Frédéric Antonetti, l'entraîneur de l'OGC Nice, qui reçoit l'AJA samedi est sans conteste une « grande gueule » du championnat de France de Ligue 1. Un passionné de football, un vrai, qui vit les matches de son équipe à 200 % sur son banc. Un « chaud bouillant », qui ne manque jamais de crier après ses joueurs pour bonnifier leur rendement. Une figure, peut-être d'une autre époque, celle où les déclarations d'après match étaient moins aseptisées, plus directes.

 

Un homme au parler vrai qui n'est pas sans rappeler celui au bonnet et au verbe haut d'Auxerre, Guy Roux. Autre similitude avec lui, Antonetti est un entraîneur qui sait tirer la quintessence des qualités de son effectif, alors qu'il n'a pas forcément les meilleurs sous la main. Pour preuve, cette saison, où les Niçois sont dans la 1re partie du classement depuis septembre, et dans le top 5 depuis mi-janvier. Cela donne à réfléchir. Antonetti a toujours dit qu'il se sentait bien à Nice, où il pourrait prolonger, mais pour l'instant il est concentré à fond sur la saison du « Gym » : « Si tout le monde faisait comme moi, ça serait bien !» A bon entendeur… et particulièrement Ederson, moins bon depuis qu'il a signé pour l'OL la saison prochaine.

Quel regard portez-vous sur ce championnat, à 13 journées de son terme ?

Le niveau moyen de la Ligue 1 est très élevé. Toutes les équipes peuvent battre toutes les équipes. Aujourd'hui Lyon et Bordeaux se sont échappés. Mais après, pour toutes les autres équipes, c'est la même chose, toutes les équipes se valent. Et à la fin, on retrouvera toujours les mêmes devant. Il y a aura toujours les gros bras, les gros budgets devant, quoi qu'on fasse, quoi qu'on en dise !

La position de votre équipe dans le top 5 doit être une réelle satisfaction pour vous ?

Oui, c'est mieux que l'an passé. Mais je relativise notre parcours, car c'est très serré.Avec deux matches gagnés ou deux matches perdus, vous êtes dans les cinq premiers ou dans le ventre mou. C'est seulement la régularité qui fera la différence. On verra bien au mois de mai où on en sera. Ce qui est important, c'est d'être là au mois de mai, pas au mois de février ou mars.

Malgré de bons matches, votre équipe fait un peu de surplace actuellement, de quoi avoir une certaine frustration ?

C'est vrai, nous avons bien joué. Mais il y a une frustration légitime, parce que les résultats n'ont pas été conformes à ce que j'ai vu dans les matches. J'ai vu jouer Auxerre, et je dis la même chose pour eux. Mais c'est le football, et des fois, il faut savoir accepter ces choses-là. Maintenant, pour nous, il faut relativiser tout ça, car sur les quatre derniers matches, on s'est déplacé trois fois. Et trois nuls à l'extérieur, ce n'est pas si mal. C'est surtout la victoire de l'OM chez nous, qui nous reste en travers de la gorge. Car ce jour-là, on méritait de faire aussi bien que Marseille, voire mieux ! C'est ça le football, parfois l'histoire d'un match nous est contraire, il faut savoir l'accepter…

Vous avez sans doute suivi le parcours d'Auxerre ces derniers temps, et même avant, qu'en pensez-vous ?

Je dois dire tout d'abord que j'apprécie énormément le travail de Jean Fernandez, et je pense qu'il est train de stabiliser son équipe et de lui trouver un vrai rythme de croisière, plus conforme à sa valeur. Depuis quelques matches, j'ai le sentiment qu'ils ont retrouvé leur vrai niveau.

Auxerre vous a battu en championnat (2-0), et vous a battu en Coupe de la Ligue (3-1) chez eux cette saison. Votre équipe aura là une belle source de motivation ?

Oh, non, il n'y a pas du tout de sentiment de revanche. Il y a seulement un match retour de ligue 1 à jouer, et qu'on veut gagner chez nous. C'est logique, tout simplement. Ils nous ont éliminés en coupe, sur un match un peu particulier, on joue à dix et on tape les poteaux. En championnat, ils méritaient leur victoire, car on n'avait pas vraiment été bons.

Vous avez la réputation de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Un parler vrai, que le public et les médias apprécient, mais pas toujours les instances du football ?

Ecoutez, moi je vis les matches intensément. L'année dernière, j'en ai peut-être un peu trop fait. Cela m'a gêné, mais cela m'a rendu service. Car cette année, j'ai pu corriger les quelques erreurs que j'ai commises l'année dernière. J'ai corrigé un peu la manière, on m'entend beaucoup moins, et je ne m'en porte pas plus mal. De toute façon, ça ne faisait pas avancer le schmilblic…