Frédéric Antonetti s’est amusé à un petit calcul : « Si on établit le classement de la L 1 depuis trois ans et demi (soit depuis la saison 2005-2006, quand il est arrivé), onse classe sixièmes. Ça donne de la fierté. » Surtout pour un club qui cale toujours ses prévisions budgétaires sur une chiche 17e place. Nice, c’est, quelque part, le meilleur rapport qualité-prix actuel de la L 1 (le plus haut salaire mensuel de joueur équivaut à 80 000 euros).

À l’heure d’accueillir Lille, les joueurs d’Antonetti s’estiment toujours engagés dans deux courses. Dans leur course réelle pour lemaintien, ils ont de la marge. « Il est quasiment assuré », apprécie Emerse Faé. Dans la course virtuelle pour l’Europe, leur cadence effrénée de novembre (quatre victoires) s’est ralentie, d’abord à Marseille (1-2), puis contre Grenoble (0-0, en match en retard). Nice a donc lâché l’affaire de la semaine, qui consistait à revenir sur le podium. Sur un terrain boueux, le choix d’un vieux jeu charpenté à l’écossaise n’a jamais induit en erreur le duo défensif adverse Flachez-Jemmali . « C’était l e s consignes d’un soir, ça ne nous a pas trop réussis, constate le meilleur passeur de la L 1 David Hellebuyck. On n’a pas pris de plaisir sur les trois quarts du match, il est vrai sur un terrain pourri. On a des éléments pour faire du jeu, je pense qu’il faut en passer par là si on veut espérer quelque chose. »

La bâche de Noël

Les Niçois ont peut-être laissé courir l’idée que les plus hautes sphères ne concerneraient fatalement cette saison que les plus riches. Enfin, ça dépend d’eux. Ce matin, ils apparaissent en lisière de ces sommets.« On veut toujours aller le plus haut possible, on considère les six premières places à notre portée », affirme Faé. « Pour rester en haut, il faut plus de qualité, souligne Antonetti. Il faut le match de Marseille sans concéder autant d’occasions, en étant un peu meilleur tactiquement et avec moins de déperdition technique. Sinon, on n’y restera pas. Aussi, les deux matches à venir (Lille et Toulouse), face à des équipes dans le même wagon que nous, seront révélateurs. » Malgré les nouvelles menaces de pluies orageuses, la confrontation avec Lille, équipe très « nul » ces deux derniers mois (six en neuf matches), devrait avoir lieu. En tout cas, Nice s’est offert en urgence une bâche pour protéger, dès hier, ce qu’il reste de sa pelouse martyrisée. L’un des intérêts de ce match se situera dans l’opposition des triangles Faé-Échouafni-Hellebuyck et Cabaye-Mavuba-Balmont au milieu de deux formations au style assez proche. « Les Lillois sont audessus de Grenoble en qualité, ils vont nous presser, oser attaquer, remarque Hellebuyck. Il faudra beaucoup d’efforts pour les passer et franchir un cap. »