Convocation devant le Conseil national de l’éthique, excuses publiques, échange avec Didier Deschamps : le défenseur des Bleus, coupable d’avoir ri pendant la minute de silence aux Pays-Bas, a traversé des heures troublées.

 

Il est arrivé, visage fermé, avec une volonté de poser des mots sur le tourbillon dans lequel il s’était englué depuis deux jours. Depuis son rire lors de la minute de si- lence, aux Pays-Bas (1-2, vendredi), en mémoire des victimes de la guerre entre Israël et le Hamas ainsi que du professeur Do- minique Bernard, assassiné, vendredi, à Arras.

 

Dans ce contexte très lourd, Jean-Clair Todibo se savait particulièrement attendu : « J’ai tenu à m’exprimer aujourd’hui par rapport à l’ampleur de la situation, a d’abord avancé le défenseur ni- çois (23 ans). L’interprétation de la situation est assez folle. Je ne pense pas être un garçon irrespectueux vis-à-vis de ce genre de choses. J’ai eu un rire nerveux pendant cette minute de silence mais en aucun cas je ne me moquais de la situation actuelle. Le contexte était assez particulier : on était dans les tribunes au milieu des supporters ad- verses. Certains ont fait certaines blagues et ce rire nerveux est sorti. Je tenais à m’excuser auprès des personnes qui ont pu être cho- quées. Cela entache l’éducation que ma mère m’a donnée. Certaines personnes ont dit que je me moquais de la mort d’un professeur. Il faut savoir que ma mère travaille dans l’Éducation nationale depuis vingt ans et cela aurait pu arriver à ma maman. Cela ne reflète pas du tout mon image. »

 Une image écornée depuis plusieurs heures et notamment de- puis la décision du Conseil natio- nal de l’éthique (CNE) de la FFF de se saisir de ce dossier : « Nous demandons officiellement des explications à monsieur Todibo sur son attitude incompréhensible, annon- çait hier matin Patrick Anton, le président du CNE. Si elles ne sont pas satisfaisantes, nous saisirons la commission de discipline de la Fédération française afin qu’elle traite son cas. » Plongé dans cette polémique, Todibo, qui s’est expliqué avec Didier Deschamps avant son pas- sage en conférence de presse, a reçu le soutien de ses partenaires : « Bien sûr qu’on l’a soutenu. On connaît bien “JC” ! C’est une bonne personne. En aucun cas ce n’était un rire moqueur », expliquait Mike Maignan. « JC est une bonne personne. La chose a été mal interprétée tout simplement », poursuivait Eduardo Camavinga. Interrogé, l’OGC Nice, « même s’il n’avait pas de doute »,« se félicitait » hier soir de la prise de paroles de son joueur. Le sélectionneur des Bleus, jamais à l’aise sur les questions sociétales et politi- ques, a, lui aussi, été invité à évoquer cette polémique : « Jean- Clair a exprimé le souhait de pouvoir s’exprimer par rapport à l’ampleur prise par la situation. Elle devenait importante, expliquait Deschamps, hier. Évidemment qu’il est touché. Il s’est excusé auprès de moi. Ce n’est pas une attitude à avoir à ce moment-là. Il reste à disposition pour le match de l’Écosse. »

 

Cet épisode peut-il coûter cher à Todibo dans le cadre de ses futures convocations ? Le Niçois, appelé de dernière minute sur ce rassemblement pour remplacer William Saliba, blessé, se sait observé. Avec Deschamps, faire le moins de vagues possibles est la méthodologie la plus efficace pour durer…