Habib Bamogo, vous ne jouez pas beaucoup depuis le début de la saison (7 matchs, 1 titularisation, 1 but). Comment le vivez-vous ?

 

Ce n’est pas une situation facile à vivre mais j’ai des principes, des valeurs et des codes. Je suis là, je travaille, je fais les efforts et j’essaie de rester bien concerné, même si ce n’est pas facile. Je suis dans le milieu depuis longtemps maintenant. Je sais que ça peut tourner vite donc je reste concentré et je fais à fond ce que j’ai à faire. Parfois, ça va, parfois, ça va moins bien et je prends des coups au moral. Mais je reste concentré et dans l’esprit. A l’entraînement, je suis tout le temps à fond. Je me sens bien. Je ne vais pas cacher que quand arrive le week-end, c’est un peu plus difficile car je sais que je ne vais pas jouer. Mais j’use de mes valeurs et de mes codes pour rester dans l’esprit. 

 

Vivez-vous actuellement la saison la plus difficile de votre carrière ?

 

Non, je ne pense pas. Même si au début je me suis blessé deux fois. J’avais fait une bonne préparation, j’avais bien commencé la saison, j’ai joué contre Valenciennes et je me suis blessé. Mais je suis bien revenu. Et il y a aussi la sélection (ndlr : Burkina-Faso) qui me permet d’extérioriser. Le rassemblement est bientôt, ça va me permettre de partir un peu. Je vais m’appuyer sur tout ça et sur les choses de la vie, qui sont très importantes, pour passer cette période un peu délicate. Quand je vais en sélection, j’oublie un peu et ça me fait du bien. C’est exactement comme quand tu rentres chez toi et que tu retrouves ta famille. C’est la même chose.

 

Avez-vous songé à un départ dès cet hiver, sachant que vous êtes en fin de contrat et qu’un club turc (Karabükspor) aurait approché les dirigeants niçois pour vous ?

 

Personnellement, je ne suis pas au courant. Apparemment, les gens sont mieux informés que moi. Si des clubs sont intéressés, ils n’ont qu’à me contacter directement. De toute façon, partir pour partir, ça ne m’intéresse pas. Si tu pars et que tu te retrouves dans la même situation mais à l’étranger, c’est pire. Avec les années, je réfléchis autrement maintenant. Il y a quelques années, j’aurais pu partir n’importe où sur un coup de tête. Mais là, je suis beaucoup plus zen, détendu. Je vois et je gère autrement les choses mais j’ai aussi conscience que c’est l’expérience qui m’amène à parler comme ça. On dit toujours que les efforts finissent par payer. Si ça ne paie pas cette année, ça paiera plus tard.

 

Avez-vous été contacté directement par des clubs ces derniers temps malgré votre faible temps de jeu ?

 

Oui, quelques clubs m’ont contacté directement. Mais ce ne sont pas des choses très intéressantes pour le moment. On verra comment ça se passe d’ici la fin de la saison.

 

 

Que souhaitez-vous d’ici cette fin de saison ?

 

Jouer plus et surtout prendre du plaisir car le foot, c’est ça avant tout. Les valeurs que j’ai et le foot actuel ne vont pas trop ensemble mais j’essaie quand même de prendre un peu de plaisir. Après, quand je parle de plaisir, c’est en général, pas spécialement sur un événement. Car le milieu footballistique n’est quand même pas terrible. Il y a beaucoup d’hypocrisie… On ne va pas refaire le monde donc j’essaie de m’accrocher au bon qu’il y a toujours dans le mauvais. Parfois, j’essaie de me rappeler que c’est ma passion depuis que je suis tout petit et que j’ai commencé à marcher. Et c’est ce qui me permet de continuer à aimer le foot.