La succession du gardien niçois est tombée dans les paumes de Letizi. Derrière « l’ancien » se prépare le jeune Colombien Ospina. 
 
Liam Letizi n’a que quatre ans. Son arrière-grand-père Vincent avait réalisé une belle carrière de gardien de but en Championnat de France amateur. Son grand-père Alain avait évolué en D 2, toujours dans les cages. Quant à son père, Lionel, il a tout connu au plus haut niveau à ce poste (L 1, Coupes d’Europe, équipe de France, expérience à l’étranger). « On progresse à chaque génération », sourit ce dernier.

Dans une vingtaine d’années, Liam sera peut-être un rempart mondialement reconnu. Ou un gardien de phare, on ne sait pas. « Nice devrait déjà lui faire signer un contrat de non-sollicitation, plaisante son père. Enfin, pour le moment, ce sont les escargots et les sauterelles qui l’intéressent. »
 
Lionel, lui, n’en a pas tout à fait terminé avec son histoire. À trente-cinq ans, il va entamer la saison samedi au Havre dans la peau du numéro 1 de l’OGC Nice. La dernière fois, c’était lors de la saison 1995-96, avec Albert Émon comme entraîneur. Le destin a de drôles de rebonds. Fin janvier 2007, il avait été à la retraite durant deux jours, entre la résiliation de son contrat avec les Glasgow Rangers et l’appel de Nice. 
 
Ospina, un gardien d’avenir 
 
Sans l’OGCN, il rangeait les gants : « Les six derniers mois à Paris avec Guy Lacombe (hiver-printemps 2006) et les six premiers mois à Glasgow( été-automne 2006) avaient été très difficiles. Je rentrais chez moi à Nice pour ne plus partir ailleurs. » Un an et demi plus tard, on lui fait confiance pour prendre le relais d’Hugo Lloris, parti à Lyon. Il a plongé dans l’inattendu : « C’est une bonne surprise. En janvier 2007, j’étais revenu pour rendre service derrière Hugo, alors que Damien (Grégorini) partait à Nancy. Je n’avais d’ailleurs signé que six mois. Et puis on s’est sauvés, et comme avec Lilian (Laslandes) on avait amené un peu de sérénité dans le vestiaire, on avait été prolongés (jusqu’en juin 2009 en ce qui le concerne). J’ai été surpris qu’Hugo parte aussi vite. Après, les quelques matches que j’ai joués l’an passé (10) ont dû peser en ma faveur. Dans ce métier, on fait rarement des cadeaux parce qu’on vous aime bien. » 
 
Letizi est allé vérifier sa vue hier chez l’ophtalmologue. Il a 12/10e à chaque oeil. Ça va. D’un point de vue psychologique, maintenant , l’approche chez un gardien diffère évidemment selon la hiérarchie. « Ce qu’il me faut, c’est retrouver l’esprit de compétition. Après, je n’ai pas d’objectif personnel. Mon objectif, c’est que l’équipe soit performante. » Letizi sait qu’il doit assurer la « transition » entre Lloris et David Ospina, le gardien colombien que le directeur sportif niçois Roger Ricort est allé chercher en Colombie, à l’Atletico Nacional, pour le faire signer quatre ans. C’est le futur numéro 1 niçois. Un gardien d’avenir, dont le style se rapproche plus du sobre Mondragon que de l’extravagant Higuita. Il avait fêté sa première sélection avec les cafeteros en février 2007 à dix-huit ans contre l’Uruguay en amical (1-3). Renseigné, Ricort était allé à sa rencontre en février dernier. Il l’avait vu à l’oeuvre dans un derby de Medellin contre l’Independiente, en Copa Libertadores contre Sao Paulo (BRE) (1-1) et bon nombre de fois sur DVD. Comme, par exemple, Ederson quand il était arrivé du Brésil, Ospina, qui aura vingt ans le 31 août, est appelé, dans l’idéal, à prendre patiemment ses marques et à s’intégrer en douceur, sur le terrain comme en dehors. « 70 % de l’intégration vient de la mentalité », souligne Ricort, qui a vite perçu « du sérieux » chez ce gardien de 1,81 m pour 76 kg arrivé lors de la deuxième semaine de juillet, après s’être marié. Là, il vient juste de se trouver une villa. Son agent est sur place pour l’aider à communiquer. Il avait commencé à apprivoiser le français en Colombie. Il a repris les cours en stage à Albertville. Évidemment, bien comprendre et bien se faire comprendre sur le terrain, c’est capital, qui plus est chez un gardien. « J’admire sa présence dans le but, expose Letizi. Il joue simple, il a une bonne technique de prise de balle, il est assez tonique. Ça va faire un bon gardien de L 1. »