« Le dossier Balotelli est-il clos définitivement ?

J’en ai le sentiment, puisque Nice l’a annoncé, donc j’en conclus que Mario Balotelli sera niçois la saison prochaine.

 

Il reste dix jours de mercato, il y a déjà eu des retournements de situations plus improbables.

Ah bon ? Non, on est passé à autre chose.

 

L’annonce de Nice vous a-t-elle pris de court ?

Non, pas du tout. Dans un deal comme celui-là, il faut que chaque partie autour de la table fasse des sacrifices. Arriver à un accord équilibré est ce qu’il y a de plus important dans les affaires. Les intérêts de tous n’étaient pas totalement alignés. Aussi talentueux que soit le joueur, c’est une opportunité qui ne méritait pas qu’on remette en cause les bases économiques de notre projet et notre ligne de conduite éthique dans les affaires.

 

Quand vous dites que chaque partie doit faire des sacrifices, est-ce que ce ne sont pas les exigences financières de son agent, Mino Raiola, qui ont finalement fait capoter l’affaire ?

Je ne m’exprimerai pas là-dessus.

 

Est-ce que votre plus grande erreur n’est pas d’avoir insisté trop longtemps et de ne pas être passé à autre chose ?

On peut toujours faire des erreurs, mais non. C’est très différent du contexte de la saison dernière où on voulait un attaquant. Cette année, on n’a jamais dit qu’on allait recruter un numéro 9, mais c’est étonnant de voir qu’on ne nous écoute pas. Et encore moins depuis le départ d’Anguissa (à Fulham pour 30 M€). Je n’ai absolument rien à ajouter à ce qu’a dit Rudi Garcia en conférence de presse. Vous vous êtes demandé s’il bluffait. Il a été très clair. On n’a pas loupé la qualification en Ligue des champions parce qu’on n’a pas marqué assez de buts. Plutôt parce qu’on en a encaissé à des moments clés. Je rappelle juste que l’OM a inscrit 80 buts en L 1 la saison dernière, le total le plus élevé depuis la saison 1970-1971. On a marqué 35 fois sur 38 en L 1, seul Paris a fait mieux.

 

Pourquoi s’intéresser à Balotelli alors, si vous étiez contents de votre attaque ?

Parce que les conditions d’un deal avec Balotelli étaient réunies. Nice voulait le céder et je pensais que c’était une transaction qui pouvait se faire dans un équilibre satisfaisant pour toutes les parties. Les discussions n’ont pas été si longues que ça. Début août, j’ai dit à Jean-Pierre(Rivère)que je n’étais pas prêt à payer le prix demandé. Il y a eu zéro contact ensuite avec Nice au mois d’août.

 

Il vous a demandé 5 M€ comme il le dit ?

Aucun dirigeant niçois ne m’a dit que le joueur partirait pour 5 M€. La dernière info sur laquelle je me suis basé est qu’il ne partirait pas à moins de 10 M€. Je lui ai dit que je n’étais pas intéressé à ce prix-là comme je l’ai dit à un autre dirigeant de Nice quand je l’ai rencontré en Russie (Julien Fournier). Au-delà du prix, la durée du contrat et le salaire du joueur sont des critères aussi importants.*

 

C’était Balotelli ou rien ?

Oui, absolument.

 

Donc ce sera rien à ce poste-là ?

Oui.

 

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La communication de Nice vous a-t-elle agacé ? Elle vous met en porte à faux par rapport à vos supporters et vous tourne un peu en dérision.

Vous n’arriverez pas à nous opposer Jean-Pierre Rivère et moi. Ce n’est pas une question d’hommes. J’ai beaucoup de respect pour Jean-Pierre, c’est un grand dirigeant du foot français. Il a connu beaucoup de succès et cette histoire avec Balotelli ne va pas changer ce que je pense de lui. Mais à Nice, tout le monde ne voulait pas forcément que le joueur signe à l’OM.

 

Vous visez Julien Fournier ?

Ce n’est pas bien grave et c’est un autre sujet. Mais dire que pour 1,5 M€ on aurait fait le deal, ce n’est pas la réalité et cela ne trompe personne. Je pense aussi au joueur. On a beaucoup parlé en son nom, mais on n’a pas beaucoup pensé à son libre arbitre, à sa volonté d’aller jouer dans le club de son choix.

 

Il voulait venir à l’OM ?

Je n’en dirai pas plus sur ce sujet-là. C’est un vrai talent, un bon garçon et quelqu’un qui aime le foot. Cette histoire est un condensé du monde du foot aujourd’hui.

 

*Réponse de Julien Fournier : 

Nous avons des preuves écrites, par SMS, que nous demandions 4 M€ d'indemnités si Mario signait un an à Marseille, et 2 M€ de plus s'il prolongeait à l'issue de sa première saison