Le moral en hausse après avoir ajusté Nancy (2-1), Nice retrouve sa bête noire. Voilà bientôt trois ans qu’il n’a plus émincé l’équipe bourguignonne (1-0 au stade du Ray, le 22 octobre 2005). La saison passée, une AJA pourtant rabougrie et plus fragile a énervé, écoeuré et tordu les Niçois à trois reprises. En championnat, tout d’abord. Au matin du match aller (8e journée), Auxerre est en faillite après six défaites pour une victoire.

L’équipe azuréenne, elle, figure déjà dans la bonne moitié du classement (9e). Face àNice, Sammy Traoré débute sous le maillot blanc et Jean Fernandez aligne alors une défense à trois. Antonetti, lui, réaménage la sienne, privé de Lloris, Kanté et Rool. Nice aura davantage tenu le ballon (56 % de possession), pour rien (défaite, 0-2). « Leur gardien (Sorin) avait été déterminant sur trois face-à-face avec Baky (Koné), se souvient le capitaine niçois Olivier Echouafni. On a couru après le score (ouvert dès la 5e minute par Lejeune) pour finir par un prendre un deuxième en contre (par Niculae, 90e + 3). »

De frustrant classique, le scénario devient horripilant surréaliste au retour.On est à la fin du mois de février, l’AJA flirte toujours avec la zone d’alerte rouge et Nice est cinquième, à égalité avec l’OM. Nice prend le match à son compte, trimballant Auxerre, collectivement insignifiant et privé du ballon. Après la pause, Koné laisse sur place Traoré et Grichting (1-0). Auxerre semble toujours aussi mal dans son football et Jean Fernandez s’apprête à changer toute son attaque amorphe quand celle-ci se réveille brusquement par Niculae (67e) et Chafni (70e), laissant Nice groggy (1-2). « On s’est vraiment demandé comment c’était possible », se remémore Habib Bamogo.

Bamogo : « Sur le moment, on l’avait mal pris »

« L’élimination en Coupe de la Ligue m’a encore plus marqué, poursuit Echouafni. C’était particulier. On devait se qualifier. On menait deux buts à un à dix contre onze après les avoir vraiment malmenés et à la toute dernière seconde du temps additionnel, ils égalisent. » En prolongation, Nice avait fini largué (6-2, 8es de finale) et nargué. « Sur les cinquième et sixième buts, l’attitude de certains Auxerrois nous avait déplu, se rappelle Echouafni. Ce n’était pas très respectueux. » « Sur le moment, on l’avait mal pris, enchaîne Bamogo. Quand tu marques un but, tu te replaces… Enfin depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. C’est une nouvelle saison et du 50-50. On n’est pas dans un sentiment de revanche. Ça ne nous a pas frappés plus que ça. » « On a perdu trois fois, c’est la vérité d’une saison, des histoires de match défavorables, mais ça s’arrête là », commente Frédéric Antonetti. « Auxerre, un peu comme Nancy, c’est toujours des matches un peu fermés, même si ça peut se déclencher d’un coup, des parties serrées qui se jouent sur un rien, sur un mauvais placement ou un coup de pied arrêté, considère Echouafni. Là, ils en ont pris quatre à l’OM. Ils vont tout entreprendre pour se refaire. » « Quatre à zéro, ça ne reflète pas le match, d’après Bamogo. J’ai trouvé qu’ils arrivaient à bien ressortir le ballon. Il leur a  manqué un petit but. Alors vous pensez bien qu’on va les prendre au sérieux. »