À onze journée du terme de la saison, les Niçois campent dans un superbe isolement, au milieu du gouffre de quatorze points séparant Lille (7e) de Grenoble (9e). Ils n’ont aucun souci particulier, bien au contraire. Ils ont su rendre leur Championnat agréable et trimballent un confort de 40 points. La performance est de taille, pourtant le public rouge et noir est las. Et insatisfait. Il a soif d’Europe, d’ambition.

« C’est le propre des supporters d’espérer beaucoup quand des fenêtres s’ouvrent, observe le défenseur Cédric Kanté. On n’était pas loin de l’Europe avec la Coupe de la Ligue *, mais ça s’est mal passé. Derrière, on a quand même su se remobiliser pour ne pas sombrer et je trouve même que cette année, par rapport à la précédente, on se satisfait moins de ce qu’on a déjà réussi. »

 

Avec 40 points après 27 journées, Le Mans était cinquième en 2008, tout comme Sochaux en 2007, soit dans les eaux européennes. Cette saison, le niveau est plus haut. Le printemps pourrait donc manquer singulièrement de piment... à moins d’une performance à Bordeaux, où Nice ne s’est pas imposé depuis le 2 septembre 1977 (5-3).

 

« On fait ce qu’on peut, toujours à fond, ce serait dommage de penser qu’on s’en fout, indique Habib Bamogo. Maintenant, il faut gratter le maximum et se donner des challenges. Par exemple, dépasser le total de points de la saison passée (55). »En Gironde, Nice pourrait retrouver un peu de joie de vivre, d’enivrement. « Bordeaux est en baisse de régime au niveau des points mais pas au niveau de la qualité de jeu, estime pour sa part son entraîneur, Frédéric Antonetti. On espère avoir le ballon au moins 40 % du temps, 50-50 si on peut. Après, dans l’utilisation qu’on en fait, il faudra du jeu, du foot, de l’enthousiasme. »

 

« Bordeaux est une équipe qui nous avait posé de gros problèmes à l’aller (2-2, 10e journée) et qui aura à coeur de réagir après Toulouse, visualise le capitaine, Olivier Echouafni, jamais vainqueur en Gironde en dix-sept ans de carrière. On va tout entreprendre pour frapper un grand coup. Mais pour ça, il faudra s’appliquer à faire un bon match, c’est-à-dire pas comme à Sochaux (0-1, 26e journée), où on avait subi. On y va pour bien défendre et aussi pour bien attaquer. On a les joueurs pour dribbler et aller de l’avant et on ne peut pas faire qu’un demi-match. »