer cette saison. Claude Puel a confiance en lui. «Il a une grosse marge de progression, répète-il souvent. Il évolue dans un environnement sain et est très mature pour son âge». Joris Delle, qui a côtoyé le phénomène avant de s’envoler vers Lens cet été, est du même avis que son ancien entraineur. «Pour moi, c’est un très bon joueur, en plus, c’est un mec très intelligent. Il est jeune, malin et a du vice. Il manque juste un peu d’expérience. Ça va devenir une valeur sûre. Pour moi, ce sera une des révélations de la saison si Puel lui fait confiance tout le long». Pour l’instant, en tout cas, c’est bien parti pour.