Samedi, sans jouer, le Paris-SG avait quitté la zone de relégation. Hier, il a joué contre Nice et est retombé dedans. Peut-être devrait-il ne plus jouer d’ici la fin de la saison ! Ou alors demander à arrêter les matches après quatre-vingts minutes de jeu… Les Parisiens auront sans doute toutes les peines du monde à digérer ce qui s’est passé hier soir. Un scénario terrible pour une équipe malade, qui lutte depuis des mois et des mois pour sauver sa place en L 1. À la 77e minute, Pedro Miguel Pauleta inscrivait un but splendide et donnait l’avantage au PSG (2-1). Déjà déterminant sur l’égalisation de Luyindula (50e), le Portugais s’arrachait au milieu des jambes niçoises pour tromper en force Lloris.

 

Le temps presse pour le PSG

Le Parc des Princes exultait, chantait et célébrait son héros, son capitaine, auteur d’un match remarquable. Un homme qui dans quelques semaines quittera la France pour retrouver son Portugal natal. Et peut-être un club. C’est ce qu’il a laissé entendre ces derniers jours à la presse de son pays. Quand il a marqué, il restait donc une dizaine de minutes au chronomètre de l’arbitre. Les hommes de Paul Le Guen ont oublié de les jouer. Ils ont aussi oublié qu’à Nice il y avait Koné, un attaquant génial, capable d’un coup de reins, d’un dribble court, de faire chuter une défense entière. Les Parisiens étaient pourtant prévenus.

En première période, c’est déjà lui qui avait ouvert le score. Un but splendide (36e) inscrit d’une frappe enroulée du droit. À la 83e, il réapparut donc. Il dribbla avec délice et classe Armand pour tromper, d’un pointu, Landreau. Ah, le pointu ! Un outil imparable et magnifique. Mais à Nice, Koné n’est pas le seul joueur à être capable de réaliser de belles choses. Il y aussi Ederson, qu’on verra dans quelques mois vêtir le maillot de l’Olympique Lyonnais. Ces dernières semaines, il paraît qu’il avait déjà un peu la tête dans le Rhône. Contre Paris, il s’est souvenu qu’il était encore un joueur de l’OGC Nice. À la 86e, il profita à la fois de l’apathie et de la gentillesse parisienne pour offrir la victoire à son équipe. Encore un but splendide, avec un dribble génial sur Yepes et une frappe simple et placée que Landreau, passif, regarda passer et filer dans son but. Les Niçois, qui ont toujours gagné à l’extérieur quand ils ont ouvert le score, ont désormais 47 points. Ils peuvent espérer la cinquième place qui offrira peut-être une place en Coupe de l’UEFA. S’ils y parviennent, ils rejoindront le Paris- SG, vainqueur de la Coupe de la Ligue. En revanche, ils ne sont plus vraiment certains de croiser le club de la capitale en L 1. Le Paris-SG est au plus mal même s’il n’a pas réalisé un mauvais match. Avec un nouveau système, un milieu en losange et Chantôme au poste de meneur de jeu, il s’est à nouveau procuré des occasions qu’il a été incapable de concrétiser, surtout en première période. Et comme souvent, il s’est exposé. Et a craqué. À chaque fois que Nice a pu sortir proprement le ballon, l’équipe de Paul Le Guen a peiné. Ce losange réclame un travail défensif énorme aux deux joueurs de couloir (Mendy et Rothen). Ils ont manqué de repères et laissé Clément, souvent seul. Trop seul. Pour ne rien arranger, Rothen n’a pas pu finir le match, touché à un mollet.

L’entraîneur parisien essaie beaucoup de choses mais ne parvient toujours pas à trouver la bonne formule. Le temps presse. La situation est grave. Le PSG, qui doit encore se déplacer à Toulouse et Sochaux, n’a pas d’autres choix que de gagner samedi prochain, à Caen… Il n’a plus gagné à l’extérieur depuis une éternité. C’était en décembre 2007, à Saint-Étienne (1-0). Mais avant, il y a Carquefou, mercredi, à la Beaujoire. Denis Renaud, le technicien de l’équipe de CFA 2, devra se préparer très certainement à affronter les réservistes parisiens. Les titulaires ont besoin de souffler, de se changer les idées pour oublier ce revers cruel. Et fatal ?

Le dragster Koné

L’HOMME CLÉ : B. KONÉ (Nice), 8

Jusqu’à présent, il avait gardé son réalisme pour les spectateurs du stade du Ray. Ses dix buts, il les avait inscrits devant son public. Il a doncchoisi le Parc des Princes pour offrir son meilleur récital à l’extérieur et y ouvrir son compteur. Il a donné le tournis aux défenseurs parisiens et agrémenté sa performance de deux réalisations pleines de vitesse, de culot et de sang-froid.

PARIS-SG

LANDREAU (4) : il n’est pas parvenu à être déterminant.

CEARA (4) : rend malencontreusement le ballon à Laslandes sur l’ouverture du score. Toujours trop juste en défense.

Z. CAMARA (4) : il a constaté que le moindre retard devant Koné pouvait être fatal.

YEPES (4) : un sans-faute jusqu’au but d’Ederson, qui l’élimine dans la surface.

ARMAND(4) : lui aussi a expérimenté la vivacité de Koné (82e). Avant, il avait pourtant maîtrisé.

B. MENDY (4,5) : combatif avant la pause, discret ensuite.

CLÉMENT (4,5) : seul devant la défense, il a subi de plein fouet les attaques adverses et compensé par des fautes, dont une dans la surface non sanctionnée (72e).

ROTHEN (5,5) : des débuts laborieux. Mais un centre décisif amenant le but de Luyindula. Sorti sur blessure (mollet) pour SOUZA (55e), qui a peu pesé.

CHANTÔME (4) : meneur de jeu, il a eu du mal à trouver sa place. Remplacé par DIANÉ (64e).

PAULETA (7) : des tirs repoussés par Lloris (24e, 42e), dont un qui conduit à l’égalisation. Il s’est ensuite arraché pour obtenir le but qu’on a cru décisif.

LUYINDULA (5,5) : un but opportuniste a récompensé son jeu en déviations (50e). Insuffisant, toutefois.

 

NICE

LLORIS (6) : impeccable dans les airs, mais malheureux sur le but de Luyindula et impuissant sur celui de Pauleta.

D. DIAKITÉ (5,5) : pendant près d’une heure en charge de Rothen, qu’il a gêné en pressant très haut. Plus tranquille avec Souza.

APAM (5,5) : face à Pauleta, il s’est accroché même si le Portugais a été décisif par deux fois.

KANTÉ (6,5) : solide et intraitable, il a tout ramassé.

ROOL (5,5) : surpris une ou deux fois  en première période avant de se reprendre.

ECHOUAFNI (6) : obligé de compenser le positionnement haut de Diakité, il a ensuite fait parler sa science du placement.

BALMONT(5,5) : une activité de tous les instants pas toujours récompensée.

HELLEBUYCK (5) : un match en demi teinte avec un gros moment d’absence sur le but de Pauleta.

EDERSON(6,5) : il est monté en puissance pour finalement donner la victoire au Gym. Son meilleur match depuis longtemps.

LASLANDES (5,5) : une rôle ingrat, mais une superbe remise pour Koné avant de laisser sa place à un BAMOGO travailleur (67e).

B. KONÉ (8) : voir ci-dessus.