Pourquoi n'avez-vous rien dit samedi ?

J’ai compris que ça ne sert à rien de protester et de palabrer. C’est clair que l’arbitrage est ce qu’il est et on ne peut rien y faire. Lors d’une réunion avec les arbitres, on nous a dit que ceux-ci avaient deux missions : préserver l’intégrité physique des joueurs et ne pas influencer le résultat d’un match. Là, tout le monde a vu que le résultat a été faussé.

On vous a connu plus sanguin et plus offensif…

Disons que je suis devenu fataliste. J’en ai tellement dit sans que ça fasse avancer les choses que je suis un peu fatigué. L’ouvrir une fois de plus ? Pour quoi faire ? Pour m’énerver et pour être à nouveau traité de parano ? Ca va, j’ai donné. J’en ai marre de tout ça. Ca ne sert à rien. Je préfère me concentrer sur les prochains matches.

A-t-il été facile de vous taire ?

 Je voulais prouver que je peux moi aussi me contrôler. À la limite, c’est plus facile de la boucler que de dire la vérité. À Lyon, ça m’a paru la meilleure solution.

On vous sent désabusé…

Désabusé, non, mais je suis frustré, oui. Aujourd’hui, je ne crois plus à grand chose, c’est sûr. Je ne crois plus dans le football reflet de la société ; je ne crois plusdans la sociéténon plus et surtout, je ne crois plus dans les hommes. Alors je me mets de côté. Le foot pro, ce n’est pas mon milieu, définitivement.

« La vidéo ? Enfoncer une porte ouverte ! »

Si vous en êtes arrivé à ce point là, pour quelles raisons continuez vous à entraîner ?

C’est vrai que je me pose des questions. Mais il faut bien gagner sa vie. Et puis il y a quand même des bons côtés. Me retrouver sur le terrain au milieu de mes joueurs, j’aime. Revoir des joueurs que j’ai contribué a faire progresser comme Lloris ou Ederson, samedi soir, j’adore. »

Quelle a été la nature de votre discussion avec l’arbitre M. Cailleux, tard samedi soir ?

J’ai fini par le voir dans son vestiaire mais ses explications sur les trois buts lyonnais ne m’ont pas convaincu. Sur le premier, Juninho se laisse tomber. Il est coutumier du fait. Le coup franc est magnifique mais il n’existe pas. Sur le deuxième, Piquionne n’est peut-être pas hors-jeu mais l’assistant lève le drapeau et comme Piquionne fait action de jeu, le but doit être refusé. Quant au penalty, je n’en parle même pas. Tout le monde a vu les images.

Comment faire avancer les choses ?

C’est enfoncer une porte ouverte de réclamer la vidéo. On y arrivera un jour. 

La vidéo va justement permettre de revoir, a posteriori, les images  du week-end et, éventuellement, de sanctionner. Qu’en pensez-vous ?

C’est une solution que je préconise depuis des années. C’est la preuve que je ne dis pas que des conneries. Ceux qui abusent les arbitres vont être rapidement démasqués. Quand ils auront pris des matches de suspension  pour tricheries répétées, le problème s’arrêtera tout seul. »