Habitué à jouer le maintien avec Nice ces dernières saisons, Renato Civelli savoure la cinquième place qu'occupent actuellement les Aiglons, avant un déplacement à Lyon, samedi. Le défenseur argentin regarde vers le haut.

 

«Renato Civelli, l’an dernier, vous nous aviez confié être «usé» de jouer chaque saison le maintien. Ça va mieux, non ?

 

Oui, forcément, beaucoup mieux. On a déjà 29 points, ça fait une grosse différence. C’est plus agréable à vivre, mais pour en arriver là, on a fait beaucoup d’efforts. Il faut continuer parce qu’on n’a pas une grosse marge. Si la concentration et l’état d’esprit ne sont pas là, on va passer au travers.

 

 

 

 

Comment passe-t-on en quelques mois d’un club qui joue le maintien à un club qui joue le haut de tableau ?

 

Il y a eu beaucoup de changements : un nouveau staff, de nouveaux joueurs. L’an dernier, l’état d’esprit et l’ambition étaient déjà là. Sans ça, on serait d’ailleurs sûrement en L2. Cette année, il y a plus de qualités.

 

Avez-vous l’impression d’être dans un nouveau club ?

 

Non parce qu’on s’est toujours donné à fond. Les supporters sont certainement un peu plus euphoriques, mais pour moi, c’est le même métier, le même club.

 

L’une des grosses différences avec l’an dernier, c’est l’apport de Dario Cvitanich. Son efficacité vous surprend-elle ?

 

Franchement, je ne m’attendais pas à ce qu’il en soit déjà à dix buts en Championnat plus deux autres en Coupe. Je savais qu’il pouvait marquer des buts, mais pour moi, ce n’est pas sa qualité principale, ce n’est pas un buteur. A son arrivée, je lui avais dit que s’il marquait dix buts dans la saison, ce serait déjà une saison réussie. Finalement, il l’a fait en six mois. Et il peut encore s’améliorer.

 

Dans quelle mesure l’arrivée de Claude Puel a-t-elle également métamorphosé le club ?

 

Il nous a apporté son expérience. Et puis, personne ne doute de lui. Il a dix ans de carrière derrière lui, un bilan qui ne se discute pas. Au début, même quand on avait neuf points en dix journées, personne n’a douté. Ça offre de la tranquillité, ça permet de travailler dans de bonnes conditions. Les jeunes ont aussi de la chance de l’avoir. Il a les épaules larges, il absorbe toute la pression. Quand tu es jeune, qu’on t’enlève le poids des responsabilités et qu’on te laisse jouer tranquille, c’est un soulagement énorme. C’est idéal pour progresser.

 

Quand il est arrivé et qu’il a annoncé qu’il visait l’Europe d’ici deux ou trois ans, l’avez-vous pris pour un fou ?

 

Non, parce que ce n’était pas pour tout de suite.  Depuis qu’il y a le projet du Grand Stade, le club ne peut que progresser. Ça attire de nouveaux sponsors, de nouveaux joueurs et même un nouvel entraîneur. Sans ce projet, je ne suis pas sûr que le coach serait venu. Et quand on a un bon entraîneur, les bons joueurs arrivent aussi. Ça fait un effet boule de neige dans le bon sens. Dans deux-trois ans, on pourra jouer l’Europe sans problème. Mais il faut travailler, ne pas sortir du chemin.

 

Lorsque nous avons suggéré à Eric Bauthéac que les ambitions de l’OGCN pourraient être revues à la hausse dès cette saison, il a paru amusé et nous a immédiatement parlé de maintien.

 

Non, il ne faut pas être hypocrite. Moi, je ne regarde pas le maintien. En tout cas, pas comme l’an dernier. Avec ce qu’on a démontré, il faut regarder vers le haut, même si ça ne veut pas dire qu’on a l’Europe en tête.

 

A propos de votre match à Lyon, peut-on parler d’un déplacement chez un concurrent direct ?

 

Non. Lyon joue le titre, pas nous. Mais on les a déjà battus en Coupe de la Ligue (3-1), alors on va essayer de sortir de nouveau un gros match. Aujourd’hui, tout le monde s’enflamme parce qu’on est 5e, mais il faut être attentif. On peut vite rechuter.»