Le traumatisme n’existe plus mais il a été long à se dissiper. Battus (1-2) par Nancy en finale de la Coupe de la Ligue 2006, les Niçois ont eu beaucoup de mal à s’en remettre. Frédéric Antonetti, Cyril Rool et Olivier Echouafni, les seuls à être toujours au club, s’en souviennent encore. « D’habitude, raconte l’entraîneur, une défaite me prend la tête vingt-quatre heures. En général, le lendemain ça repart. Là, il m’a fallu près de deux semaines pour m’en remettre. Ça reste un de mes pires souvenirs d’entraîneur. » Echouafni a vécu la défaite de la même façon. « À trente trois ans, c’était ma première finale. Ce fut une frustration totale. »

 

 

Visiblement, Rool a mieux vécu la chose à l’époque. Peut-être parce qu’il connaissait déjà le goût d’une finale gagnée. Il avait déjà une Coupe de la Ligue à son palmarès, remportée avec Lens face à Metz en 1999 (1-0). « Ce soir-là, on est passé complètement àcôté de notre sujet, se souvient-il. On s’est laissé dépasser par l’événement et on n’a rien maîtrisé. »

 

Echouafni n’a plus de temps à perdre

 

Depuis, tous ne pensent qu’à une chose : revoir le Stade de France. L’opportunité leur est offerte cette saison. Les Niçois n’aiment pas trop qu’on leur parle de voie royale mais il faut bien reconnaître que rarement ils se retrouveront dans une position aussi favorable. Ils reçoivent ce soir Le Havre, lanterne rouge de la L 1. Et en cas de succès, ils rencontreront un adversaire de L 2 (Metz ou Vannes) pour une place en finale. « Il faut savoir saisir sa chance quand elle passe », concède Antonetti mais quand on lui demande de préciser sa pensée, l’entraîneur niçois explique que la chance consiste d’abord à jouer à domicile. « Notre seul avantage c’est de recevoir Le Havre, dit-il. Le reste, c’est du foot fiction. J’ai horreur de ça. »

 

Plus que dans la valeur supposée inférieure de leurs adversaires programmés, c’est dans leur volonté de rejouer une finale que les Aiglons trouvent leur motivation. Ils veulent retenter leur chance. Vivre les mêmes moments forts qu’il y a trois ans avec cette foisun dénouement plus souriant. « J’ai très envie d’y retourner », dit Antonetti qui a aussi perdu avec Bastia (et Rool) la première finale de la Coupe de la Ligue contre Paris-SG en 1995 (0-2), disputée alors au Parc des Princes. « Une telle aventure dynamise un groupe et un club. Et puis, ça fait trois ans qu’on se situe juste derrière les ténors de la L 1. Ce qui nous manque, c’est un titre pour mettre en valeur ce qu’on a fait. » Echouafni, quant à lui, estime qu’il n’a plus de temps à perdre. « Je veux retourner à Paris et gommer ce qui s’est passé en 2006. Je suis près de la fin et c’est le dernier grand défi de ma carrière. D’autres sont dans le même cas que moi. » Letizi, Hognon, Jeunechamp et Rool, qui ont tous allègrement dépassé la trentaine, voire Kanté et Hellebuyck qui s’en approchent, se doutent bien qu’ils n’auront pas encore des tonnes d’occasions de jouer une finale. Raison de plus pour ne pas se rater.