Fébrilité défensive, attaque aux abonnés absents, milieu de terrain inexistant... Choix discutables... comme Sarr à la place Coly. Atal devant alors qu'il n'apporte rien ou presque... Bref, Vieira doit se remettre en question.

 

 

Fiche technique

 

FC Nantes 1-0 OGC Nice (0-0)


Arbitre : Amaury Delerue

Spectateurs : 23 426 

 

Buts :
Nantes : Moses (86')

 

Avertissements :
Nantes : Girotto (77')
Nice : Burner (90'), Atal (90+1')

 

Les équipes :

FC Nantes : Lafont - Appiah, Girotto, Pallois, Fabio - Touré (cap), Abeid - Blas (Bamba 73'), Benavente (Louza 64'), Simon (Mououssamy 90') - Coulibaly.

OGC Nice : Benitez - Burner, Pelmard, Dante (cap), Sarr - Lusamba (Danilo 72'), Cyprien (Myziane 80'), Lees-Melou - Atal, Dolberg (Ganago 64'), Claude-Maurice.

 

Le but

84ème But pour Nantes! C'est mérité pour Nantes, Moses reprend un centre de la tête au second poteau, 1-0 pour les Canaris

 

 

 

 Résumé

 

 

Le FC Nantes et l'OGC Nice s'affrontait ce samedi pour le compte de la neuvième journée de Ligue 1. Après 90 minutes assez séduisantes, ce sont les Nantais qui sont sortis victorieux, grâce à un but tardif de Moses Simon, parfaitement servi par Kader Bamba. Les Canaris s'installent seuls à la deuxième place de la Ligue 1, juste derrière le PSG.

Imprenable à la Beaujoire, Nantes a battu Nice (1-0) au bout du suspense, grâce à une tête du Nigérian Moses Simon à la 86e minute, et pris samedi soir la deuxième place de la Ligue 1, derrière le Paris SG.


Avec 19 points en 9 matches, c'est le meilleur début de saison des Canaris depuis la saison 1994-95. Grâce à une solidarité totale et une organisation défensive sans faille: aucun but encaissé par Alban Lafont en cinq matches à domicile. Un 0-0 contre l'OM, quatre victoires 1-0.

Le but de Simon est venu récompenser une pression de tous les instants, pendant la totalité de la seconde période, de quoi asphyxier l'une des plus jeunes équipes de Ligue 1, capable de résister longtemps, mais pas jusqu'au bout, face aux joueurs de Christian Gourcuff. Nice, vêtu d'un maillot bleu « third » façon Sampdoria de Gênes, restait sur deux victoires à la Beaujoire et récupérait son capitaine Dante, avec l'objectif de rejoindre Nantes au classement.

Moses Simon libérateur


Les Canaris ont débuté sur les chapeaux de roues, sous les yeux de leur ancien capitaine Valentin Rongier, défait vendredi soir à Amiens avec l'OM (3-1). La première grosse occasion est venue de son successeur, Abdoulaye Touré. Tout seul aux 16 mètres, il a tiré au-dessus des cages de Walter Benitez, dans la tribune de la Brigade Loire (20'), après un joli raid de Ludovic Blas.

Ce même Benitez a ensuite plongé sur une tête piquée de Kalifa Coulibaly après un centre parfait de Simon (27'). Puis Ludovic Blas, de plus en plus en jambes, a tiré au ras de la transversale de Benitez (29'). Côté niçois, le danger est parfois venu de l'Algérien Youcef Atal. Le champion d'Afrique, très rapide sur le flanc droit, était surveillé de près par Nicolas Pallois dans une version moderne de David et Goliath. Avec aussi un tir d'Alexis Claude-Maurice (37'), bien capté par Lafont.

La deuxième période a été une longue démonstration de jeu à la nantaise marquée par une série de combinaisons entre Simon, intenable, et le Péruvien Cristian Benavente, qui ont failli ouvrir le score, puis avec les remplaçants Imran Louza et Kader Bamba, entrés à l'heure de jeu pour finir le travail de sape de leurs coéquipiers.

Il y a eu des frappes dévissées ou trop croisées d'Abeid et Blas, ou encore Benavente seul face à Benitez (60') après un nouveau raid de Simon, deux tirs de Simon (61', 63') repoussés par le gardien niçois, et deux occasions franches pour Coulibaly: Dante a d'abord chipé le ballon (67'), in extremis, au deuxième poteau, puis sa tête est passée au dessus (75').

Les quelque 24.000 spectateurs de la Beaujoire étaient chauds, ils ont continué à pousser et ils ont enfin été récompensés par un mouvement de grand style : grand pont de Kader Bamba sur Malang Sarr, à droite, puis centre parfait sur la tête de Simon (86') pour le but libérateur. Ponctué d'un quadruple salto du petit international nigérian. L'homme du match, le héros du jour, dans une équipe pas comme les autres. AFP

 

 

Réactions

Patrick Vieira :

On a manqué de ce qu'il y a de plus important dans le foot : l'agressivité, autant au niveau offensif que défensif. À partir de là, c'était difficile d'être dangereux et Nantes n'a pas volé sa victoire. Les Nantais avaient plus envie que nous, ils étaient plus déterminés, on a flanché, on a eu peur de prendre des risques, et c'est ça qui nous donne de la frustration. On a perdu beaucoup de duels, de deuxièmes ballons. Il faut continuer à insister, c'est un groupe qui est jeune, qui a encore une grosse marge de progression. On a été insuffisants dans pas mal de domaines. En seconde période, c'était compliqué. On a joué avec le frein à main, on avait peur de se laisser aller, on a fait beaucoup de passes en arrière. Cela nous a fait reculer, douter et ça leur a donné plus de confiance.

 

Wylan Cyprien :

On est tombés sur une belle équipe de Nantes qui n’est pas là pour rien. On n’a pas su trouver les clés et on a manqué d’agressivité défensive et offensive. Ils nous ont bousculés, à nous de nous mettre le cul par terre* car le talent, ça ne suffit pas. On en a beaucoup mais on voit que contre ce genre d’équipes, il faut mettre le bleu de chauffe et faire plus. On manque un peu de mordant, pas que devant. Nous aussi au milieu, il faut qu’on les accompagne plus et qu’on soit plus décisif avec eux, les aider, et leur donner le soutien dont ils ont besoin. Si c’était nos limites ce serait inquiétant, ça peut arriver car on est jeunes et on a tout à apprendre.

 

* les joueurs de Nice ont appris une expression avec PLM... ils vont nous la ressortir à tous les matches. Encore une fois il y a un tel écart entre les paroles et les actes que cela fait peur. Alain.

 

 

Christian Gourcuff ( Nantes) :

Qu'est-ce que ça vous inspire d'avoir 19 points après neuf matches ?


Ce Championnat n'a pas encore livré son verdict, mais il vaut mieux avoir 19 points ce soir (samedi). On ne nous les enlèvera pas et ça nous donne de la confiance. Sur ce match, il y a encore une nette progression, mais il faut rester lucides et ne pas s'enflammer. C'était un match maîtrisé de A à Z, c'est très satisfaisant, et le fait qu'on marque tardivement, c'est encore plus fort sur le plan émotionnel, c'est un plus pour la soirée. Un match nul n'aurait pas été dramatique, mais c'est surtout la consistance de la prestation qui permet d'avoir de l'espoir pour la suite. Il faut garder cette ligne de conduite.

 

Comment expliquez-vous que Nantes marque souvent en fin de match ?


On ne peut pas contrôler la partie pendant 90 minutes. Mais on use l'adversaire, par le pressing, la conservation du ballon. On est solides derrière, on a une défense centrale énorme et Girotto, s'il continue comme ça, risque de finir avec la Seleçao. On sait aussi qu'on a des remplaçants capables de porter le coup de grâce. C'est bien de ne pas marquer trop tôt, car ça donne moins de temps à l'adversaire pour revenir au score.

 

Quels sont vos principaux motifs de satisfaction ?


On a été très bons dans la récupération du ballon, très haut, et on a vraiment perturbé cette équipe de Nice, dans leur moitié de terrain. Il y a eu des mouvements très intéressants, malgré quelques pertes de balle. On cherche à jouer, donc on perd forcément le ballon, ce qui offre des situations de contre à nos adversaires. C'est le match où l'on s'est créé le plus d'occasions cette saison, reste à les concrétiser. On a eu l'occasion de concrétiser cette domination plus tôt, mais on a un peu péché par manque de lucidité, de justesse. Le but (de Simon) est magnifique. C'est une belle soirée, le public aimerait voir plus de buts, mais chaque chose en son temps.

 

 

 

Revue de presse

À Nice, le désert

L'Equipe

Spécialistes des victoires 1-0 la saison dernière, les Niçois ont rencontré hier à Nantes (0-1) leurs successeurs et ils ont reconnu sans peine leur infériorité. « On a flanché, on a eu peur de prendre des risques. Ce qui me dérange vraiment, c’est le manque d’initiative, d’agressivité défensive et offensive, confiait l’entraîneur Patrick Vieira, qui n’a pas encore trouvé le moyen de tirer le meilleur de ses recrues. Le groupe manque d’expérience et de personnalité mais les joueurs vont apprendre car ils travaillent bien. » Ils étaient pourtant loin du compte à Nantes et seul Benitez leur a permis de croire qu’ils pouvaient éviter une troisième défaite d’affilée à l’extérieur. Elle est finalement tombée et Nice glisse à une huitième place qui reflète mieux son début de saison contrasté. « À nous de nous mettre le cul par terre car le talent, ça ne suffit pas, juge le milieu Wylan Cyprien. On en a beaucoup mais on voit que contre ce genre d’équipes il faut faire plus. » Il sera difficile de faire moins.

Le peu à la nantaise

L’Équipe

L’équipe de Christian Gourcuff s’est offert un sixième succès en Ligue 1, le cinquième sur le score minimal de 1-0. Et elle talonne le PSG.


NANTES – C’est le tarif maison, 1-0 avec un but dans la dernière demi-heure. Après Montpellier (le 31 août), Reims (le 15 septembre) et Rennes (le 25), Nice a craqué à la 86e minute, hier soir, quand Kader Bamba s’est joué de Malang Sarr sur un grand pont côté droit, avant un centre délicat pour la tête de Moses Simon, qui a inscrit son deuxième but de la saison. Bamba était entré à la 73e minute, il a fait la différence grâce à sa première passe décisive et il est l’un des joueurs surprises du FCN, mais toute l’équipe de Nantes en est une belle pour le moment.

Infranchissable chez elle, capable de gagner un derby qu’elle ne savait plus remporter et d’aller battre Lyon (1-0), la voilà deuxième derrière le PSG, qui la précède de deux points. « Deuxième, je n’y aurais pas cru, observait le “supersub” Bamba. Il faut profiter, travailler et rester humbles. On ne s’y attendait pas et on va être plus attendus. On va tout faire pour que ça dure le plus possible. On est un groupe uni, il n’y a pas de clan, tout le monde rigole ensemble dès 8 h 30. J’espère qu’on pourra les titiller un peu, mais Paris c’est Paris, on reste à notre place. »

Le sixième succès de la saison nantaise a de nouveau reposé sur un rideau défensif tiré à quatre épingles. Comme les adversaires précédents, Nice a eu très peu de situations dangereuses et Lafont a passé une soirée assez tranquille. « On a une charnière (Pallois-Girotto) sur un nuage », relevait Dennis Appiah. Mais en plus, cette fois, les Nantais ont été séduisants, avec les meilleures occasions avant la pause, dans le sillage de Ludovic Blas et de Simon (frappe de Touré en bonne position au-dessus, 20e ; tête piquée de Coulibaly repoussée par Walter Benitez, 28e, frappe puissante du gauche de Blas juste au-dessus, 30e).

« On a mieux utilisé le ballon, avec plus de bonnes séquences, de situations de centre et de frappes », ajoutait Appiah. Nantes a accentué la pression en seconde période avec un gros temps fort à l’heure de jeu, marqué par des frappes cadrées de Simon (61e, 63e). « Notre seconde période a même été énorme sur le plan du pressing et de la domination car on l’a pratiquement jouée dans leur camp, observait Christian Gourcuff. C’est le match dans lequel on s’est créé le plus d’occasions. On savait que, pour rester là, il fallait progresser. Et on a franchi un cap. Reste à concrétiser plus. Mais c’est aussi un groupe qui aime jouer au foot. On ne gagne pas 5-0, on sait qu’à Lyon on a eu un peu de réussite, mais on est sur la bonne voie. Profitons, car ce sont des moments rares. »

Pour un peu, Valentin Rongier, présent à la Beaujoire, aurait eu envie de rentrer sur le terrain avec son ancienne équipe. La délivrance est donc arrivée à la 86e minute, après l’entrée décisive de Bamba. Contre Rennes, c’est aussi un entrant, Abeid, qui avait obtenu le penalty du succès, et Simon avait aussi fait basculer le match à Amiens en tant que joker (2-1, le 24 août). « Tout cela est inattendu, mais ce n’est pas volé, relève Appiah. On construit nos matches, on ne se précipite pas, on sait qu’on peut marquer à tout moment et on ne part pas à l’abordage. Là, on a senti plus d’assurance. »

Pour Christian Gourcuff, arrivé deux jours avant le coup d’envoi de la saison, c’est un début rêvé. Le meilleur qu’il ait jamais connu? « Ce n’est pas très important. En revanche, pour Nantes ça devait faire un moment que ce n’était pas arrivé. » Depuis la saison 1994-1995 (21 points), ornée d’un titre de champion de France. « Ah, c’était une bonne cuvée », remarquait Gourcuff en partant, avec le sourire. La sienne commence à plaire, elle a pris confiance et l’inattendu peut emmener loin parfois. Jusqu’à une place européenne, enfin, dans l’ère Kita ?