Le groupe anglais de Jim Ratcliffe a finalisé hier son acquisition de l’OGC Nice au terme d’un feuilleton de plusieurs mois. Le club va désormais débuter son mercato.

 

Cette fois, le retard n’a été que d’une poignée d’heures. Programmé à 15 heures, le conseil de surveillance qui devait entériner la fin du processus de rachat de l’OGC Nice n’a débuté qu’à 18h30. Mais, contrairement aux précédents contretemps, celui-ci n’aura pas influé sur la date du « closing », ce mot que les supporters niçois ont appris à connaître et qui signifie la conclusion de la vente. L’OGC Nice a bien changé de mains ce lundi. Quand ses désormais ex-propriétaires sino-américains et le groupe Ineos sont tombés d’accord sur les modalités de l’opération, fin juin, on pensait que la vente serait effective au début du mois d’août. La date avait été décalée à la suite du report de l’audition devant la DNCG, faute d’avoir présenté les documents requis le 25 juillet. L’autorité de la concurrence devait ensuite donner son aval, ce qu’elle n’a fait que mercredi dernier. Et il restait à effectuer le virement entre acheteurs et vendeurs (environ 100M€), ce qu’Ineos était prêt à faire dès vendredi, mais moins les propriétaires, guère pressés de transmettre les clés. La somme a fini par être virée et il fallait donc que le conseil de surveillance se réunisse pour en changer ses membres, chose faite ce lundi.

 

Un investissment « raisonnable et mesuré » selon Jim Ratcliffe


Bob Ratcliffe, le frère du boss d’Ineos Jim Ratcliffe, est arrivé en milieu d’après-midi au centre d’entraînement du club accompagné de Bill Reid, autre haut dignitaire du groupe de pétrochimie. Quand il en est reparti, peu  après 19 heures, Bob Ratcliffe avait enfilé le costume de nouveau président du conseil de surveillance, succédant à Chien Lee. Logique pour quelqu’un présenté comme le « président d’Ineos football » et déjà à la tête de Lausanne-Sport (D2 suisse), racheté par Ineos en 2017. Pour connaître le directoire du Gym, il faudra attendre jeudi, que le nouveau conseil de surveillance nomme les hommes forts de l’opérationnel tel qu’imaginé par Ineos.

 

Gauthier Ganaye laissera la présidence (du directoire) à Jean-Pierre Rivère, qui reprendra, sauf surprise, un poste qu’il avait quitté il y a sept mois. En tribune lors de la réception d’Amiens (2-1), le 10 août, Bob Ratcliffe retrouvera le stade de Nice aujourd’hui pour y présenter, face aux médias, le projet du groupe britannique. En attendant, son frère Jim a détaillé sa stratégie, en prenant soin de ne pas nourrir les fantasmes. « Avec un investissement raisonnable et mesuré, nous voulons faire de l’OGC Nice un club capable de participer régulièrement aux compétitions européennes. Et surtout capable d’y per-former», expliquait hier l’homme d’affaires dans le communiqué annonçant le changement de propriétaire.

 

Les termes « raisonnable » et « mesuré » ne sont pas les moins importants à en croire ce qu’il souligne plus loin dans le même texte: « La patience est également importante. Je suis catégorique : nous n’allons pas dépenser notre argent sans compter », y insiste le milliardaire, première fortune d’Angleterre.

 

L’idée que ce premier mercato en serait un de transition a déjà eu le temps d’imprégner les esprits niçois. Le recrutement avait d’abord été gelé par le processus de vente, avant de devenir possible mais largement compliqué par les tensions entre anciens et futurs décisionnaires.

 

Désormais, Ineos peut agir, et il ne va plus se priver pour accélérer sur le mercato. Il n’a plus qu’une semaine pour enrichir un secteur offensif qui avait représenté le point faible niçois la saison dernière : le Gym avait terminé la saison avec la deuxième meilleure défense de Ligue 1, mais la dix-huitième attaque…

 

Pour se renforcer enfin, le club azuréen devrait boucler les venues du Danois de l’Ajax Kasper Dolberg (21 ans) et du Lorientais Alexis Claude-Maurice (21 ans). Aucune recrue ne pourra être qualifiée pour la rencontre face à Marseille, demain. C’est seulement dimanche, à Rennes, que l’OGCN pourra faire débuter ses nouvelles têtes d’affiche. Cela n’empêchera pas ses supporters de venir en nombre, demain, assister à la première sortie du Nice version Ineos. Ce changement de propriétaire, le public de l’Allianz Riviera l’appelait de ses vœux. Et il a suffisamment attendu.