Voila, une demi-saison de passée. Une de plus. Terne, sans grand éclat. Peu de buts et logiquement, peu de victoires. Quant au jeu…
 
Mais un chiffre a retenu mon attention. L'an dernier à même époque nous avions à peine un point de moins. Pourtant, il existait une sorte de consensus : l'entraîneur devait virer, la situation n'était plus tolérable et il fallait cracher (parfois, hélas, au sens propre) sur Rémy, le seul joueur vraiment talentueux et efficace de l'effectif. Le club était condamné à la L2 "si on ne faisait rien". On pouvait même alors parler de lynchage à propos du malheureux, et il est vrai peu à son aise, Didier Ollé Nicole. Pourtant cette année, le bilan est à peu de chose près identique : pas mieux !

 

Qu'est ce qu'on s'ennuie à voir jouer ce Gym là. Nice-Auxerre, Lyon-Nice, Nice-Montpellier, Caen-Nice, Arles-Nice… La litanie de ces matchs sans UNE SEULE occasion de but digne de ce nom est interminable. Le football a-t-il cessé d'être un spectacle ? Paye-t-on sa place ou son abonnement à une chaîne de TV pour voir onze "Rouge et Noir" enchaîner les passes latérales ou en retrait (syndrome dit "de Sablé"), pour constater l'impuissance du pourtant remarquable de pugnacité et de technique Luboja, condamné, absolument seul aux abords de la surface adverse, à contrôler quelques ballons au milieu de quatre défenseurs et à les remiser du mieux possible, condamné à essayer d'en pousser un au fond tous les cinq ou six matchs ? Car nous en sommes là. Combien de face à face avec le gardien cet excellent joueur a-t-il perdu ? Aucun. Pour autant combien de buts a-t-il marqué ? Trois. Ridicule, famélique, minable. Et pourtant, Daniel n'y est pour rien. Paye-t-on sa place pour assister a un concours de centres ratés ou ne pouvant trouver fatalement preneur dans une surface peuplée uniquement de défenseurs adverses ? Paye-t-on sa place pour assister à un concours de corners mal tirés ou de coups-francs gâchés, expédiés dans les pieds du mur, les bras du gardien ou au quinzième poteau ?

 

Nous payons notre place parce que nous, supporters, appartenons à ce que l'on appelle en terme de marketing un "public captif", comme tous les publics de fans. Capable de faire 500 kms aller-retour sous la flotte pour admirer le néant d'un Arles-Nice. Mais attention, s'il existe un public captif, ces 7 à 8 000 personnes, pas davantage, qui peuplent aujourd'hui un Ray triste comme la pluie qui l'arrose si souvent les soirs de match, il existe aussi un public "libre" (il doit exister un terme "savant" qu'on me fasse l'amabilité de me l'apprendre) qui a déserté le Ray. Une désertion qui a vraiment commencée en 2009, et qui a suivi une lente érosion liée au manque d'ambition sportive du club. Rappelez-vous, un Nice-Vannes catastrophique, un Nice-OM honteux et un Monaco-Nice de coupe perdus sans être joués (bien qu'ils valussent les vivas de la foule au coach de l'époque), un comble pour des derbies ! Mais les choses se sont accélérées depuis et, de 10 à 12 000 spectateurs, l'affluence du Ray est soudain tombée aux alentours de 8 000 ! Et la météo n'explique pas tout ! Ces 3 000 personnes (6 000 depuis la montée !) qui ont décidé de faire autre chose de leurs fins d'après-midi ou de leurs soirées on clairement répondu "NON" aux questions posées dans le précédent paragraphe. Non, on ne paye pas pour espérer une fois tous les deux ou trois matchs que Mouloungui, Ben Saada ou Mounier auront un éclair de génie. Ce public "libre" a choisi de partir, de déserter le Ray, de passer plus de temps en famille ou avec des amis, voire de regarder une émission affligeante à la TV mais qui le sera toujours moins que le jeu indigne proposé par l'OGCN depuis trop longtemps.

 

Alors oui, on me dira qu'il faut être réaliste, que ce qui compte c'est le maintien, qu'on n'a pas une grande équipe. Et alors ? Avait-il une "grande équipe" Gernot Rohr, avec ses Bigné, ses Diawara, ses Abardonado, Grégorini ou Varrault ? Mais à défaut de jeu on avait des buts et des victoires. Je dirais même qu'en terme d'effectif, avec Pejcenovic, Civelli, Clerc, Digard ou Luboja, mais sans Rémy, le groupe d'Eric Roy a plus d'allure que le bricolage de DON... pour des résultats aussi médiocres. Alors cessons de nous abriter derrière les moyens ou l'effectif. Car un Faé, un Mounier, un Ben Saada, un Digard, avec un Luboja ou un Mouloungui à la conclusion, sécurisés par des Clerc, Pej, Civelli ou Ospina devraient franchement être capables de déstabiliser Caen ou Arles, de se créer au moins une occasion à Lens... Et bien non. Le néant ! Il ne faut donc pas s'étonner de voir le Ray se vider. Mais peut-être lorsque nous ne serons plus que 4 ou 5 000 envisagera-t-on de réagir ?

 

Pourtant, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Pas plus que je ne participais au lynchage (qui aujourd'hui paraît, de fait, outrancier - et je parle du lynchage, pas de sa mise à l'écart devenue inévitable) de M. Ollé Nicole, je ne souscrirai à une campagne anti-Roy. M. Roy est bon communiquant, intelligent, passionné. Son Gym a au moins le mérite de se battre. C'est avec cette valeur essentielle que l'OGCN, puisqu'on ne sait le faire joueur mieux alors qu'il en a d'évidence les moyens, s'en sortira. C'est avec cette vertu qu'il a le mérite, au moins, de terrasser ses rivaux historiques, chose qu'il avait perdu l'habitude de faire depuis plusieurs années. Qu'elle fut belle cette reprise de Faé au bout du bout d'un Nice-OM ennuyeux comme la pluie (encore elle !) mais à propos duquel on ne retiendra bien sûr que la moue de Deschamps et la déconfiture de la "France du foot" (du raciste - oui, mépriser les Niçois c'est aussi du racisme - Ménès à toute l'équipe des "journalistes" de C+, TF1, l'Equipe, sans parler des multiples blaireaux en casquette et Sergio Tacchini qui n'ont jamais mis les pieds à Marseille mais descendent faire pisser leur clebs avec le maillot de l'OM à Trouville les Bains ). Qu'elle fut belle cette victoire qui brisa l'élan de St Etienne ou enterra Bordeaux. Qu'il fut beau ce but de Mouloungui, au bout du courage, et qui permit à 10 contre 12, de ne pas s'incliner chez les Princesses.

 

Non, tout n'est pas tout noir, un stade sort de terre, un mercato s'annonce et jusqu'à présent l'équipe en place a montré toute sa compétence en ce domaine, contrairement à d'autres dont on paye encore aujourd'hui les choix (même s'ils ne furent pas systématiquement mauvais), et surtout la politique de recrutement africain de joueurs surpayés. Et, éternel optimiste, je persiste à croire que l'avenir appartient au Gym !

 

Mais par pitié, M. Roy, ne serait-il pas possible, surtout lorsque l'adversaire est du calibre d'Arles ou de Lens, de voir un tout petit peu de spectacle ? Vous savez, les buts, par exemple, qui sont l'essence de ce jeu ? Car vous savez aussi mieux que moi qu'à ne pas marquer on ne gagne pas et qu'une descente en L2, pour un club à qui l'avenir appartient prétendument (!), serait pour le moins catastrophique. Or, à regarder le classement…

 

Allez, monsieur Roy, soyez sympa, faites un peu mieux !