Frédéric Antonetti, la victoire face au Havre (1-0), mardi en Coupe de la Ligue, vous a-t-elle rassuré ?

 

Je n'étais pas inquiet. C'est vrai que le mois de décembre a été un peu poussif mais les circonstances ne nous ont pas été favorables non plus. Lors de nos deux défaites, face à Lille (1-0) et à Marseille (2-1), nous nous sommes créé énormément d'occasions. Et face à Grenoble, nous avons joué sur un terrain très lourd. Par expérience, je sais que la réussite tourne toujours. Elle nous a souris en novembre (Nice a signé quatre victoires de suite, NDLR) et un peu moins en décembre. Face au Havre mardi, les joueurs ont montré de bonnes dispositions à confirmer. Mais le championnat c'est différent.

 

La Coupe de la Ligue est-elle devenue un objectif ?

 

Il ne faut pas se mentir. En championnat, il sera compliqué d'aller chercher une place européenne. Nous sommes en demi-finale de la Coupe de la Ligue, nous aurions tord de ne pas jouer le coup à fond. Nous devrons d'abord rester concentrés pour battre Vannes à domicile. Et après ce sera Paris ou Bordeaux en finale, donc quoiqu'il arrive un match très difficile.

 

Etes-vous satisfait du début de saison de votre équipe ?

 

En terme de jeu, je suis satisfait. C'est vraiment le plus important. Depuis deux ans, nous sommes dans une logique de construction. Je possède dans mon effectif 16 joueurs qui ont entre 18 et 24 ans. Nous sommes en début de cycle et ce qui compte, avant-tout, c'est l'avenir de cette équipe. Maintenant, en terme de résultats, la grande satisfaction est d'avoir 13 points d'avance sur le premier relégable. Mais le championnat est très serré, on est en contact avec 8, 9 équipes. On peut très vite basculer vers le haut comme vers le bas.Sur cette deuxième partie de saison, nous devrons être plus réguliers si nous voulons terminer dans la première partie du classement.

 

Vous avez la réputation de faire beaucoup avec peu de moyens. Etes-vous un magicien ?

 

(Rires). Non, je ne suis pas un magicien. Les éloges font d'autant plus plaisir quand elles viennent après des critiques. Mais le mérite en revient à l'équipe. J'ai des très bons joueurs contrairement à tout ce que j'entends.

 

Contre Auxerre, la victoire est impérative…

 

Lorsqu'on a des ambitions dans ce championnat, il est impératif de faire le plein à domicile. Auxerre est en difficulté, mais par expérience je sais que ce serait une grave erreur de prendre ce match à la légère. Restons prudents car je suis persuadé que cette équipe n'est pas à sa place. Ils sont très difficiles à manœuvrer. Lors des deux derniers matches au Stade du Ray, ils nous avaient posé énormément de problèmes (victoire 2-1 la saison dernière et match nul 0-0 il y a deux ans, NDLR). Ils ont des individualités comme Jelen, Kahlenberg, Pedretti ou Niculae qui peuvent changer le cours d'une rencontre.

 

Sport24.com : Frédéric, quel sentiment vous laisse la qualification de votre équipe pour les demi-finales de la Coupe de la Ligue ?

 

Mis à part le match de Coupe de France à Arras qui s’est joué dans des conditions très particulières, les joueurs reprenaient la compétition après un mois de coupure. On partait sans avoir trop de repères. Dans ces conditions, on a fait un match très sérieux, avec beaucoup d’occasions. Il n’a manqué que les buts car sur la physionomie du match, la victoire est amplement méritée. Elle a simplement été longue à se dessiner. La faute à Revault, à un peu de maladresse et un manque de présence devant le but. Mais on a souvent déstabilisé notre adversaire et pour un match de reprise, c’est très positif. Je suis surtout très content pour les joueurs car ils se sont donnés à fond. C’est un match qui va nous faire du bien car on a retrouvé par moments les automatismes qu’on avait perdus ces derniers temps.

 

Depuis l’ouverture du mercato, on entend que certains clubs souhaitent obtenir votre jeune attaquant Anthony Modeste. Il réalise d’ailleurs de belles prestations…

 

Modeste, il faut le laisser grandir, il n’a que 20 ans. Ca fait un mois qu’il fait de bons matches. Il a marqué contre Arras, il avait marqué contre Toulouse, il aurait pu marquer contre Le Havre. Il est en très nets progrès dans le contenu de ses matches. Strasbourg, Le Havre et d’autres clubs le voulaient en prêt. Quand nos jeunes intéressent d’autres équipes, cela signifie aussi que le club a franchi un cap. Mais j’ai décidé de le conserver. Il m’a dit qu’il souhaitait qu’on lui donne du temps de jeu. Mais on ne donne pas du temps de jeu… Il faut gagner du temps de jeu ! Et en ce moment, il marque des points.

 

Après avoir franchi un nouvel obstacle et avant d’affronter une Ligue 2 en demi-finale de Coupe de la Ligue, vous devez pensez à la finale au Stade de France ?

 

On n’a pas de marge de manœuvre pour pouvoir se projeter aussi loin. On n’est jamais à l’abri et on ne gagne pas nos matches aisément. Quand on ne dispose pas de cette marge, il faut rester humble ! On affronte une Ligue 2 et on nous voit en finale. Moi, lorsque j’étais en Deuxième Division, j’étais arrivé en demi-finale de la Coupe de la Ligue et on avait «tapé» deux clubs de Ligue 1… Tiens, c’était d’ailleurs Nice et Le Havre ! Il faut beaucoup d’humilité.

 

Aujourd’hui, quel est l’objectif prioritaire de l’OGC Nice ?

 

On est 8e à trois points du 5e en championnat, demi-finaliste de la Coupe de la Ligue et toujours qualifié en Coupe de France. C’est bien, mais il faut continuer. Il reste encore quatre mois et demi. Et quatre mois et demi, c’est très long en football. La priorité c’est le championnat. Ensuite c’est la Coupe de la Ligue, puis la Coupe de France. Voilà l’ordre. Mais si on peut faire tout et donner du temps de jeu à tout le monde, il ne faut pas s’en priver. Plus il y aura de compétitions, plus cela fera vivre le groupe. Mais ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est la réception d’Auxerre. Car en championnat, on a un peu marqué le pas en décembre.