À Nice, ils sont au moins deux pour qui la venue de Nantes présente un caractère particulier : Emerse Faé, d’abord – formé à la Jonelière, qui jouera pour la première fois de sa vie contre les Canaris – et Frédéric Antonetti. Le premier avoue que ce match sera « très spécial », le second est moins prolixe.

Sur l’adversaire de ce soir, l’entraîneur niçois dit n’avoir « aucun commentaire à faire ». En fait, la présence dans les rangs adverses d’Élie Baup y est pour beaucoup. Depuis que le second a succédé au premier à Saint-Étienne en 2004, les deux entraîneurs se vouent une rancoeur tenace. Aujourd’hui, comme à chaque fois qu’ils se retrouvent face à face, ils ne se serreront pas la main lors du protocole avant le coup d’envoi. Pour lui, pourtant, ce match s’inscrit d’abord dans une continuité et il attend de son équipe qu’elle confirme ses bonnes dispositions. Le Gym, qui s’est qualifié face à Créteil en Coupe de la Ligue (3-0), reste sur six matches de L 1 sans défaite. Il en a profité pour grimper jusqu’à la 5e place du classement.

 

« Je ne fais pas ce genre de calcul, proteste Antonetti, qui a horreur du football fiction et qui, lucide, préfère regarder vers le bas (maintien) que vers le haut. Ce qui m’intéresse, c’est que mon équipe poursuive sa progression. On a retrouvé une solidité défensive (aucun but encaissé lors des trois derniers matches), on montre des enchaînements dans le jeu et on marque plus de buts (Nice a la 6e attaque, ce qui n’était pas trop dans ses habitudes). Il faut persévérer. »

 

Dans le vestiaire, le message a été transmis. Olivier Echouafni, le capitaine, se souvient que, la saison dernière déjà, le Gym a tutoyé les sommets et qu’il a été 4e pendant quatre journées, entre fin janvier et début février, avant de plafonner. Le groupe actuel donne davantage de garanties mais tout le monde garde les pieds sur terre.

 

« On a une bonne équipe mais on regarde surtout l’écart avec le premier relégable, confie Lionel Letizi. C’est pour ça qu’on veut battre Nantes. Pour s’installer durablement dans la première moitié du classement. Ensuite, on verra. On ne vise pas le titre mais les matches, on veut les gagner. » Un discours à rapprocher de celui de Faé qui dit que l’essentiel est « de trouver le juste milieu entre y croire et ne pas s’enflammer ».