Que vous a appris la saison dernière sur votre effectif (Nice a terminé 4 e de L1) ?

Elle m’a confirmé plusieurs choses. La première, c’est qu’il y a de la qualité. Quand je signe à Nice (le 6 juin 2024), cette qualité est l’une des raisons de ma venue. La saison dernière me l’a confirmé, notamment dans le domaine offensif, où on a marqué 66 buts. La seconde, c’est que c’est un groupe qui avait besoin par moments d’être un peu secoué. Je l’ai fait plus régulièrement que je ne l’avais fait à Lens (entre 2020 et 2024). Parce que, trop régulièrement à mon goût, le niveau d’exigence pouvait tomber. Or au très haut niveau, les mecs doivent avoir ça intrinsèquement. Donc, de temps en temps, il y a besoin de piquer.

 

Comme quand vous dites après le match de préparation face à Aubagne (3-0, le 16juillet) que la première période ne vous a pas plu et que vous avez perdu votre temps ? 

 

Elle ne m’avait vraiment pas plu ! On fait assez de langue de bois comme ça, on n’est pas obligé d’en faire tout le temps. On l’avait ratée. Mais c’est la seule de toute la préparation, entraînements inclus, où on est passé à côté. Depuis la reprise, je vois une équipe dynamique, qui s’entraîne bien. On ne fait pas tout bien, on fait beaucoup d’erreurs, certaines situations sont parfois des prises de risque au lieu d’être des prises d’initiative, mais dans l’envie, le dynamisme, la vie de groupe, l’intégration des recrues et des jeunes, c’est très positif.

 

Et que vous a appris le parcours européen '' raté de la saison passée (1) ?

 

Ça ne me l’a pas appris, mais j’ai vu que quand on est Nice – mais quand on est beaucoup de clubs – avec entre huit et treize joueurs en moins, c’est difficile d’avoir des résultats tous les trois jours. Il y a toujours les bons penseurs qui disent que Nice ne devrait pas être en Coupe d’Europe parce que Nice n’a pas gagné un match, mais ça, pour rester poli, je m’en fous, parce qu’ils ne savent pas ce qu’on a vécu.

 

Que le club n’ait jamais eu de résultats en Coupe d’Europe n’est pas un facteur limitant pour la prochaine campagne européenne ?

 

Un exemple : on entend toujours : “Quand une équipe monte, la deuxième année est la plus compliquée”, alors que si on regarde objectivement, c’est une connerie. Les gens en racontent tellement qu’on n’en est plus à une près. Toutes ces croyances limitantes que tout le monde dit, je m’en fous. Ce que je veux, c’est qu’on performe. Si c’est en Ligue des champions – ce qu’on souhaite tous – on sait que ce sera très, très dur, mais notre objectif, ce sera de montrer qu’on aura le niveau. Et si ça devait être en Ligue Europa, on se dira : l’année dernière, on n’a pas été à la hauteur, quelles qu’en soient les raisons, on a envie de montrer un autre visage. 

 

Affronter Benfica qui a fini sa saison (le 28 juin) après votre reprise (le 23 juin) semble équilibrer le rapport de force, voire le mettre à votre avantage. Êtes-vous d’accord ?

 

Heureusement qu’il y a cet équilibre, parce que, contre Benfica, normalement, on n’existe pas, surtout sur un match aller- retour. Après, c’est la Coupe du monde des clubs qu’ils ont disputée, ce n’est pas un tournoi de sixte dans le sud du Portugal. Ils ont battu le Bayern Munich (1-0, le 24 juin en phase de groupes) et ils ont perdu en prolongation contre Chelsea (1-4, en huitièmes de finale) : on voit le niveau par rapport à nous qui avions perdu contre Elfsborg (0-1, le 23 janvier dernier, en Ligue Europa). Donc on se dit qu’on ne doit pas exister. Mais ce n’est pas parce qu’on ne doit pas exister qu’on n’existera pas. Et quelle coupure ont-ils véritablement eue ? Sont-ils partis trois semaines à ne rien faire sur une plage ? Eux aussi jouent une qualification en Ligue des champions. Je ne pense pas que l’écart physique sera démesuré entre nous, mais ce qui est sûr, c’est que la préparation ne sera pas la même et que ça doit être un de nos points forts.

 

Il y a un an, à deux semaines de la reprise, l’équipe était-elle plus ou moins forte qu’elle ne l’est aujourd’hui ?

 

Elle est plus prête aujourd’hui par rapport aux principes de jeu qu’on a pu travailler pendant un an, mais on repart avec un certain nombre d’absences qui seront pour une partie de la saison pour certains – Youssouf Ndayishimiye (genou), Mohamed Abdelmonem (genou), Tanguy Ndombele (pubalgie) – et pour tout le début pour d’autres – Sofiane Diop, Mohamed-Ali Cho, Moïse Bombito. On parle de six joueurs qui pourraient être titulaires. Il y a aussi des joueurs qui devraient partir et d’autres qui arriveront. Est-ce qu’on est plus armés ? Je n’ai pas de réponse.

 

La jeunesse de votre défense vous inquiète-t-elle ?

 

J’ai fait débuter Loïc Badé, Christopher Wooh, Facundo Medina et Kevin Danso en Ligue 1 – qui arrivait de Deuxième Bundesliga (tous les quatre durant son passage à Lens). Je n’ai jamais eu de problème avec la jeunesse, bien au contraire, je suis passé par la formation. On ne recrute pas sur un CV ou sur l’âge, sinon nous ne recruterions pas de jeunes joueurs comme on l’a fait là, ou je ne garderai pas un Dante qui a bientôt 42 ans (le 18 octobre). Ce que je regarde, c’est la performance.

 

À quelle hauteur le mercato niçois vous satisfait-il ?

 

On a fait ce qu’on voulait faire avec les quatre recrues qui sont arrivées : un joueur expérimenté comme Yehvann Diouf (gardien) qui vient de faire trois saisons complètes en Ligue 1 (à Reims) ; un joueur étranger comme Isak (Jansson, ailier) qu’on suit depuis un moment ; Juma (Bah, défenseur central) qui vient de faire six mois à Lens ; ou Gabin (Bernardeau, milieu) qui arrive (du Mans) après sa première saison en seniors. On sait qu’on recherche encore trois joueurs. C’est ça l’objectif. Avec le départ de Gaëtan (Laborde, à Al-Diraiyah en Arabie saoudite), vu le nombre de matches à jouer et que Terem (Moffi) n’a pas débuté une rencontre depuis un an (2), on aura besoin d’un profil offensif, même si Evann (Guessand) reste.

 

Quand on voit les prestations de Guessand en préparation, on ne se dit pas que ce serait bien de le voir rester jusqu’à la fin du mercato ?

 

Tant qu’il est là, je le considère comme un joueur de l’effectif et on travaille pour qu’il soit performant. En sachant qu’il se dirige vers un départ à 90 %.

 

Que penser de Tanguy Ndombele (absent des terrains depuis le 23 février) ? Peut-il encore apporter à votre groupe ?

 

Si la question est : “Peut-il encore apporter au groupe”, la réponse est “oui”, évidemment. L’autre question, c’est : “Quand ?”. Ce qui m’intéresse, c’est de le retrouver à 100 %, pas à 85. Pour le moment je n’ai pas de réponse. Il s’est fait opérer et tant mieux, sinon, je pense qu’on ne l’aurait jamais retrouvé à 100 %. Je regrette que ce soit arrivé tard, parce que j’aurais préféré qu’il fasse la prépa avec nous. C’était son choix, c’est comme ça. J’attends juste une chose : de voir quand le doc et Benoît (Delaval, le directeur de la performance) me diront qu’il peut s’entraîner avec intensité avec le groupe. Je ne sais pas si ce sera en octobre, en novembre, en décembre, en janvier…

 

Un joueur sur lequel vous pouvez toujours compter est Dante. Qu’il entame sa dernière saison entrera-t-il dans votre causerie avant le match aller contre Benfica…

 

Non. Peut-être que ça interviendra lors du dernier match de la saison. Vraisemblablement, même. Mais d’ici là, Dante est un joueur avec qui je vais avoir les mêmes attentes que pour n’importe quel autre joueur. C’est ce qu’il attend aussi.

 

Jouer la Ligue des champions peut être une belle fin pour lui…

 

Mais personne ne sait s’il refera la Ligue des champions ! Que ce soit Dante ou un mec qui a 18 ans. Il y a plein d’entraîneurs qui ne l’ont pas faite, et des mecs qui ont une de longue carrière… La Ligue des champions, qu’on ait 18 ou 42 ans, c’est une opportunité. Il faut mordre dedans. Parce qu’il est possible que ça ne revienne jamais. »

 

(1) L’OGC Nice avait terminé avant-dernier de la phase de ligue de la Ligue Europa avec trois points (3 matches nuls, 5 défaites).

 

(2) Victime d’une rupture des ligaments croisés d’un genou fin juillet 2024, l’attaquant nigérian n’a disputé que 58 minutes depuis son retour à la compétition le 29 mars, face à Monaco (1-2).

Ajouter un Commentaire

Enregistrer