Rien ne va plus à Nice. Le club est en chute libre avec une seule victoire sur les 14 derniers matchs toutes compétitions confondues, plus un succès à domicile depuis le 3 octobre, un changement de coach n'ayant pas eu l'électrochoc escompté... de quoi pousser à bout les Ultras.


Un discours rompu


Si le discours était devenu compliqué entre les dirigeants et les ultras de l'OGC Nice, il a connu un nouveau point de rupture en décembre dernier. Quelques jours avant le match face à Leverkusen, le président Jean-Pierre Rivère et le directeur sportif Julien Fournier étaient venus affirmer aux ultras que Patrick Vieira était l'homme du projet malgré la méforme, qu'il fallait se montrer patient.

 

Avant le match de Ligue Europa face au club allemand, le 3 décembre dernier, la Populaire Sud était venue au centre d'entraînement exprimer sa colère et bousculer les joueurs. Le soir même, après une nouvelle défaite (3-2), Patrick Vieira était limogé. De quoi se sentir trahis pour les supporteurs.

 

L'électrochoc n'a pas eu lieu


Le remplacement de Patrick Vieira pour Adrian Ursea n'a rien changé. Depuis que l'ex-adjoint du champion du monde 1998 a pris la place de numéro 1, Nice a remporté six points sur 24 possibles. Les erreurs défensives sont toujours présentes et l'investissement des joueurs est vivement critiqué par les suiveurs d'Aiglons en cruel manque de confiance. Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier, de leur côté, restent sur leur position initiale, à savoir "changer d'entraîneur n'est pas prévu".

 

Le président niçois a toutefois affirmé dans les colonnes de Nice-Matin que le board azuréen, même s'il maintenait sa confiance à Adrian Ursea, travaillait sur son successeur pour la saison prochaine. Nice est aujourd'hui plus proche de la zone rouge (8 points) que des places européennes (13 points) visées par le club et son actionnaire Ineos. L'objectif s'éloigne et la patience des Ultras a atteint ses limites.

 

Les Ultras passent à l'action


Dans ce contexte, ce mercredi après-midi, lors de la deuxième séance d'entraînement du jour (une était programmée ce matin), l'ex-Brigade Sud Nice (dissoute par le gouvernement et aujourd'hui nommée Populaire Sud) est passée à l'action. Les Ultras, environ 150, sont venus au centre d'entraînement dans l’espoir de pouvoir entrer sur la pelouse pendant l’entraînement mais les joueurs sortaient plus tôt que prévu.

 

Hassane Kamara, Stanley Nsoki, Jeff Reine-Adélaïde, Kasper Dolberg et Robson Bambu ont été arrêtés. Le message était clair: "Mouillez le maillot", "portez vos cou****s". Bambu comprenant peu le français, il a même pu essuyer des "Tu es nul, bouge toi." A Nsoki: "Si toi tu es passé, ok, mais pourquoi le mec passe?" A Dolberg: "Tu es absent." A Reine Adélaïde: "Arrêtez de penser argent vous salissez notre club."

 

Les supporters ont ensuite allumé des pétards des fumigènes ont lancé des fusées avant de pénétrer... dans le centre d’entraînement en chantant "bougez vous le cul". Les Ultras sont allés jusqu’à entrer dans les locaux, notamment la salle de musculation où Dante recevait des soins. Frédéric Gioria (membre du staff), Julien Fournier (directeur du football) et Didier Digard (adjoint) se sont ensuite entretenus avec les Ultras pendant de longues minutes. Adrian Ursea a également assisté à ces discussions.