L'an dernier à pareille époque, Nice se morfondait à la dix-neuvième place de Ligue 1. Après sa victoire sur Nancy (1-0) samedi dernier, les Aiglons pointent au quatrième rang. Une renaissance spectaculaire alors que les Azuréens restent sur une série record de onze matchs sans défaite.

Flash back. 24 janvier 2007, 21e journée de Ligue 1. Nice - Toulouse 0-1. Le Gym est 19e, à la dérive. 16 points seulement, à quatre unités du premier non-relégable. Un jeu en déliquescence, des luttes de pouvoir au sommet du club, des actionnaires qui se déchirent, un public qui crie son désamour. Nice est au bord de la crise de nerfs. L'OGCN patauge dans l'approximation aussi bien en dehors que sur le terrain. Durant quarante-huit heures, l'entraîneur Frédéric Antonetti et le président Maurice Cohen sont même destitués avant que les actionnaires ne les rappellent. Une décision sage, lourde de conséquences.

 

Depuis ce 24 janvier 2001, Nice est l'équipe de l'élite qui a le moins perdu. Seulement six revers en douze mois. Mieux, sur cette même année, les Aiglons se classent troisième équipe de Ligue 1 juste derrière Lyon et Bordeaux. Le Gym n'a plus perdu à domicile depuis un an et reste sur onze matchs sans défaite. Une mue aussi spectaculaire qu'inattendue. "On a souffert ensemble, on a connu les pires difficultés. Une situation qui soude un groupe. Aujourd'hui, on n'a plus envie de connaître ce genre de choses, c'est aussi simple que ça", avance Frédéric Antonetti comme tentative d'explication.

Des joueurs tout aussi revanchards

Avant de poursuivre : "Et je souhaite à tous les clubs d'avoir des joueurs comme Lilian Laslandes ou Lionel Letizi que l'on a recruté l'hiver dernier et qui nous ont apportés expérience et sagesse." Spectateur avisé de ce retournement de situation, Lilian Laslandes justement met ce retournement de situation sur le compte d'une confiance retrouvée : "Quand je suis arrivé, le groupe en manquait. Elle se trouve sur le terrain, mais aussi en dehors, lors de repas, de discussions. Aujourd'hui, l'ambiance est bonne. On est franc entre nous et le vestiaire reste notre monde". La théorie du cercle vertueux.

Pourtant Antonetti a trop souffert l'an dernier pour se montrer ambitieux aujourd'hui : "Si on était 4e à deux journées de la fin, je regarderais le classement. Mais aujourd'hui, le 12e, Rennes, a 28 points. Et c'est une belle équipe. Il reste 17 journées et d'autres équipes peuvent faire ce que l'on a réalisé la saison dernière. Il faut être réaliste. Aujourd'hui je ne regarde pas vers le haut mais vers le prochain match, c'est tout." Il est des traumatismes dont il est difficile de se remettre.

A l'image du club, certains joueurs renaissent sous le maillot rouge et noir. L'an dernier, David Hellebuyck se lamentait sur les terrains de CFA, trainant sa misère sous le maillot de la réserve du PSG. Aujourd'hui, il est le régulateur de l'entrejeu azuréen. Buteur décisif à 4 reprises déjà cette saison, il n'a manqué qu'une rencontre de L1. "On est revenu à une politique sportive simple : des jeunes talents (Lloris, Apam), des joueurs qui veulent se relancer (Hellebuyck, Bamogo) et des joueurs expérimentés qui veulent finir leur carrière dans un cadre plutôt agréable (Laslandes, Letizi)." Résultat, un an de haute volée, un an qui frôle la perfection. Un an seulement ?