Matt Moussilou, comment est-ce que l'on sort d'une saison blanche passée en marge de l'équipe de Nice ?

 

Très, très frustré parce que je n'ai jamais pensé que ça m'arriverait. Dès le début de la saison, j'ai voulu partir mais je n'ai pas eu les offres que j'attendais. J'aurais pu partir en prêt mais le club voulait un transfert définitif. Il y a eu des possibilités mais il y avait toujours un élément bloquant d'un côté ou de l'autre. Le temps est passé et au 1er septembre, je n'avais plus de possibilités de partir. J'ai rapidement su à quoi m'en tenir avec Nice. Avec Patrick Barul (autre joueur niçois écarté cette saison, ndlr), on a fait le dos rond et on s'entraînait à part avec les jeunes du club. On s'est soutenu mutuellement.

Votre situation a quand même duré une saison entière...

 

Oui, j'ai perdu une année de ma vie, une année de ma carrière. Jamais je pensais en arriver là. C'est un coup d'arrêt. La saison est terminée et je dois trouver une solution pour me relancer. Le président m'a dit qu'il allait faciliter mon départ. J'ai des possibilités et j'espère trouver un beau projet sportif. Il fallait un sacré mental pour traverser cette épreuve là. La naissance de ma fille m'a permis de relativiser, heureusement d'ailleurs. La seule chose qui m'intéresse, c'est de vite retrouver un bon club. J'ai envie de travail.

 

Est-ce que le départ de Frédéric Antonetti pourrait changer la donne ?

 

Non, ma condition à l'OGCN n'était pas liée à lui. C'est venu dès le départ, je suis arrivé dans des conditions particulières avec beaucoup de pressions sur mes épaules. On attendait beaucoup trop de moi. Je suis arrivé au mauvais moment et tout le monde s'est mis à dos contre moi parce que je n'arrivais pas à marquer. A tel point que j'ai eu besoin de changer d'air, c'est pour ça que j'ai accepté d'être prêté à Saint-Etienne, à Marseille et au Qatar. Mais à mon retour, certains dirigeants n'avaient pas envie de me revoir en équipe première par rapport aux actionnaires. Ils ont scellé mon sort définitivement pour éviter les discordes en interne. Ils m'ont laissé de côté au détriment de ma valeur marchande.

 

« Prêt à faire taire les sceptiques »

 

Ce n'est donc pas Frédéric Antonetti qui vous mettait à l'écart ?

 

Non, je sais qu'il m'apprécie. Le coach savait que je pouvais apporter beaucoup de choses à l'équipe. J'avais le niveau pour jouer en équipe première.

 

Pour autant, on ne peut pas croire que la carrière de Matt Moussilou soit terminée...

 

Du tout ! Je viens d'avoir 27 ans, et après l'année de galère que je viens de passer, j'ai un moral d'acier. J'ai encore de belles années devant moi et j'ai une envie énorme de retrouver les terrains. J'ai besoin de retrouver de la sérénité dans un club qui compte sur moi, en France ou à l'étranger. J'ai encore beaucoup de buts à marquer et beaucoup de bonnes choses à apporter. Tout peut aller très vite. Attaquant, c'est un poste particulier, il faut savoir se remettre en question. Regardez l'exemple de Gignac à Toulouse qui a marqué deux buts la saison dernière et qui a terminé meilleur buteur cette saison. Cette saison m'a permis de grandir, de réfléchir et de passer du temps avec ma famille, d'accueillir la naissance de ma fille. Maintenant, je suis prêt à faire taire les sceptiques.

 

Est-ce que vous avez des pistes ?

 

J'ai des possibilités mais je dois faire face à la mauvaise image qui a été donnée de moi depuis quelques saisons. Il faudra que mon nouveau club ne doute pas de moi et de mes capacités. J'ai envie de travailler avec des gens qui vont voir ce que je suis capable d'apporter maintenant et dans les mois à venir. J'ai pas besoin qu'on me rappelle qu'à Lille, j'étais en haut et qu'ensuite, j'ai chuté. J'ai eu des hauts et des bas, j'en ai conscience, je n'ai pas besoin qu'on me le rappelle. Les rumeurs, ce n'est rien pour moi. J'ai envie de concret. Je peux trouver un club dans un mois, une semaine ou dans une heure. Je me suis séparé de mon agent et je reçois des appels de deux ou trois agents tous les jours mais on ne m'apporte que des possibilités... Moi j'attends que du concret. Je pense avoir fait le tour en France et je privilégie davantage l'étranger. J'adorerais jouer en Angleterre. Mais je ne ferme la porte à personne.