Au bout de trois journées seulement, c’est sans doute anecdotique. Mais Nice pointe ce matin dans le premier tiers du classement de la Ligue 1 avec six points sur neuf, et deux matches joués à l’extérieur. Après l’hémorragie qui a frappé le club à l’intersaison (départs de Lloris, Ederson, Koné, Balmont, Laslandes), ce n’est pas forcément ce qui était prévu. « Mais on ne va pas se plaindre ou faire la fine bouche », témoigne le capitaine Olivier Echouafni.

 

Pour en arriver là, les Aiglons ont su mettre à la raison une formation auxerroise qui comptait bien se relever de son lourd échec marseillais (0-4) et qui a finalement rejoint les vestiaires de l’Abbé- Deschamps sous les huées de ses propres supporters. Ce que ceux-ci n’ont pas goûté, c’est le manque d’agressivité et de gnaque des joueurs bourguignons, dominés dans ce domaine comme dans d’autres secteurs de jeu. « C’est déjà la défaite de trop, raconte Jean Fernandez. Il y avait une bonne équipe en face mais ce que j’ai vu est inquiétant. Concrètement, on concède un coup franc idiot et on fait une faute de marquage qui aboutit au but de Yahia. Ensuite, on a la possibilité de revenir sur penalty mais on le rate. En gros, on a une nouvelle fois montré nos limites. Tout ça fait mal mais je dois reconnaître que la victoire des Niçois est méritée. »

Auxerre inquiète déjà

Une victoire qui s’est dessinée dès la première demi-heure avec un but de la tête de Yahia sur un coup franc de Hellebuyck (29e), le deuxième du défenseur en L 1 après celui marqué sous les couleurs de Guingamp il y a cinq ans. Un but qui récompensait la meilleure entame des Azuréens et qui faillit être suivi d’un autre dix minutes plus tard quand Bamogo trouva la transversale (39e). Le Gym dominait son sujet mais il connut dix minutes difficiles juste avant la pause, qui aboutirent à un penalty totalement raté par Lejeune (45e + 2) et qui mirent Antonetti dans une grosse colère pendant la pause. L’avertissement avait été salutaire. Malgré un changement de tactique des Auxerrois, passés à la mi-temps d’un 3-5-2 à un 4-3-3 plus offensif, les Niçois allaient réussir à garder le contrôle permanent de la rencontre. Même avec quatre attaquants sur le terrain (Jelen, Niculae, Oliech, Lejeune), l’AJA n’arrivait pas à se créer d’occasion digne de ce nom. Il y avait bien quelques poussées mais elles étaient trop sporadiques et trop désorganisées pour mettre un péril un Letizi finalement très tranquille. « On a parfois reculé, reconnaît Frédéric Antonetti,mais notre succès ne souffre aucune contestation. On aurait même pu l’obtenir plus facilement. On a manqué de lucidité et on a fait des mauvais choix sur quelques coups qui auraient pu nous mettre à l’abri. C’est la preuve que, au-delà du résultat, qui est très positif, on a encore du travail. Mais on est en reconstruction et l’état d’esprit affiché par mes joueurs est prometteur. » Sans compter que la confiance va désormais accompagner les Aiglons dès la semaine prochaine pour la réception de Valenciennes. Tout le contraire des Auxerrois, en quelque sorte, déjà englués dans les basfonds du classement et qui ne peuvent pas se raccrocher à grand-chose avant d’aller défier Lorient, samedi au Moustoir. Le spectre de la saison dernière, où les Bourguignons avaient aligné six défaites et un nul lors des sept premiers matches, rôde déjà.

Les joueurs

L’homme clé : Al. YAHIA (Nice), 8

Titularisé pour la première fois cette saison, il a répondu présent en multipliant les interventions défensives de la tête ou dupied. Il a aussi lancé les actions niçoises et surtout réussi à dominer Coulibaly et Grichting pour marquer de la tête son premier but avec Nice.

 

AUXERRE

Ré. RIOU (5) : impuissant sur la tête de Yahia mais peu inquiété au final.

HENGBART (5) : parfois à la peine dans son rôle défensif, il n’a en revanche jamais hésité à pousser ses actions. Sans réussite.

A. COULIBALY (4) : trop souvent en difficulté, il a été dominé de la tête par Yahia sur le but niçois.

MIGNOT (5) : ce n’est pas une assurance tous risques, mais il s’en est globalement bien sorti.

GRICHTING (4) : il n’a pas digéré le match à Marseille (0-4). Lourd, statique, il a lui aussi été dominésur le but de Yahia.

CHAFNI (5) : plus défensif et plus excentré que contre l’OM, il a semblé mal à son aise et n’a jamais rayonné.

DUDKA (3) : indolent ou dans la lune, il s’est souvent fait surprendre par les Niçois. Remplacé à la mi-temps par NICULAE (note : 4), peu en vue.

PÉDRETTI (5) : il n’est pas parvenu à mettre le jeu auxerrois dans le bon sens.

LEJEUNE (4) : de l’activité mais aussi beaucoup de mauvais choix. Avec en prime un penalty tiré à côté.

JELEN (3) : bien pris par les Niçois, il n’a pas réussi à peser sur la rencontre.

QUERCIA (non noté) : rapidement blessé et remplacé par OLIECH (note : 6 ) (23e) qui a su inquiéter Letizi et obtenir un penalty.

 

NICE

LETIZI (6) : de bonnes interventions face à Lejeune et Oliech et de la réussite avec le penalty raté par Lejeune. Des relances approximatives.

DIAKITÉ (5) : il s’est accroché sur son côté droit mais n’a jamais semblé trop à l’aise malgré une meilleure seconde période.

Al. YAHIA (8) : voir ci-dessus.

KANTÉ (6) : il s’est globalement bien sorti d’affaire face aux attaquants.

JEUNECHAMP (6) : une performance sérieuse à un poste qui n’est pas forcément le sien, avant de laisser la place à GACE (73e).

ECHOUAFNI (6) : omniprésent à la récupération, il a aussi servi de base de lancement aux attaques.

FAÉ (7) : il a agi en relais et avec beaucoup de simplicité dans l’entrejeu. Efficace.

HELLEBUYCK (5) : une grosse activité au pressing et un superbe ballon vers Yahia sur le but. Mais on l’a connu plus influent.

BAMOGO(4) :moyen dans ses duels, ses centres et ses frappes.

RÉMY (5) : quelques éclairs dans les prises de balle et devant le but, mais trop isolé pour être décisif.

Mah.TRAORÉ(6) : un travail souvent très utile à la récupération et dans la conservation du ballon. Suppléé par K. COULIBALY (75e). –