Dario Cvitanich a été recruté à l’Ajax Amsterdam il y a quelques mois. Il est aujourd'hui le troisième meilleur buteur de la L1. 

 

Avec dix buts, Dario Cvitanich est la troisième gâchette de L1. Une sacrée bonne pioche pour l’OGC Nice, qui a recruté l’Argentin de 28 ans à l’Ajax Amsterdam l’été dernier. Un transfert malin des recruteurs azuréens Serge Recordier et Jean-Philippe Mattio, d’abord alertés par un agent, puis rassurés par leur enquête sur la personnalité de l’attaquant. Et bien aidés par... un stagiaire!
 

 

Romain Stevenon, étudiant en droit du sport de 25 ans, a passé six mois chez les Aiglons. "Je regarde beaucoup de matches en Amérique du Sud. Pendant une rencontre de Boca Juniors (où l’avait prêté l’Ajax), je suis tombé sur Cvitanich, raconte-t-il. Je l’ai proposé à Serge, qui connaissait son nom. On l’a observé chacun de notre côté puis comparé. Son jeu nous a plu." Le profil de l’attaquant est soumis à Claude Puel. L’entraîneur valide après avoir sondé Juan Simon, international argentin connu à Monaco. Jean-Pierre Rivère, le président de l’OGCN, se renseigne auprès de Renato Civelli. "Vous n’y arriverez jamais", lui dit le défenseur niçois, qui a côtoyé Cvitanich à Banfield.

 

Mais le club ne laisse pas tomber. Le stagiaire zélé passe des heures à compulser la presse argentine, trouve des statistiques, les coordonnées de l’agent et même des infos sur la vie privée de Cvitanich, en couple avec une star télé de son pays. "Romain a plus de facilités à fouiller sur Internet que moi, sourit Recordier. Il a donné un coup de main important." Il découvre aussi des détails de son contrat et que l’Ajax cherche à se délester de son salaire. Des renseignements utilisés par les dirigeants pour convaincre le club néerlandais d’accepter leur modeste offre : 400.000 euros, vingt fois moins que le prix d’achat.

 

Nice n’a pas conservé Romain à l’issue de son stage. Il prépare le concours d’avocat mais rêve de devenir recruteur. Il regarde dix à quinze matches par semaine, ne rate jamais ceux du Gym. "Mes amis ignorent que j’ai participé à la venue de notre avant-centre car je ne recherche pas la gloire, assure-t-il. Mais avec Cvitanich, j’ai laissé au club un bel héritage."