La dernière fois que Monaco avait remporté le derby, c’était le 30 avril 2004 (2-1). Quelques semaines après, l’ASM jouait la finale de la Ligue des champions. Quatre ans plus tard, les perspectives sont nettement moins excitantes, mais l’équipe de Ricardo va au moins vivre une fin de saison sereine. En s’imposant auRay, les coéquipiers de Roma ont assuré leur maintien.

 

Ricardo prend encore des pincettes : « Il nous faut une autre victoire pour être définitivement rassurés. » Mais ses joueurs sont logiquement plus optimistes. « C’est une belle soirée, se réjouissait Meriem, auteur d’une grosse performance. Avec 8 points d’avance sur le premier relégable à quatre journées de la fin, on va jouer plus libérés. » Sur la foi des récentes performances des deux équipes, on ne donnait pourtant pas cher des chances monégasques. Mais l’ASM a fait le match qu’il fallait, aidée par les mésaventures de Niçois obligés de reformer leur charnière centrale (Apam suspendu, Kanté malade), et qui perdaient en plus Cid et Koné.

Grandes manoeuvres à Monaco

De plus, l’OGCN n’allait jamais vraiment réussir à entrer dans la rencontre et Monaco mettait de la densité dans l’entrejeu, bouchait tous les espaces et attendait le moment idéal pour contrer, tout en étant très agressif : « Ils l’ont été aumoins deux fois cette année, lors des deux matches contre nous », constatait Antonetti. À ce petit jeu, les Monégasques se créaient peu d’occasions : trois au total. Mais ils faisaient preuve d’un réalisme incroyable en marquant trois buts : deux de Meriem (35e) et Almiron (90e), un de Nenê (53e) annulé pour un hors-jeu inexistant. Les partenaires d’Echouafni mettaient eux à contribution Roma sur des coups francs mais ils avaient beaucoup de mal à percer le coffre-fort, malgré les incessants essais de Rool côté gauche. À l’arrivée, ils devaient une nouvelle fois, la sixième de suite, faire chou blanc à domicile. Plus grave, leurs espoirs de s’installer dans le haut de  tableau sont différés. « On est très déçus, déplorait Hognon. On comptait sur ce match pour se projeter vers les premières places mais Monaco a bien défendu. » Même sentiment chez Antonetti, au sortir d’un match très musclé, où l’arbitre a distribué 10 cartons jaunes et deux rouges, aux Monégasques Adriano et Pokrivac. « Ça fait surtout mal pour les joueurs qui ont tout donné » regrettait l’entraîneur. Cette frustration tranche avec le sourire du nouveau président de l’ASM, Jérôme de Bontin, qui sera élu lors d’un conseil d’administration jeudi prochain et qui déborde d’ambitions. « On est sauvés, c’est le principal et c’est important d’être en L 1 pour nos futurs partenaires. Dès demain, on va pouvoir travailler et commencer à planifier les choses et à solliciter des joueurs. » Les grandes manoeuvres sont près de démarrer en Principauté.

 

En marge

 

La colère d'Antonetti

Très spectaculaire, le coup de gueule de Frédéric Antonetti, envers des supporters niçois placés derrière son banc et qui ne goûtaient guère le résultat, laisse des regrets à l’entraîneur : « J’ai mal réagi, c’est ma faute, je n’aurais pas dû m’emporter. Mais ce sont des choses qui arrivent. »

Le silence de la BSN

Les supporters de la Brigade Sud de Nice se sont tus, hier soir, en protestation contre les interdictions administratives de stade (IDS) qui se préparent à leur encontre. Elles toucheraient 80 d’entre eux, sachant qu’on dénombre environ 80 interdits de stade en France. Cette mesure viendrait sanctionner la troisième empoignade de la saison entre la BSN et des Lyonnais du groupe Cosa Nostra, le 30 mars dernier. Ce jour-là, aucune interpellation n’avait eu lieu. Nice- Lyon se profile dans quinze jours.

 

Les joueurs

L’homme clé : MERIEM (Monaco), 6,5

Meriemest bien un joueur de L 1,mais il s’était fait oublier cette saison. En janvier, il nous avouait ne pas se souvenir de son dernier bon match. Ça ne datait pas de cette saison, en tout cas. Hier, il a sans doute assuré le maintien en L 1 de Monaco en marquant avec sang-froid, un an après son dernier but, contre Lille, le 21 avril 2007(3-1). Remplacé par I.GONZALEZ(88e), passeur décisif sur le deuxième but.

 

NICE

LLORIS (5,5) : rien à faire, mais deux buts encaissés sur lesquels il ne peut rien.

D. DIAKITÉ (4,5) : très enquiquiné par la technique de Nenê.

HOGNON (5) : une rentrée correcte après quatre mois et demi d’absence. Mais il a oublié Meriem dans son dos sur le premier but.

CID (non noté) : touché d’entrée et remplacé par Al. YAHIA (note : 5), tonique et souvent efficace dans le jeu aérien.

ROOL (6,5) : Almiron ne lui a guère posé de problème et il a pu contre attaquer. Sans pouvoir être décisif.

ÉCHOUAFNI (5) : de son poste de vigie, il a surtout cherché à organiser le jeu sans trouver la solution.

BALMONT (5) : actif dans les remontées de ballon, sans être très influent.

HELLEBUYCK (5,5) : beaucoup de travail, de tentatives et de bonnes combinaisons avec Rool sur le côté gauche. En pure perte.

EDERSON (5,5) : surveillé et peu ménagé par son compatriote Adriano, il a tenté mais n’a pas été récompensé.

LASLANDES (4,5) : un travail ingrat face à la doublette Sambou-Monsoreau.

B. KONÉ (5) : serré de près, il n’a jamais fait la différence avant de se blesser (46e). Remplacé par BAMOGO (note : 4,5), brouillon.

 

MONACO

ROMA (6) : sûr face à des tentatives lointaines d’Échouafni (19e), de Hellebuyck (26e, 76e) et d’Ederson (57e, 77e). Un de ses longs dégagements amène le but de Meriem.

ADRIANO (5) : assez ferme dans ses interventions jusqu’à son expulsion (85e).

SAMBOU (6) : il a un peu souffert devant Laslandes mais s’en est bien sorti.

MONSOREAU (6) : rassurant.

CUFRÉ (5,5) : de la grinta, un engagement approprié.

ALMIRON (5,5) : « pas bon » contre Toulouse (0-2) selon Ricardo, il fut plus impliqué, sans toujours bien contrôler Rool. Un joli but pour finir (90e).

PEREZ (5,5) : une bonne présence agressive. Remplacé par POKRIVAC (71e), auteur d’un tacle assassin sur Bamogo (90e + 3) synonyme d’expulsion.

LEKO (5,5) : un obstacle hargneux dans la zone de Balmont.

MÉRIEM : voir ci-dessus.

GAKPÉ (5,5) : s’est correctement débrouillé seul. Une reprise à côté (79e). À l’origine du deuxième but.

NEN (6) : a bien importuné la défense. Offre sa huitième passe décisive de la saison à Meriem et marque un but refusé à tort pour hors-jeu (53e).