La blessure de Frédéric Antonetti ne s'est toujours pas refermée malgré les années qui sont passées. Son départ des verts lui reste toujours en travers de la gorge et les deux matches de la 14ème journée (il ne serre toujours pas la main d'Elie Baup... du caractère, on vous dit) et celui de la 15ème sont là pour nous le rappeler (Il suffit de lire l'interview accordée au Progrès par Frédéric Antonetti)... Fred passe à autre chose!

 

Frédéric, le début de saison de l'OGC Nice est remarquable.

 

Nous avons réussi notre premier tiers de championnat. Cela n'était pas évident car nous avons perdu cinq titulaires à l'intersaison. Mais nous avions une bonne base constituée de joueurs expérimentés. Nous avons fait le choix de relancer certains joueurs, tel Fae, de lancer des jeunes : Rémy, Mouloungui, que nous avons recrutés, Traoré et Modeste qui étaient au club. La sauce a bien pris avec un peu de réussite car il en faut également. Aujourd'hui, nous avons 25 points et nous sommes contents de les avoir.

 

Avec le départ de nombreux cadres, vous deviez vous attendre à souffrir.

 

Nous sommes partis sur un nouveau cycle. Notre ambition était de passer une saison tranquille, d'arriver à 42 points le plus tôt possible, afin de travailler sereinement, de progresser. Nous voulions faire aussi bien qu'avec le groupe précédent. Parmi les six joueurs recrutés, le plus vieux a 24 ans. Sur les vingt-six joueurs de l'effectif, seize ont entre 18 et 22 ans. Une nouvelle politique sportive a été mise en place avec des jeunes qui ont une marge de progression intéressante. Les anciens ont tenu la baraque, nous avons eu la bonne surprise Rémy, puis la bonne surprise Mouloungui. Voilà comment nous sommes arrivés à prendre des points. C'est bien car cette équipe a une très grosse marge de progression.

 

L'amalgame s'est fait rapidement.

 

Oui même si au début nous avancions cahin-caha. Nous avons eu un peu de réussite, je le répète, et le groupe vit bien ensemble. Il ne suffit pas de grand-chose parfois pour régler ou dérégler une équipe. Nous sommes également dans un championnat où les équipes sont proches l'une de l'autre. Entre le quatrième et le seizième, il y a peu de différence.

 

Avez-vous un objectif différent après votre bon début de saison?

 

Non. Les écarts sont très faibles. Les trois premières places sont prises par Lyon, Bordeaux et Marseille qui ont des staffs très compétents. Derrière, il y a Rennes qui travaille bien. J'avais classé Saint-Étienne au même niveau avec Lille et Paris. Et puis, il y a toujours des surprises. Nous en sommes une, tout en sachant qu'il reste vingt-quatre journées.

 

Vous parliez de Saint-Étienne que vous avez placé parmi les outsiders (il coupe)

 

Je ne suis pas le seul. Saint-Étienne a conservé son effectif et restait sur une bonne fin de saison. On le sentait monter en puissance. Même aujourd'hui, je reste persuadé qu'il fait partie des cinq ou six meilleurs clubs. Alain Perrin l'a d'ailleurs dit lorsqu'il a déclaré que l'objectif de départ correspondait à la qualité de l'effectif. Après, dans une saison, il y a des aléas comme le manque de réussite ou quelques décisions d'arbitrage défavorables. Lorsque le manque de confiance s'installe et cela devient plus compliqué.

 

Comment expliquez-vous cette situation?

 

J'ai fait un diagnostic il y a cinq ans, je ne me suis pas trompé. Je voulais installer l'ASSE dans le premier tiers du championnat, là où est sa place. Pour cela, il faut tenir la route. Des trois actionnaires de l'époque, seul Thomas Schmider avait le profil. J'ai tout fait pour qu'il prenne le pouvoir, avec mes petits moyens. Les deux autres sont restés, je suis parti. Je n'ai pas changé d'avis depuis. Depuis mon arrivée à Nice, Alain Perrin sera le quatrième entraîneur différent que je croise lorsque j'affronte Saint-Étienne. Depuis mon départ, l'ASSE a recruté 43 ou 44 joueurs et on s'aperçoit que finalement ce sont Gomis, Perrin, Dabo, issus du centre de formation, qui sont les cadres. À un moment, il faut se poser les vraies questions. Moi je voulais réussir mais dans de telles conditions, ce n'était pas possible. On va dire que je règle mes comptes. Je ne règle rien du tout car je suis très heureux à Nice. Ce sont les hommes qui font marcher un club. Il faut qu'ils soient consistants. Je n'aime pas ceux qui disent tout et son contraire. On ne peut gérer l'ASSE de Paris.

 

Vous allez affronter une équipe décimée.

 

Saint-Étienne a des problèmes actuellement mais je m'attends à affronter un groupe qui a envie de s'en sortir. Cette équipe a le potentiel pour viser le premier tiers du classement. Elle est certes actuellement relégable mais elle vient d'engager un très bon entraîneur. Je suis certain que l'ASSE va remonter au classement. J'espère simplement que ce sera après la rencontre de samedi.