De la rocambolesque défaite des Niçois à Gerland (2-3), samedi dernier, il ne reste qu’un élément concret : l’absence de Cyril Rool, ce soir, face au Mans. Expulsé pour avoir dit sa façon de penser à M.Cailleux après le penalty offert aux Lyonnais dans les arrêts de jeu, le bouillant latéral a été suspendu un match, le tarif minimal pour un carton rouge direct, preuve que le contexte a pesé.

Tout le reste, le (ou les) point(s) abandonné(s) en route, les défections de Bamogo et de Faé lors du prochain match pour avoir, eux aussi, protesté face à l’indigence de l’arbitrage, les Aiglons l’ont enfoui dans leur poche avec un mouchoir dessus. « On ne va pas passer l’année là-dessus, lâche Frédéric Antonetti, aussi zen cette semaine que le soir du match, quand il avait choisi ne pas polémiquer. Si on n’est pas capables de se remettre d’une telle frustration, on doit changer de métier. Il faut que le match de Lyon devienne une péripétie. Il reste 33 journées et il va se passer des tas de choses. J’ai dit aux joueurs de rester concentrés sur le sujet et de ne penser qu’au prochain match. »

Un message reçu cinq sur cinq. « Samedi, j’avais les boules, et dimanche encore, dit Emerse Faé. Mais, dès lundi, j’ai fait abstraction de tout et je me suis concentré sur Le Mans. On ne doit pas s’attarder et se lamenter sur ce qui s’est passé face à Lyon. On oublierait l’essentiel. » Et l’essentiel c’est, pour l’instant, la réception du Mans, une équipe qui tire dans la même catégorie que les Niçois et qu’il est donc indispensable à leurs yeux de battre.

Antonetti : « J’attends simplement d’être arbitré équitablement… »

Pour évacuer au plus vite la frustration, Antonetti a dérogé à ses habitudes. Il n’a pas fait de débriefing du match à Lyon avec séquences vidéo à l’appui. Pour passer aussitôt à autre chose, il n’a montré à ses joueurs aucune image de Gerland. Lui, en revanche, a revu le match. « On leur a offert une meilleure opposition que je ne pensais et il a fallu un grand Lyon pour nous battre. Il faut se servir de ce match pour prendre conscience de nos moyens. » Compte tenu des circonstances, les Aiglons n’envisagent pas autre chose que la victoire. D’autant qu’un nouveau succès, qui serait le quatrième depuis le début du Championnat, pourrait les propulser tout près du podium, voire dessus. « Après le battage fait autour du match à Lyon, la meilleure réponse qu’on puisse apporter, c’est de s’imposer, explique encore Faé. J’ai la conviction qu’on a une équipe capable de faire quelque chose de bien cette saison et ce qui s’est passé doit nous rendre encore plus forts. » « On sait qu’on ne nous fera aucun cadeau, glisse Olivier Echouafni. On doit démontrer qu’on est au-dessus de tout ça. » « On avait déjà beaucoup de solidarité. Cet épisode va encore nous aider, renchérit Cédric Kanté. On a prouvé qu’on pouvait poser des problèmes à la meilleure équipe française. Et comme on n’est pas en déficit de points, ça aide. On doit oublier le contexte et repartir de l’avant. »

Pendant que Jean-Charles Cailleux, l’arbitre de Lyon-Nice, dirigera cette fois la rencontre entre Toulouse et Sochaux, alors que Frédéric Haquette, l’arbitre assistant de ce même Lyon-Nice, s’est vu signifier du repos durant quelques semaines, c’est Antony Gautier qui sera au Ray pour Nice-Le Mans. À ceux qui lui glissent depuis une semaine que le contexte peut favoriser les desseins des Aiglons, Antonetti réplique toujours la même chose : « Je n’attends pas d’être avantagé, j’attends simplement d’être arbitré équitablement… »