Il était arrivé à Nice avec Mario Balotelli, il y a quelques années sous l'impulsion de Jean-Pierre Rivère, avant d'être un des plus gros agent du club  avec sous sa coupe Benitez, Thuram, Kluivert mais aussi Stengs ou Bulka. Mino Raiola est parti hier.

 

L'article d' Ouest France qui retrace son parcours

 

Il était l’un des hommes les plus influents du milieu, gérait les carrières de grands noms du football. Mino Raiola est mort ce samedi 30 avril à Milan des suites d’une maladie pulmonaire, à l’âge de 54 ans. Une disparition prématurée et un choc pour le monde du ballon rond. L’homme d’affaires pesait et représentait, pêle-mêle, Erling Haaland, Mario Balotelli, Zlatan Ibrahimovic, Paul Pogba, Marco Verratti ou encore Blaise Matuidi.

 

Propriétaire d’un McDonald’s

 

Sa passion pour le football, l’agent tout-puissant l’a cultivée aux Pays-Bas. Né dans la province de Salerne (Italie), il est parti à un an avec ses parents à Haarlem, avant de jouer pour le club local jusqu’à ses dix-huit printemps. En parallèle de ses études de droit, Raiola donnait parfois un coup de main à son père, gérant d’une pizzeria. Mais il n’a pas tardé à se lancer dans les affaires. Avant même ses vingt ans, il a acheté un restaurant McDonald’s et fondé une société de courtage.

 

Il faut croire que Mino est fait pour ça. Très vite, Carmine de son vrai prénom, a rangé les crampons pour s’activer dans les coulisses du football. Son nouveau terrain de jeu. Au HFC Haarlem, l’agent italien gravi progressivement les échelons. D’abord responsable du centre de formation puis directeur sportif, il côtoie Dick Advocaat, entraîneur de 1987 à 1989, et se crée petit à petit un solide réseau.

 

Son ambition est dévorante. Après avoir trouvé un accord avec le syndicat des joueurs, il est devenu le représentant des joueurs néerlandais à l’étranger. Un tremplin qui lui permet de gérer ses premiers gros dossiers : il intervient notamment dans l’envol de Dennis Bergkamp de l’Ajax à l’Inter en 1993.

 

Pas la langue dans sa poche...

 

Devenu officiellement agent de joueurs à la FIFA, Raiola crée sa société, qu’il installe à Amsterdam, puis à Monaco. L’homme prend de l’influence, place de joueurs mondialement connus sous son aile et nourrit sa notoriété de coups d’éclat : l’échange Samuel Eto’o – Zlatan Ibrahimovic entre le Barça et l’Inter porte sa marque en 2009, tout comme le retour de Paul Pobga à Manchester United en 2016 pour une somme record (à l’époque) de 105 millions d’euros.

 

Dans un milieu de requins, Raiola est l’un de plus gros poissons. Sa mâchoire est large, tranchante quand il faut défendre les intérêts de ses protégés – et les siens par la même occasion. Il n’hésite pas à aller au clash publiquement avec les plus grands entraîneurs du monde. Comme quand il traite Pep Guardiola de « merde », estimant qu’il avait « très mal traité » Ibrahimovic au FC Barcelone, ou qu’il fustige la gestion de Jürgen Klopp avec Mario Balotelli, à l’époque à Liverpool. L’agent star était une gueule.

 

« Un type de la série Soprano »

 

Au sens propre, donc, mais aussi en apparence, reconnaissable en un clin d’oeil par sa silhouette, son style simple et son nez rond coincé le plus souvent dans une paire de lunettes. « J’ai cru que c’était une blague. Il ressemblait à un type de la série Soprano, jeans, tee-shirt Nike avec un bide énorme », racontait Zlatan Ibrahimovic, à propos de sa première rencontre avec l’agent au début des années 2000, dans son autobiographie « Moi, Zlatan » parue en 2011.

 

Une dégaine qui a accompagné la construction d’un empire. Raiola était devenu une marque puissante. Selon Forbes, il avait traité l’équivalent de 847,7 millions de dollars en contrats de joueurs (804 M€) en 2020, pour une équivalence en commissions personnelles à son avantage estimée à 80 M€.

 

 

En France, il a accompagné l’émergence du Paris Saint-Germain version paillettes avec l’arrivée du Qatar, devenant l’agent privilégie des dirigeants parisiens. C’est lui qui a placé son joyau Ibrahimovic à Paris en 2012, avant de récidiver l’été dernier avec Gianluigi Donnarumma. Le club de la capitale a été un des premiers à rendre hommage à un « agent sportif charismatique ».