L’an dernier, Nice avait tourné rond au Vélodrome. Il l’avait emporté (2-0), effaçant trente et une saisons d’insuccès à Marseille. Vincent Hognon, l’un des buteurs (avec Hellebuyck), se souvient de l’effet révélateur de cette victoire : « On avait pris conscience de nos possibilités là-bas. » Depuis, le Gym ne cesse de progresser. Huitième la saison passée, le voilà cinquième de L 1, nanti d’un match en retard (face à Grenoble, le 10 décembre), au moment de retrouver l’OM pour un duel au sommet. Frédéric Antonetti continue pourtant de se faire petit. Il évoque « un test ». « Les Marseillais sont plus forts que nous, juge-t-il. C’est une équipe proche du top 16 européen. J’ai vu leurs matches en Ligue des champions. Il ne leur a pas manqué grand-chose pour passer. On veut s’améliorer et se rapprocher d’eux. »

 

Cette semaine, le staff s’est surtout évertué à atténuer les effets du match remis le week-end dernier, qui a contraint le Gym à quinze jours d’inactivité. Nicolas Dyon, le préparateur physique, a imposé une lourde charge de travail pendant trois jours (lundi, mardi et mercredi), avant de couper jeudi et hier. « On a anticipé une grosse séance physique qui était prévue la semaine prochaine avant Lille, dit-il. On a aussi rattrapé le temps de jeu du match remis. » Cela suffira-t-il ? « On ne sait pas comment on sera, lâche Olivier Échouafni. On part un peu dans l’inconnu. Cette journée sans match nous aura-t-elle permis de récupérer ? Aura-telle coupé notre élan ? On n’aura les réponses qu’après le match. »

 

Moralement, en revanche, les Aiglons savent où ils en sont : ils sont remontés comme des coucous. Leurs quatre victoires de suite leur ont donné confiance et ambition. « L’OM, c’est ce qui se fait de mieux avec Lyon, estime Cédric Kanté. On a gagné à Lorient (1-0), puis à SaintÉtienne (1-0). Là, dans un contexte encore plus relevé, on est impatients de voir ce que ça donne et si on peut franchir un nouveau cap. » Les Niçois aimeraient ainsi faire taire ceux, nombreux, qui ne les voient si haut que par accident. « Si on est ex æquo avec l’OM, ce n’est pas le seul fait du hasard », assène Habib Bamogo. « Un bon résultat nous permettrait d’être davantage pris au sérieux », confirme Hognon. « C’est l’occasion de marquer les esprits, frapper un grand coup et confondre ceux qui nous mésestiment », conclut Loïc Rémy. Depuis son retour après plus d’un mois d’indisponibilité, l’ancien Lyonnais, meilleur buteur du Gym (6 buts), n’a jamais joué au Vélodrome. Il ne rêve que d’y faire trembler les filets, et la Ligue 1 avec eux.