Nice, 6e du Championnat, peut encore se qualifier pour la Coupe de l’UEFA. Sa seule chance de conserver ses meilleurs joueurs ?

À Nice, la Coupe d’Europe n’est plus un sujet tabou. Maintenant que le club est assuré de rester en Ligue 1, il veut aller le plus haut possible. De l’aveu même de Frédéric Antonetti, l’OGCN vise la 5e place du classement, aujourd’hui occupée par Saint-Étienne et qui peut donner accès à la Coupe de l’UEFA. « Pour l’instant, c’est un peu du football fiction, sourit  l’entraîneur corse. Mais on va faire de notre mieux pour y parvenir. Et si on accroche l’Europe ou même simplement la Coupe Intertoto, je peux vous promettre qu’on jouera le coup à fond. »

Avec quels moyens ? Avec quels joueurs ? Avec quelle équipe ? Les responsables azuréens travaillent évidemment sur le sujet et savent qu’il faudra pouvoir compter sur une vingtaine de joueurs interchangeables. « On fera le nécessaire pour se donner les moyens de réussir », explique Roger Ricort, le directeur sportif. Il faudra également plusieurs éléments capables de faire basculer le sort d’une rencontre. Des joueurs comme Ederson, Lloris et Koné, tous Niçois aujourd’hui.

Le problème, c’est que le Brésilien est déjà en partance pour Lyon alors que le gardien Espoirs et l’attaquant ivoirien font l’objet de sollicitations. Une participation européenne peut elle les retenir ? C’est un argument. Et Hugo Lloris avoue se poser des questions, lui qui, pour l’instant, a mis de côté la proposition de prolongation de deux ans qui lui a été faite. « Je laisse les choses se décanter, dit le gardien, âgé de vingt et un ans et lié au club niçois jusqu’en 2009. L’objectif, c’est toujours d’aller dans un grand club. Et si le train passe, il ne faudra pas le rater (Milan, Arsenal, Manchester, Lyon le suivent). Mais, pour moi qui suis Niçois, si le club joue l’Europe, ça ne peut pas me laisser indifférent. »

Une façon de voir les choses différente de celle de Baky Koné, pisté, lui, par la Lazio ou Arsenal. « Une possible participation en Coupe d’Europe n’entrera pas dans ma réflexion, assure l’attaquant, auteur de 12 buts, cette saison, en Championnat. Je peux très bien partir si Nice se qualifie, ou rester si Nice ne joue pas l’Europe. Tout dépendra des propositions mais, pour l’instant, j’ai 99 % de chances de rester. Je suis bien à Nice (il est lié pour 2 saisons encore). Je pensais faire le bon choix en venant de Lorient et ça s’est
confirmé. »

Leur vente rapporterait près de 30 M€

Un discours raisonnable, à même de rassurer les dirigeants azuréens, désireux de « garder tout le monde », selon les termes de Roger Ricort. Mais le directeur sportif n’est pas dupe quant au pouvoir d’attraction de la Coupe d’Europe. « Si c’est pour faire un coup de temps en temps et jouer deux matches, les joueurs ne marcheront pas. Demandez à ceux qui sont restés à Toulouse pour disputer la Ligue des champions ce qu’ils en pensent. »

Pour Ricort, le Gym pourra tabler sur l’Europe quand il aura des moyens financiers supérieurs à ceux dont il dispose actuellement et qu’il ne sera plus obligé de bricoler. En clair, quand il aura enfin le stade de 40 000 places promis par le nouveau maire, Christian Estrosi. En attendant, la double cession de Lloris et Koné, têtes de gondole du produit niçois, reste d’actualité. Elle assurerait entre 25 et 30 millions d’euros au club.