Hier matin, pendant que les quelques joueurs ni blessés ni concernés par les prochains matches internationaux transformaient le décrassage d’après-match en un tennis-ballon acharné, Didier Ollé-Nicolle et son staff se sont enfermés dans leur vestiaire. But de l’opération : comprendre un peu mieux pourquoi Nice, battu 4-0 à Bordeaux la semaine dernière, s’est encore incliné samedi à domicile face au promu montpelliérain, 3-0. L’entraîneur niçois a ensuite accepté de nous livrer son analyse de la situation.

 

 

 

Avez-vous revu le match contre Montpellier ?

 

Je l’ai regardé deux fois dans la nuit de samedi à dimanche, pour la même analyse que samedi soir. On a loupé notre match dans tous les domaines, tactiquement, techniquement, mentalement. Et on est tous à mettre dans le même sac, moi comme le staff et les joueurs. Ce qu’on demande aux autres, il faut se l’imposer. J’ai voulu tenter un coup et ça s’est révélé un fiasco. En l’absence de Spahic, je pensais qu’on pouvait mettre la défense de Montpellier sur le gril. J’ai tenté une formule offensive avec deux milieux récupérateurs et quatre attaquants. Je voulais mettre de la folie. Ça n’a pas fonctionné et on a été mangé au milieu.

 

Était-ce trop ambitieux ? 

 

Non, mais notre match a été plombé par des erreurs individuelles. On a donné les deux premiers buts sur des fautes impardonnables à ce niveau : une passe décisive d’un de nos défenseurs (Mabiala) à Dernis et une passivité coupable quand Montano s’enfonce dans notre surface. Sur le plan défensif, chaque joueur a été au-dessous de son potentiel.

 

Peut-être parce qu’en quatre matches vous avez changé quatre fois de défense et fait jouer Mabiala, à la rue pendant quarante- cinq minutes, à trois postes différents, défenseur axial, arrière droit puis arrière gauche, ce qui n’est pas sa place. 

 

Et qui je mets à votre avis ? Paisley et Cantareil sont blessés et Gace, touché par des problèmes familiaux, n’est pas dans les meilleures dispositions. Mabiala, ce n’est pas sa place qui lui a mis la tête à l’envers, c’est son erreur de la quatrième minute. Sur les quatre défenseurs alignés, trois jouaient à leur poste. Après, on peut toujours disserter sur les absences d’Echouafni et de Bagayoko. Ce sont des décisions que j’ai prises et que je revendique.

 

« J’ai fait de mauvais choix »

 

Votre apprentissage dela L 1 est-il plus compliqué que vous ne l’imaginiez ? 

 

La réponse est oui si on regarde simplement le match contre Montpellier. J’ai choisi une option qui manifestement ne convient pas à mon équipe. Elle manque encore de maturité et elle a besoin de plus d’assurance et d’équilibre. Sur ce coup, je fais profil bas et je saurai en tirer les conséquences. Mais les trois premiers matches étaient vraiment intéressants. Même à Bordeaux (0-4), en première période on était là. 

 

Après Bordeaux, justement, vous aviez jugé la seconde période de vos joueurs digne d’une équipe moyenne de L 2. Vous incluiez-vous dans le lot ? 

 

J’avais simplement choisi une formule un peu forte pour faire comprendre les choses. On ne va pas revenir éternellement là-dessus. Si vous voulez expliquer nos deux défaites par une différence de niveau entre les entraîneurs de L 2 et ceux de L 1, faites-le. Moi, ce n’est pas mon débat. Mon débat, c’est de remettre l’équipe à flot. J’ai fait de mauvais choix, je les assume. Je reconnais ma part de responsabilité mais je ne vais pas commencer à me flageller.