Crise de résultats, effectif amoindri, image brouillée, divorce avec des supporteurs, affaire "Loïc Rémy": Nice, qui se rend samedi chez son voisin Monaco à qui tout semble réussir, traverse une saison de turbulences.

Sans victoire depuis le 22 novembre (1-0 devant Toulouse), le 16e de L1 en termine péniblement avec "un mois de janvier très dur à vivre", selon son entraîneur Didier Ollé-Nicolle.

 

Condamné à une certaine impuissance malgré les renforts de Renato Civelli et Didier Digard, il dispose enfin d'une relative marge de manoeuvre depuis le retour de la CAN de sept de ses huit internationaux africains et quelques convalescents.

 

A défaut de pouvoir aligner dans ce derby contrasté la formation ayant enchaîné les succès en novembre (Lyon, Le Mans, Paris et le TFC), le technicien refuse de "pleurer".

 

"Mon boulot est de repartir sur une dynamique positive. Ce qui a été fait durant l'automne est reproductible. Même très limité dans le jeu, on est passé tout près d'un résultat à Montpellier (0-1) et devant Auxerre (0-1), match perdu sur un but hors jeu à la 93e", assure l'entraîneur.

 

Remis d'une longue blessure au genou, l'ex-capitaine Olivier Echouafni stigmatise également "l'accumulation détestable de déclarations insupportables venant de toutes parts" dans le club et son environnement proche depuis l'élimination de la Coupe de France par Plabennec (National).

 

"Ecoeurant"

David Hellebuyck regrette de son côté "la pauvreté du jeu collectif" actuel et de ses propres prestations. Pas encore inquiet pour le maintien, l'ancien Parisien a été heurté comme ses partenaires par l'hostilité récente de quelques supporteurs à l'encontre notamment de Loïc Rémy (23 ans, 7 buts en 21 matches), incident ayant réamorcé indirectement le feuilleton de l'éventuel transfert de l'attaquant international.

 

"Les victoires te transforment en bon dieu, les échecs en grosse +merde+ à écraser. C'est écoeurant, mais c'est le foot", note Hellebuyck, désabusé.

 

C'est dans ce contexte que la nouvelle direction du club fait son apprentissage. Soutenant son technicien contraint au bricolage sportif par la CAN, elle entend l'aider plus étroitement sans faire appel à des personnes extérieures. Mais elle sait aussi que, jusqu'en 2013 et la livraison du grand stade, la situation budgétaire sera tendue.

 

Passé à l'exécutif fin septembre dernier, Patrick Governatori reconnaît "apprendre tous les jours dans ce monde si différent de celui de l'entreprise".

 

"Il ne faut quand même pas sortir de l'ENA. Mais gérer 25 artistes, et donc autant d'ego, est un peu plus compliqué", affirme le nouveau directeur général.

 

S'il regrette des paroles à chaud, il demeure convaincu d'une justice à deux vitesses pénalisant Nice, se référant à l'aggravation de la suspension de Bagayoko (2 mois). Cette accusation lui vaut une convocation devant le Conseil national d'éthique le 8 février, avec le président Gilbert Stellardo, soupçonnant un complot parisien.

 

D'ici là, Monaco et Lille, deux sacrés costauds, seront passés. Et les Aiglons en sauront plus sur leur capacité à sortir de la tourmente.