Dans une interview à paraitre demain dans l'Equipe, Christophe Galtier indique qu'il va prendre sa décision avant la fin de semaine. Il précise à propos de Nice : " Je rentre dans le Sud cet après-midi. Les rendez-vous vont se caler. Tout le monde sait la relation que j'ai avec Julien Fournier (le directeur du football de l'OGC Nice), que je connais depuis très longtemps. Il est dans un projet à Nice, avec INEOS, qui est colossal. Partout où va INEOS, ils gagnent. Ils sont sur la voiture la plus rapide en Formule 1 (Mercedes). Ils sont sur les bateaux et les vélos les plus rapides du monde. Évidemment qu'on regarde ce qu'est le groupe INEOS car il force le respect. Que le projet prenne du temps, après, oui...
Les projets, on croit que parce que ça démarre, bim, bam, boum, on a des résultats tout de suite. Mais pas forcément. Ici aussi*(au LOSC), on a pris du retard. J'ai échangé avec Julien sur le projet INEOS bien avant tout ce qu'on a entendu ces derniers temps*(sur son avenir). Parce qu'on est amis, parce qu'on joue au padel ensemble. Notre relation fait qu'on parle d'INEOS depuis longtemps. Je sais qu'ils sont très intéressés mais on a échangé de manière informelle. Après, si je vais à Nice, je comprends que ça puisse surprendre les gens."
Concernant son salaire : " L'Equipe : Pas au tarif annoncé (le Gym proposerait à Galtier de lui doubler son salaire lillois, en le portant à 360000€ par mois, ce que le club azuréen a démenti)... C'est faux. L'argent n'est pas tabou mais ce qui a été annoncé est faux. Mon choix ne sera jamais fait sur l'aspect financier. Si je choisissais sur des critères financiers, je ne serais plus en Europe. En dehors des destinations exotiques, le contrat, ce sera partout la même chose ou quasiment. Ce n'est pas gagner 100, 120 ou 130 qui fera la différence.
Extraits de la suite de l'interview :
Et Lyon*? Le fait que l'OL ne soit pas qualifié en Ligue des champions peut-il être un avantage ou une contrainte?
Lyon est un des gros clubs du Championnat. Être sollicité par Lyon est très valorisant. Le fait qu'il ne soit pas en Ligue des champions ne m'interpelle pas plus que cela.
Et le fait d'être identifié Saint-Etienne, cela vous interpelle-t-il?
Je ne sais pas si je suis encore identifié Saint-Etienne. On a fait beaucoup de derbies, c'est vrai, quand même. Mais ça ne rentre pas dans ma réflexion. Je pense avoir prouvé, partout où je suis passé, que je me donnais à 200*% pour le maillot et les personnes qui m'engagent. J'ai le respect de l'engagement.
Lyon pour vous, c'est toujours le grand OL? Ou un peu moins rayonnant qu'avant?
Il y a la concurrence de Paris qui écrase tout mais Lyon reste un des grands clubs du Championnat, j'en suis convaincu.
Vous avez déjà travaillé avec Jean-Michel Aulas ?
Un an, oui, quand j'étais l'adjoint d'Alain*(Perrin). On s'apprécie beaucoup.
La pression présidentielle est-elle plus forte à l'OL?
La pression présidentielle est très forte partout. C'est normal. J'ai toujours vécu avec ça. J'ai vécu sept ans et demi avec deux présidents*(Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, à Saint-Etienne), c'était comme ça. Ce n'est pas de la pression. Quand on est un cadre supérieur de l'entreprise, on a des comptes à rendre, et c'était pareil ici avec Olivier. Quand ton président attend des réponses, c'est légitime de lui répondre. Quand ton président veut savoir quelle composition d'équipe tu as en tête pour le prochain match, tu lui réponds. Et s'il a besoin de mes arguments à certains moments, je lui donne.
Qu'est-ce qui fera pencher la balance entre Nice et Lyon?
La rencontre, les rencontres.
Il va falloir rencontrer Jim Ratcliffe, le milliardaire anglais propriétaire du Gym, si ce n'est pas déjà fait.
Plutôt Bob(son frère), non? C'est Bob qui s'occupe principalement du club, non? Bien sûr qu'il va falloir rencontrer les gens. Tu as besoin de sentir les gens. Et c'est pareil pour eux, ils ont besoin d'avoir une idée de qui tu es. Ils connaissent Galtier l'entraîneur de Lille mais ils ont besoin de certitudes et d'échanges.
Beaucoup de gens prétendent que c'est fait pour vous à Nice.
Ils ont le droit de le dire.
Et Naples dans tout cela, ce serait une belle ouverture internationale?
C'est une opportunité. Naples s'intéresse à moi mais aussi à d'autres entraîneurs et je ne sais pas où je suis classé là-dedans. Mais j'ai cru comprendre que Naples était en train de faire signer Sergio Conceiçao(les informations sont contradictoires sur ce sujet et la succession de Gennaro Gattuso n'est pas réglée).
Alors n'en parlons plus.
Oui, sauf que ce matin mon téléphone a bipé pendant que j'étais avec Olivier.
De Naples?
Oui.
Il a bipé et vous n'avez pas répondu aux coups de fil de Naples?
Ce n'est pas que je n'ai pas répondu, mais j'étais avec mon président quand j'ai eu leur message. J'ai dit à Olivier: ''Tiens, je viens de recevoir un message de félicitations de Naples pour notre titre''.
Est-ce que signer à Nice, malgré la grandeur du projet et la confiance que vous démontre INEOS, ce ne serait pas redescendre d'un cran? Ne pourriez-vous pas davantage surfer sur la vague?
Mais je n'ai pas envie de surfer sur la vague. Pourquoi surfer sur la vague?
Vous êtes au firmament de votre carrière...
OK mais quoi alors? Je vais aller à Paris, ce qu'il y a de plus fort en France? Non, je ne vais pas aller à Paris. Depuis que mon nom circule à Nice, j'écoute les réactions de gens autour de moi. Même mes proches me font des remarques du genre: ''Ah bon, tu serais prêt à aller à Nice? Mais pourquoi tu ne vas pas ailleurs?'' Moi, ça ne m'interpelle pas d'entendre tout ça car la relation humaine est très importante. Et, après, il y a ce qu'on peut faire ensemble. Et je pense qu'à Nice il y a les conditions réunies pour être performant. Pour grandir et aller chercher des choses plus importantes.
D'après vous, Nice sera-t-il bientôt un rival potentiel du PSG, comme l'a été Lille cette saison?
C'est difficile à dire. Nice aura toujours la concurrence de Marseille, de Lyon, de Lille, de Monaco. Mais je pense qu'avec la structure actuelle de Nice, il y a moyen de rivaliser avec les clubs que je viens de citer.
Vous venez de chiper le titre à Paris avec le LOSC. Dans le prochain club où vous signerez, y aura-t-il aussi l'idée de chiper à nouveau le titre à Paris?
On est toujours ambitieux. Mais il faut être réaliste. Montpellier l'a fait au tout début du PSG de QSI(2012). Monaco l'a fait de manière magnifique(2017). Nous l'avons fait et je pense que d'autres clubs pourront le faire, j'en suis convaincu.
Pensez-vous que Nice puisse le faire un jour d'après ce que vous en savez du projet?
Je pense.
Donc ce serait une bonne raison pour y aller si vous en pensez Nice capable.
Il y a les projets qu'on met en place et il y a la réalité de l'instant T. On peut prendre du retard ou être contrarié. Est-ce que Nice pourra un jour concurrencer Paris? Je pense que Nice, comme les clubs que j'ai cités, peut se battre pour le podium chaque année.
Interview complète à lire dans l'Equipe du 26/05/2021