Vos propos de cet été traduisaient une inquiétude (« On s'apprête à vivre quelques semaines, voire quelques mois difficiles »). Finalement, ça se passe mieux que prévu...

Écoutez, nous sommes toujours dans un nouveau cycle. Le dernier s'est terminé avec le départ de cinq joueurs titulaires (NDLR : Balmont, Lloris, Koné, Ederson et Laslandes). Aujourd'hui on a des points, mais on n'est pas encore au point. Il reste beaucoup de progrès à accomplir.


Ces cinq départs majeurs étaient-ils évitables ?

Je ne sais pas. Mais ça fait en tout cas partie de la vie d'un club comme l'OGC Nice. Avec 32 millions d'euros, nous sommes le 16e budget de Ligue 1, vous savez bien que, dès que vous vous mettez en valeur sur une saison, vos meilleurs joueurs sont démarchés.

Cela peut-il finir par vous lasser ?

Non, je suis très bien à Nice. Ma famille s'y sent également très bien. Maintenant, il faut savoir ce qu'on peut faire ou pas ici. J'espère en tout cas pouvoir travailler pendant deux ans avec ce groupe. C'est l'objectif. On travaille aussi beaucoup avec des jeunes. Sur les 25 pros que j'ai tous les jours à l'entraînement, 16 ont entre 18 et 22 ans.

À Nice, vous êtes davantage que l'entraîneur des pros ?

Non, je ne suis que l'entraîneur des pros. Mais nous formons, avec le directeur sportif Roger Ricort et le président Maurice Cohen, un trio qui travaille en osmose.

Avec une politique assez claire...

Elle l'est en tout cas dans notre esprit. Nous nous appuyons sur de jeunes joueurs africains, mais aussi de bons éléments de Ligue 2 et, enfin, des joueurs comme Faé ou Bamogo, qui ont besoin de se relancer. Ça correspond à nos moyens.

Où se situe la marge de progression de Nice ?

Dans tous les domaines. On est aujourd'hui plus solide qu'il a quelques semaines, mais dans le jeu, on n'est pas encore assez constant. On fait quelques séquences intéressantes, mais pas encore assez à mon goût. Maintenant, avec 22 points, on va pouvoir travailler plus sereinement. Et je crois pouvoir dire que nous sommes assez difficiles à jouer.

Êtes-vous surpris de la rapidité avec laquelle Loïc Rémy (6 buts) s'est glissé dans le costume de Koné ?

Pas surpris car il a beaucoup de qualités. Maintenant, il faut le laisser grandir tranquillement. On est là pour l'aider.

Depuis le début de saison, un match attise-t-il des regrets ?

Pas Lyon, si c'est à celui-là que vous pensez (NDLR : défaite 3-2 sur un penalty à la 95e). C'était tellement gros ! Et puis, ça a été rattrapé contre Bordeaux avec un but qui nous est accordé malgré un hors-jeu. Non, je pense plutôt au match du Havre qu'on doit vraiment gagner et que l'on perd 1-0. On n'était pas encore dans le championnat.

Quel regard portez-vous sur la saison du FC Nantes ?

Nantes, pour moi, c'est Suaudeau. Le plus grand entraîneur contre lequel j'ai eu à jouer. Le plus talentueux d'entre-nous. Affronter ses équipes, c'était un plaisir. Passer derrière un monstre comme ça n'a pas dû être simple.

On voulait parler de Nantes, cette saison...

Oui, ils ont connu des difficultés. Nantes a un peu perdu ses racines. Le club est descendu, il vient de remonter.

Vous avez été surpris de voir Elie Baup rejoindre le FC Nantes ?

Sans commentaire. Je m'en fous. Ça me laisse totalement indifférent.

Et ce match de dimanche, vous l'abordez comment ?

On essaye toujours de grappiller des points, quel que soit l'adversaire et quel que soit le stade. Face à une équipe très athlétique, ce ne sera pas forcément très ouvert.