Après une saison galère, l'OGC Nice espère repartir sur de nouvelles bases lors de cet exercice 2010-2011, avec toujours à sa tête Eric Roy, qui est parvenu à maintenir le club dans l'élite. Joueur cadre de l'équipe, Julien Sablé compte sur l'état d'esprit des Aiglons et leurs vertus collectives pour ne pas revivre le même scénario.

Comment s'est passée la préparation ?


Bien, on est en train de bien bosser (après un stage d'une semaine à Albertville début juillet, les Aiglons en ont effectué un deuxième la semaine dernière à Megève). Il reste quinze jours avant la reprise, presque vingt jours (l'OGC Nice reprend le 7 août face à Valenciennes). On rentre dans une autre phase de préparation pour monter en puissance avant le début du championnat.


Et les premiers matches amicaux ?


Pour l'instant, les matches ne sont pas significatifs, parce que c'est avant tout un travail physique et de mise en place de l'équipe. En plus, il n'y avait pas tout le monde (l'attaquant Anthony Modeste notamment, blessé au genou droit). Ça ne s'est pas trop mal passé, même si on n'a pas encore gagné de match(*). On essaie de mettre des choses en place, pour l'instant c'est pas trop mal.



Le staff qui a terminé la saison (Eric Roy, René Marsiglia, Fred Gioria) a été reconduit, vous avez dû être soulagé, non ?


Oui, pour moi, c'est une très bonne nouvelle, parce que ça s'est bien passé au niveau du groupe et que la stabilité est quelque chose d'important dans un club, notamment au niveau des dirigeants et du staff. Ce staff là avait répondu présent, nous a bien aidé à atteindre l'objectif du maintien. On repart sur une saison complète en espérant que ça se passe mieux que la saison dernière.



"On ne va pas pleurer parce que tel ou tel joueur est parti"



Quelques joueurs cadres ont quitté l'équipe, je pense notamment à Apam, Echouafni qui a pris sa retraite, voire Rémy, êtes-vous inquiets pour la saison à venir ?


On perd de très, très bons joueurs, importants pour le groupe. Maintenant, ce sont les aléas du football. Ces joueurs vont être remplacés ou l'ont été. L'an dernier, on a prouvé qu'on pouvait répondre présent même quand il y avait des joueurs importants absents, en y mettant du collectif, un état d'esprit. Aujourd'hui, c'est sur cela que l'on va s'appuyer. On ne va pas pleurer parce que tel ou tel joueur est parti. On a de très bons joueurs et une réelle force collective. C'est ce que l'on avait montré la saison dernière en se sauvant. Maintenant, il faut le faire sur toute une saison, même si ça va être une saison difficile comme toutes les années, car on est dans une situation financière un peu délicate. Mais, on s'est prouvé qu'on avait un beau collectif. Il va falloir désormais monter en puissance.



Du coup, c'est à votre tour d'être désormais un cadre de l'équipe. Vous avez notamment récupéré le brassard de capitaine. Est-ce davantage de pression ?


Le brassard, ça n'est pas encore officiel. Maintenant, devenir un cadre, je l'ai déjà été pendant de nombreuses années à Saint-Etienne. On sera beaucoup à avoir une importance dans le groupe. Mais ce sera le groupe le plus important, même s'il faut qu'il y ait des individualités qui se dégagent au niveau charisme, technique, tactique. De mon côté, je n'ai jamais eu peur de cette pression là. Je l'assumerai si on me désigne.



Le staff, les dirigeants ont-ils fixé des objectifs pour la saison à venir ?


Pas encore exactement, car on est encore dans une zone assez floue. On sait déjà qu'il va falloir se sauver, c'est important sur le plan financier pour le club. Il ne faut pas se fixer de très, très haut objectifs pour l'instant, mais s'appuyer et se concentrer sur le jeu et, produire autre chose que ce que l'on a produit cette année. On ne veut pas revivre ce que l'on a vécu: la lutte pour le maintien jusqu'à la fin. On a envie d'être beaucoup plus portés vers le jeu, avoir une identité de jeu, un collectif qui soit agréable à voir et aussi gagner beaucoup plus de matches, devenir souverains au Stade du Ray. Ils y a plusieurs petits objectifs qui sont importants. On espère tous être dans la première partie du championnat, mais, les places, il faut aller les chercher. Aujourd'hui, ce qu'on nous a demandé, c'est d'être surtout concentrer sur le jeu. Si on produit du jeu, que l'on prend beaucoup moins de buts, il y aura des victoires à la fin et on pourra prétendre à une meilleure place.



"Un club avec des valeurs qui sont les miennes"



Quels sont les atouts de votre équipe ?


C'est son collectif. Mentalement, le groupe a mûri. On a de jeunes joueurs qui ont beaucoup appris dans la difficulté la saison dernière, puisque ça a été vraiment une saison éprouvante. On a trouvé les ressources pour renverser une situation qui était mal barrée. La force de cette équipe, c'est en partie ce qu'elle a vécu la saison dernière et qu'elle n'a pas envie de revivre. Il y a vraiment un bon groupe, qui vit bien ensemble. On n'a peut-être pas les individualités qui pourront faire seules la différence, mais si on a un collectif qui est conquérant, on a des individualités qui se bonifieront sans que cela se fasse au détriment du groupe.



Et vous, sur un plan personnel, qu'est-ce que vous attendez de cette saison ?


Jouer ! J'ai bien fini la saison. Ce que j'attends, c'est d'être au service de l'équipe. Quand on fait appel à moi, d'être performant comme je l'ai été sur la fin de saison. Me battre pour ce club dans lequel je me sens bien. J'ai besoin de stabilité, je l'ai trouvé à Nice, un club avec des valeurs, qui sont les miennes: l'humilité, le combat, de l'engouement. J'ai envie d'incarner ça. Ça ressemble à ce que j'ai vécu à Saint-Etienne. J'ai vécu aussi des années difficiles. Je me suis relancé l'année dernière, ça demande à être confirmé. Je dois prendre mes responsabilités, c'est ce dont j'ai envie.


(*) Après deux nuls face à l'Etoile du Sahel et le Sporting Lisbonne (1-1), les Aiglons ont battus Saint-Raphaël (1-0), avant de s'incliner face à Grenoble (0-1). Ils affronteront samedi prochain Saint-Etienne à Chambéry, puis Toulouse à Colomiers dans une semaine .