Alors que l’audit mené par le propriétaire n’a toujours pas accouché de conclusions, le Gym vit dans l’attente d’un bouleversement de l’organigramme.
Dix jours après avoir décroché leur billet pour les barrages de Ligue Europa Conférence en terminant cinquièmes de L1, les Niçois ne se sont toujours pas extirpés de l’atmosphère étrange qui flotte au sein du club depuis la défaite en finale de Coupe de France contre Nantes (0-1, le 7 mai). La remontée contre Reims (3-2, le 21mai) avait surtout laissé voir le fossé qui éloigne Christophe Galtier de Julien Fournier, et le duo n’a pas profité de la fin du Championnat pour se réconcilier. Entre l’entraîneur et le directeur du football, les relations se sont progressivement crispées et l’échec du Stade de France, qui a fait remonter les critiques de Galtier envers l’effectif construit par Fournier, a marqué une rupture.
 
Alors que tout le monde se félicitait de la victoire à Reims, les deux hommes se sont ignorés sur le terrain et leur collaboration ne semble aujourd’hui plus possible en coulisses, malgré les signes d’apaisement envoyés publiquement par l’entraîneur. Déçu par la fin de saison, Jim Ratcliffe se retrouve avec un problème qu’il n’avait pas anticipé et le patron d’Ineos, propriétaire du Gym depuis août 2019, a missionné Dave Brailsford pour mener un audit. Installé dans le rôle de Bob Ratcliffe, le président d’Ineos football qui va être destitué, le directeur du sport d’Ineos passe l’essentiel de ses journées au centre d’entraînement et il a même garé sur le parking un grand mobil-home, sur le modèle de ceux utilisés lors des courses cyclistes. Le Britannique a bâti sa carrière en multipliant les triomphes dans le vélo, mais il dispose aussi d’un important réseau dans le foot, qui lui permet d’orchestrer la réorganisation voulue par son patron.
 
Fournier ne suit plus les dossiers et ne répond plus à de nombreux agents
 
Même si les responsables d’Ineos sont d’une discrétion absolue, tout porte à croire que la modification de l’organigramme va aboutir à l’éviction de Fournier qui était à l’origine, avec le président Jean-Pierre Rivère, de la venue de Ratcliffe à Nice. Encore présent quotidiennement au siège du club, le directeur du football apparaît souriant et décontracté, pas vraiment une habitude, mais il ne suit plus les dossiers et ne répond plus à de nombreux agents qui restent dans l’expectative.
 
Alors qu’était prévue la levée de l’option d’achat du gardien Marcin Bulka (22 ans), prêté par le Paris-SG, elle n’a pas encore été conclue et d’autres joueurs se posent aussi des questions, sachant que Galtier souhaite un profond renouvellement de l’effectif. Ineos doit réorganiser la cellule de recrutement pour y parvenir, et le chantier ne peut pas s’achever avec la simple embauche d’un directeur sportif, car Fournier chapeaute aussi le secteur administratif.
 
Pour le remplacer, il faut donc également attirer un directeur général et ce n’est pas rien. Les Britanniques en avaient-ils conscience ? Ils ont déjà critiqué le rendement des recrues achetées ces dernières années et Brailsford poursuit son travail en voulant améliorer tous les secteurs de la performance.
 
Secret, il ne donne aucune échéance aux employés du club qui se demandent quand la révolution aura lieu, et quelle sera sa portée. Elle ne concernera pas Rivère, qui doit garder la présidence et qui se prépare à tenir un rôle plus important, après avoir perdu son influence sur les affaires sportives.
 
D’ordinaire, Rivère est celui qu’on envoie devant les micros, mais personne n’est censé parler avant Jim Ratcliffe, qui devait s’exprimer la semaine dernière. Sans nouvelle de sa direction, Galtier sait seulement que la reprise est prévue le 27 juin, mais tout ne restera pas en suspens jusque-là.