Corrigés par Dijon samedi (0-4), les Niçois paraissent aussi vulnérables qu’inoffensifs. Leur entraîneur, Patrick Vieira, n’a pas encore réussi à donner une vraie forme à son équipe.


La promesse du beau jeu imprégnait les premiers pas niçois de Patrick Vieira, qui doit déjà répondre à des questions moins réjouissantes. Si son équipe remodelée ne manque pas d’intentions louables, elle ne fait peur à personne, surtout dans la surface. Elle a subi deux défaites à domicile, contre Reims (0-1) et Dijon (0-4, samedi), n’a arraché qu’un point (à Caen, 1-1) et se retrouve dix-huitième et donc actuellement barragiste. Le mercato peut encore apporter du renfort, mais une éventuelle arrivée d’Hatem Ben Arfa ne réglera pas tous les problèmes.

 

DES CADRES EN SOUFFRANCE

 

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Le Gym est habitué à perdre des éléments majeurs chaque été et ceux qui restent prennent d’autant plus d’importance. Le capitaine Dante, comme les milieux Cyprien et Lees-Melou, sont ainsi attendus, mais leur début de Championnat est décevant et ils ont failli face à Dijon. « Trop peu de joueurs ont porté l’équipe », a constaté Vieira, qui a installé Cyprien plus haut sur le terrain.

 

Écarté plus de sept mois en 2017 après une rupture du ligament croisé, l’ancien Lensois navigue entre différents rôles et peine à redevenir le leader technique qu’il était au poste de sentinelle. Titulaire depuis deux ans, le latéral Arnaud Souquet pourrait incarner une garantie à droite mais il est placardisé à cause d’un différend financier lié à sa prolongation de contrat. Un milieu, Tameze, s’est donc vu attribuer samedi une tâche hybride entre le couloir et l’entrejeu. Il s’y est perdu.

 

 

CARDINALE EN DANGER

 

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C’est à la fois une surprise et le choix le plus marquant de Vieira. L’entraîneur a titularisé lors des trois premières journées le gardien Yoan Cardinale, qui avait perdu sa place en octobre dernier après une blessure et de nombreuses gaffes. Walter Benitez lui avait succédé et l’Argentin s’était révélé plus rassurant, même si ses matches de préparation peu convaincants ont incité l’entraîneur à bouleverser la hiérarchie au dernier moment.

 

Cette décision n’est pour l’instant pas assez validée par les prestations de Cardinale : décisif à Caen (1-1), il a été surpris contre Reims (0-1) et il a vécu face à Dijon un calvaire qui a ressuscité le souvenir de ses difficultés passées. Changer à nouveau reviendrait à admettre qu’il s’est trompé, mais Vieira l’envisage. Benitez devrait débuter à Lyon, vendredi prochain.

 

BALOTELLI POUR TOUT CHANGER ?

 

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Le feuilleton Balotelli s’est bien terminé pour les Niçois, qui ont généreusement communiqué pour fêter ça. L’international italien a repoussé l’OM pour vivre une troisième saison au Gym, qui a raison d’être heureux, car il a vraiment besoin d’un numéro 9. Le Bihan est à peine rétabli, Ganago devait être titularisé, mais s’est blessé vendredi lors de la mise en place, et les Aiglons ont encore évolué sans spécialiste en pointe le lendemain. Maolida, Srarfi et Lees-Melou ont gâché cinq occasions immenses à eux trois et l’entraîneur dijonnais, Olivier Dall’Oglio, l’a remarqué : « La différence s’est faite dans les dix-huit mètres. » C’est justement le royaume de Balotelli, dont les matches de suspension sont maintenant purgés.

 

Il reviendra à Lyon et ses coéquipiers veulent croire qu’il va tout changer. « Avec Mario, l’histoire n’aurait pas été la même, soufflait Cyprien après la débâcle dijonnaise. C’est un tueur, il va nous faire du bien. » Avec sa star, Vieira sera aussi moins tenté de multiplier les innovations tactiques pour pallier l’absence d’une pointe. Ses initiatives ont fonctionné à Caen, beaucoup moins contre Dijon.