C’est l’histoire d’une revanche personnelle. Grégoire Puel, le deuxième des trois enfants de Claude Puel, a réalisé des débuts remarqués en Ligue 1 samedi à Bastia. Une surprise pour ce joueur de 20 ans, qui a vécu deux années de galères à Lyon (entre 2010 et 2012), avant d’enchaîner les essais infructueux l’été dernier (en Angleterre, à Sedan ou même au Danemark).

 

 

 

« A sa place, beaucoup auraient lâché le morceau, avance Timothée Kolodziejczak, lui aussi en difficulté la saison dernière à Lyon, désormais pièce maîtresse de Nice. On s’est serré les coudes tous les deux, même si ce n’était pas facile. A l’arrivée, il est récompensé. J’espère qu’il va continuer.» A l’OL,la première des deux saisons du«fils de» est marquée par la guerre ouverte entre les supporteurs et son père. Grégoire est même la cible de menaces lorsque le domicile familial est (notamment) tagué d’un: «Laisse pas traîner ton fils».Après le licenciement de son père, celui qui revient de vacances avec un tatouage au mollet « Forza Puel » ne sera titularisé que deux fois avec l’équipe amateur.

 

“Il a un nom qui pèse lourd” Timothée Kolodziejczak ogcnice.info

 

Dans le vestiaire lyonnais, Grégoire Puel se montrait discret et avait de bonnes relations avec ses coéquipiers, même si les suspicions de favoritisme n’étaient jamais loin. « Des joueurs comme lui, il y en a beaucoup », confiait récemment l’un de ses partenaires à Lyon,sceptique. A Nice, on dément pourtant le moindre passe-droit. Début janvier, le joueur qui vit toujours chez ses parents, a signé un contrat amateur pour une durée de six mois sous l’insistance du staff niçois. « Claude n’a jamais forcé la chose, il voulait que ça se fasse de façon naturelle », soufflet-on à l’OGC Nice. Sur la Côte d’Azur, l’attaquant de formation a eu en tout et pour tout deux matchs de CFA 2 pour découvrir le poste de latéral droit. Suffisant pour convaincre son entraîneur de le lancer, compte tenu des absences de Genevoiset Palun. « Il avait une double pression car il savait très bien que si ça se passait mal, son père aurait aussi trinqué, confie Kolodziejczak. Il a un nom qui pèse lourd sur les épaules. Mais, si le coach l’a fait jouer, ce n’était pas pour lui faire plaisir,mais parce qu’il a le niveau. » Il reste maintenant au natif de Nice, qui a chanté un morceau de Tryo pour son bizutage, à confirmer. Hors micro, Claude Puel a toujours loué l’attitude de sa famille face à l’adversité.