Le milieu ivoirien accuse Nice, son ancien club, d’avoir sous-évalué le montant de son transfert vers Fulham pour minorer sa prime.


Les relations entre les Aiglons et Jean-Michaël Seri, qui a rallié cet été l’Angleterre et Fulham, sont conflictuelles. L’international ivoirien (27 ans) s’estime lésé sur le plan financier par Nice, qui lui devait, contractuellement, une prime indexée sur le montant de sa vente. Dans un communiqué, qui sera diffusé aujourd’hui, ses avocats, Jean-Louis Dupont et Martin Hissel, précisent : «Monsieur Seri estime que Nice s’est rendu coupable à son encontre d’une manipulation visant à (grossièrement) sous-évaluer le montant de son transfert et ainsi faire une substantielle économie de la “prime sur transfert”. » Cette affaire a ainsi été portée devant la commission juridique de la LFP qui, mardi, a « fort peu courageusement décidé de botter en touche », selon le même texte.


Pour plaider ce dossier en première instance, les défenseurs du milieu de terrain ont avancé plusieurs arguments. Selon eux, Fulham n’était intéressé au départ que par Seri et c’est Nice qui aurait insisté pour coupler sa cession à celle du défenseur central Maxime Le Marchand (29 ans), par le biais d’un prêt payant de 2,9 M€ assorti, en fin de saison, d’un montant de 13,5 M€ à titre de transfert définitif. D’après leurs chiffres, Fulham s’acquitterait de 11,2 M€ pour Seri et de 16,4 M€ pour l’ancien Havrais. « Dernièrement, ajoute le communiqué, Nice a fait parvenir à monsieur Seri un montant de “prime sur transfert” dont il résulte que le montant de transfert versé par Fulham à Nice serait, au maximum, de 12 M€. »

 

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Pour les deux avocats, les sommes ne correspondent pas à la valeur respective des deux footballeurs. Pour étayer leur thèse, ils avancent notamment leurs salaires hebdomadaires : « 66 000 £ (74 000 €) pour Seri, 25 000 £ (28 000 €) pour Le Marchand ».


Une affaire portée devant les tribunaux ?


Au premier novembre, le Centre international d’étude du sport (CIES) valorisait les deux joueurs en suivant les mêmes proportions : 23,8 M€ pour le premier, 8,5 M€ pour le second. « Il faut savoir qu’il n’a eu aucune offre l’été dernier, rétorque Julien Fournier, le directeur général de Nice, qui refuse de révéler les montants de transferts. Ensuite, Fulham était en premier intéressé par Le Marchand, dès le mois de janvier. Puis ils se sont penchés sur Le Marchand et Plea. C’est moi qui leur ai soufflé le nom de Seri, car ils cherchaient un milieu de terrain. De plus, le jour de la signature de son contrat, Seri était au courant du montant du transfert et de celui de la prime. En plus, alors qu’on devait la lui payer sur quatre ans, on la lui a réglée en une seule fois, à sa demande. Tout ça est tellement grossier... La commission juridique a estimé que la demande était infondée et a pris une décision on ne peut plus claire. »


Du côté de la défense de Seri, on compte porter le dossier dès lundi devant la commission paritaire d’appel de la FFF, puis, le cas échéant, « s’adresser aux juridictions étatiques, tant civiles que pénales ».