Concentré sur l’avenir de Manchester United davantage que sur celui du Gym, leur actionnaire pourrait à terme se désengager de celui des Aiglons. « Le club n’est à ce jour pas à vendre », maintient Jean-Pierre Rivère, son président.

 

Depuis qu’Ineos a racheté 27,7 % des parts de Manchester United en décembre 2023, son intérêt pour le Gym n’est plus tout à fait le même, et des signes montrent que Jim Ratcliffe (71 ans), le mil- liardaire anglais propriétaire du groupe, mobilise davantage ses troupes et ses moyens vers MU, le club de son cœur et de son en- fance. Au détriment de ses inves- tissements dans ses autres sec- teurs d’activité sportifs, dont l’OGC Nice qu’il a acquis en août 2019.

 

Une tendance que nous a con- firmée Jean-Pierre Rivère, prési- dent du club depuis 2011 et de retour sur le devant de la scène exécutive depuis quelques se- maines. « Oui, il y aura une réduction du budget de l’OGC Nice pour la saison qui vient, explique son président. Elle n’est pas neutre mais elle n’est pas problématique car, de toute façon, on avait dépensé trop d’argent de la mauvaise façon ces dernières années. Ineos a réduit la voilure un peu partout dans le sport, c’est un fait, mais il a identifié et validé le budget du Gym de la prochaine saison, notre collabora- tion est transparente. Il est logique que la question de la vente du club puisse se poser, compte tenu notamment des changements récents d’entraîneur et de directeur sportif qu’on a faits au club (nominations de Franck Haise et Flo- rian Maurice jeudi). Mais je vous assure que l’objectif de l’actionnaire à ce jour n’est absolument pas de vendre. »

 

Dans son édition de vendredi soir, le journal généraliste britannique The Independent affirmait que la vente du Gym était consi- dérée comme la solution envisagée à terme par Ineos pour se conformer aux règles de l’UEFA sur la propriété multi-club, lesquelles interdisent à deux clubs détenus par le même actionnaire de participer à la même Coupe d’Europe, ce qui va être le cas de Nice et de Manchester United cette saison.

 

Les règles de l’UEFA sur la multipropriété vont se durcir

 

Des tolérances existent car la propriété multiclub est un pro- blème nouveau auquel l’UEFA doit s’adapter en douceur, mais l’instance européenne va durcir sa position dès la saison 2025- 2026 et les jeux d’écriture pour distinguer les pouvoirs de déci- sion des deux clubs, et rompre ainsi de façon artificielle le lien qui les unit, ne suffiront bientôt plus. Une problématique que Rivère reconnaît sans la considérer comme fatale à l’engagement d’Ineos auprès du Gym. « On con- naît les contraintes de l’UEFA sur la propriété multi-club et on est en train de progresser juridiquement pour y répondre, assure-t-il. Au stade où nous en sommes, nous avons bon espoir que l’aval de l’UEFA nous soit donné en juin. », Mais l’intention d’Ineos de lâcher à terme l’OGC Nice irait au- delà de la problématique de la multipropriété. Elle répondrait également aux difficultés économiques actuellement rencontrées par le football français, le- quel n’a toujours pas trouvé de diffuseur pour les saisons à venir. La Ligue 1 ne semble pas décoller comme Ineos aurait pu l’envi- sager en 2019 lorsqu’il a acquis le Gym.

 

Des contraintes budgétaires

 

Qu’Ineos envisage de se retirer, comme nous l’a assuré une source proche du groupe confir- mant l’article de The Independent, ou que le groupe anglais ait simplement réduit son investisse- ment sans penser à vendre, comme l’assure Rivère, des contraintes budgétaires pèsent bel et bien sur le club. Outre la baisse du budget de la saison 2024-2025, le projet de l’immense centre de performance intégré à l’OGC Nice ne semble plus une priorité. Et plu- sieurs cadres du club, auxquels il a été « proposé » une baisse de leur salaire ou de leurs prérogati- ves, semblent concernés par un plan de restructuration économi- que. Rivère dit certainement vrai lorsqu’il affirme qu’Ineos n’est « à ce jour pas vendeur du club ». Mais à ce jour seulement, le temps de trouver de futurs actionnaires et d’envisager une transition en douceur ? « Si le club était à vendre, je vous le dirais volontiers car ce n’est ni un meurtre ni une honte de mettre un club à la vente, conclut le président du Gym. Mais je le ré- pète, ce n’est pas le cas. Après, si un jour il devait être à la vente, il n’y aurait aucun problème car il est sain et structuré, mais ce n’est ni l’instant ni la question. »