Nice a donc commencé par céder chez un promu normand (0-1 au Havre samedi dernier). Comme en 2007 (0-1 à Caen). L’an passé, l’équipe de Frédéric Antonetti s’était aussitôt rattrapée dans son bon vieux stade du Ray, contre Strasbourg, autre promu (1-0). Difficilement. Un Hognon crâne avait été nécessaire pour la délivrer en fin de match et jongler un adversaire réduit à dix en deuxième mi-temps. Le futur huitième du Championnat (cinquième après 30 journées) n’était pas encore né. Le match qui avait vraiment amorcé une saison bien ficelée fut le scalp de l’OM au Vélodrome (2-0, 6e journée).

Cette équipe-là existe encore à travers les joueurs qui sont restés. Mais des éléments voyants (Koné, Lloris, Ederson, Balmont) se sont laissé emporter ailleurs par plus forte vague. Antonetti compare d’ailleurs ce déshabillage à celui enduré par le LOSC la saison passée (départs de Keita, Bodmer, Odemwingie, Chalmé, Audel, Schmitz, Tavlaridis), qui avait fragilisé Puel.Comme remède, Nice a donc opté pour une jeunesse régénératrice agrégée à des plus anciens. Mouloungui devrait apparaître pour la première fois ce soir face à Nancy sous le maillot rouge et noir à bandes fines. Antonetti attend de la part des siens « un match solide, avec un niveau d’engagement et d’investissement approprié, plus de réalisme dans les vingt derniers mètres (par rapport au Havre) ». Et dans ce domaine offensif, face à une équipe culturellement coriace, il espère « une étincelle ».

D’une saison à l’autre, si Nice a vu sortir de son vestiaire des leaders comme Laslandes et Balmont, si des joueurs comme Moussilou, Job ou Barul le partagent encore sans faire partie du groupe, il semble au moins toujours entretenir un certain esprit fraternel. « C’est un groupe où tout le monde déconne, où tout le monde se mélange », disait Cyril Rool la saison passée. « Ça rigole toujours aussi bien, assure Habib Bamogo. Ici, il n’y a pas trop de joueurs égocentriques. On s’adapte rapidement. » Donc, normalement, un carton rouge obligera toujours celui qui le recevra à régaler les autres. Successeur de Balmont, l’Ivoirien Emerse Fae n’avait eu droit à aucun bizutage particulier la saison passée à Reading (ANG). Auparavant, à Nantes, il était « toujours dans le rôle de celui qui faisait chanter ». Là, en stage, avant de passer à table, il avait fredonné « Avec classe », un titre de Corneille. « Franchement, l’ambiance est magnifique, c’est ouvert et facile », dit-il. La bonne humeur, c’est un billet d’entrain. Mais bien sûr, « pour que ça perdure, il faut des résultats », réalise Bamogo.