Sous le titre " coeurs de cible", le journal l'Equipe fait un classement des joueurs les plus touchés par des fautes dans le championnat de Ligue 1. Alors que Chamahk termine premier avec une faute sur lui toutes les 20 minutes, on note que le club le plus touché reste Nice. En effet, nous retrouvons en 5ème place, Ederson qui subit une faute toutes les 22'20" alors que Bamogo (9è) ne supporte qu'une faute toutes les 25' et Koné (10è) une faute toutes les 25'10". Hallucinant.

 

Extrait :

Le « contrat » sur un joueur, est-ce démodé ?

À SOCHAUX, quand Koné se fit soigner, c’est un Antonetti pince-sans rire qui se tourna vers le banc sochalien : « Y avait un contrat ou pas ? Y avait un contrat, hein ? Dans le Sud, on appelle ça un contrat. » En argot, un contrat est un accord passé entre un commanditaire et un tueur à gages pour exécuter quelqu’un (selon le Larousse). Adapté au foot, il s’agirait pour le commandité de démolir un joueur de façon préméditée. « Je n’avais pas entendu, assure l’entraîneur sochalien Francis Gillot. Mais après le match, je lui ai expliqué (à Antonetti) que sur ce match Afolabi devait bien prendre garde à éviter un carton, déjà que je suis privé de Bréchet, sinon il serait suspendu pour Saint-Étienne. Antonetti a dit ça sur le ton de la plaisanterie, ce n’est pas bien méchant. Il n’y avait pas de volonté de notre part de casser Koné, qui est un super joueur, que je voulais lors de ma dernière année à Lens, qui va à 2000 à l’heure et qui décolle forcément quand on tend la jambe, comme un gymnaste sur un cheval d’arçon. » Antonetti avait déjà énoncé le terme de « contrat » quand il s’était interrogé sur le traitement reçu par Ederson à Angers en Coupe de France (1-3, 16es de finale). On dira que son côté très protecteur accentue son verbe excessif, alors que le terme renvoie à quelques fameux épisodes d’intentions de nuire au moins suspects si ce n’est programmés, comme le tacle affreux du Néerlandais du PSV Eindhoven Gilhaus qui élimina le Bordelais Tigana sur le flanc en quarts de finale de C 1 en 1988. « Ce coup mortel, c’était la classe ! », s’était alors réjoui Ronald Koeman. Dans le genre, on se souvient aussi pêle-mêle de l’agression de Rohr sur Giresse quand il était revenu à Bordeaux avec le maillot de l’OM en 1987 ou de celle de Tardelli (Juve) sur Girard (Bordeaux) en demi-finales de C1 1985. Quant à M. Quiniou, il avait expulsé l’Urugayen Batista dès la 1re minute de jeu au premier tour de la Coupe du monde 1986 après qu’il a essuyé ses crampons sur l’Écossais Strachan, dans la veine de tant d’équipes qui ont ciblé le meilleur ou le plus créatif de leurs adversaires. « Dans les années 60-70, les Argentins étaient les grands spécialistes des fautes dans les cinq premières minutes, quand l’arbitre était plus clément », rappelle aussi l’ancien entraîneur d’Auxerre et de Lens, Guy Roux, qui estime « qu’on ne peut plus matraquer comme avant ». Mais la suspicion accompagne toujours des écarts de conduite telles les fautes de Boulahrouz sur Cristiano Ronaldo et de Cannavaro sur Henry lors de la dernière Coupe du monde. L’Irlandais Roy Keane, lui, avait bien ruminé sa vengeance sur Alf-Inge Haaland, dont il brisa le genou et la carrière en 2001. Trois ans plus tôt, alors que l’Anglais venait de se rompre les ligaments croisés, le Norvégien l’avait accusé de simulation.

Qu’est-il arrivé à Koné ?

À SOCHAUX (0-1, 31e j.), sur un coup de reins, Koné s’était heurté de plein fouet au défenseur Rabiu Afolabi (20 cmet 10 kg de plus) peu avant la mi-temps à quarante mètres du but sochalien. Le ballon était passé, pas le lutin ivoirien, retombé violemment sur les côtes après undemi tour aérien sur lui-même, au bord du malaise, les soigneurs des deux équipes s’affairant à son chevet. Afolabi avait été averti, Koné avait dû renoncer peu après la mitemps. Adil Rami, lui, était « sûr de l’avoir », le ballon, quand il repensa à son intervention tranchante sur Koné qui lui valut juste un carton jaune en milieu de première période et entraîna un penalty manqué par Ederson, samedi au stade du Ray. Le défenseur lillois admit qu’il aurait pu être expulsé. Il aurait dû, selon l’entraîneur niçois Frédéric Antonetti. Claude Puel estima quant à lui que M. Enjimmi avait pris « la bonne décision » et avança que Koné avait tendance « à faire quatre ou cinq tours sur lui-même avant de tomber », ce qui révolta Antonetti et n’était pas juste.M. Enjimmi assure qu’il avait attendu de savoir auprès du staff médical niçois si Koné pouvait reprendre le jeu pour passer du jaune au rouge. Sur le moment, Koné n’en pouvait plus mais Antonetti l’a prié de rester sur le terrain et il est revenu en boitillant, au mental, et a joué jusqu’au bout.