Letizi n’est plus blessé, mais le gardien colombien David Ospina pourrait conserver sa place dans les buts niçois demain contre Bordeaux.

 

Pour Lionel Létizi, tapez 1. Pour David Ospina, tapez 2. À Nice, il devait en aller ainsi de la hiérarchie des gardiens au coup d’envoi de la saison, après le décollage de la fusée Hugo Lloris (deux saisons pleines). D’un côté, un « vieux » Niçois revenu au pays fin janvier 2007 en soutien d’un club azuréen qui allait mal : cadre sup’ du vestiaire, Letizi a endossé le rôle de doublure de Lloris durant un an et demi. De l’autre, un prometteur gardien colombien de vingt ans, double champion de Colombie en 2007 avec l’Atletico Nacional (Tournois d’ouverture et de clôture), qui a grimpé toutes les sélections dans son pays (moins de 15 ans, 16, 17, 20, et A).

 

Son « chez lui » est à neuf mille kilomètres de Nice. Quand il l’engage en juillet (quatre ans), le club azuréen, cool, lui prévoit un temps d’adaptation afin de grignoter les obstacles culturels. Le temps pour Letizi d’occuper le devant de la scène. L’ex-international accepte volontiers ce rôle de transition entre Lloris et Ospina, destiné à être numéro un du poste. En ce début de saison, Letizi « est très loin d’avoir démérité », selon Antonetti. S’il a vu sa responsabilité engagée sur le premier but du Mans (2-2, 6e j.), il a limité les dégâts à Rennes (0-1, 7e j.) et fut déterminant contre Nancy (2-1, 2e j.) à un moment crucial (85e).

 

Ospina, lui, a été lancé la première fois à Boulogne-sur-Mer (L 2) (3-1, 16es de finale de la Coupe de la Ligue) dans le vent, le froid et la pluie. Il a réapparu à Monaco (2-1, 9e j.) samedi, Letizi étant forfait (contracture au mollet droit). Il a été à l’aise. « Un bon match », selon Antonetti. Si Ospina ne maîtrise pas encore le français (quatre heures de leçon par semaine), son adaptation va crescendo.

 

Mardi, Letizi était rétabli de sa blessure. Antonetti n’a pas dit aussitôt qu’il redeviendrait naturellement titulaire contre Bordeaux, ou qu’il était encore un peu tôt pour qu’Ospina s’installe. « J’avais tablé sur six à huit mois d’adaptation pour David, avançait-il mercredi, placé devant un dilemme. Mais parfois les circonstances décident. Là, après trois mois, déjà on a connu une première avancée contre Monaco concernant la valeur d’Ospina. »

 

Hier soir, en fin de séance, alors qu’Ospina dominait Letizi en un contre un au tennis-ballon, Antonetti déclarait : « J’ai fait mon choix, mais je le dirai d’abord aux joueurs. » Aujourd’hui ou demain. Ospina et Letizi sont sur la même ligne, mais le sens des propos d’Antonetti et des entraînements que nous avons suivis cette semaine semble plaider en faveur du Colombien. Temporairement ou pour de bon ?