Et de onze! Vainqueurs logiques de Nancy hier, les Niçois ont aligné un onzième match de Championnat sans défaite. L’OGC Nice, victorieux la troisième fois de suite, occupe désormais la quatrièmeplace du classement à un point de sa victime du jour. Il est en position européenne, même si personne au club ne tient à s’enflammer. « C’est bien, commente l’entraîneur, Frédéric Antonetti, mais je sais que tout va vite. Il y a un an, quand les choses tournaient mal, j’étais viré (*). Alors ne comptez pas sur moi pour sauter au plafond. Maintenant, sur ce qu’on montre depuis un an, je pense qu’on est à notre place. Peut-être même qu’on mérite quelque chose, mais il faudra aller le chercher.»


« Cette place n’est pas volée, confirme David Hellebuyck, auteur d’un très bon match et d’un superbe but. On démontre des qualités, on se crée des occasions et on en concède peu. » Face à une formation lorraine qui plafonne depuis plusieurs semaines (cinq nuls et deux défaites lors de ses sept derniers matches en L 1) mais qui n’a pas livré un mauvais match au Ray, faisant preuve de rigueur et d’agressivité, les Azuréens se sont souvent mis en position de conclure, par Bamogo, Laslandes ou Ederson. Mais ils ont été longtemps inefficaces, avant qu’Hellebuyck ne réussisse son exploit. «On savait que Nice était redoutable, remarque Pablo Correa, l’entraîneur nancéien. On a offert une bonne opposition, avec des possibilités de marquer de notre côté aussi. Il a fallu une grande action individuelle d’Hellebuyck pour qu’on s’incline. On est moins performants en ce moment, mais ce n’est pas anormal. Il ne faut pas oublier qu’on ne joue que notre troisième saison en L 1. On est encore en apprentissage. »

Un public et des réserves

L’ASNL apprend vite et Nice, qui fut son rival malheureux lors de la finale de la Coupe de la Ligue 2006 (2-1 pour les Lorrains), ne perd plus guère de temps. Hier soir, dans un stade une nouvelle fois en ébullition, où les douze mille spectateurs ont communié de la première à la dernière minute avec leurs joueurs, les Aiglons ont encore fait des merveilles et ont porté leur invincibilité à domicile à plus d’un an.« On a une nouvelle fois pris un plaisir pas possible, raconte Olivier Echouafni, le capitaine. Cette année, on se régale et je crois qu’on réussit souvent à gâter les spectateurs. On considérait la venue de Nancy comme un test. C’est une équipe très coriace, qui a la meilleure défense de L 1 et qui n’avait perdu que deux matches cette saison, mais on en est venu à bout en montrant qu’on n’est pas à ce niveau par hasard. »

Nice a aussi prouvé qu’il avait désormais des réserves. De la défense alignée en deuxième période (Jeunechamp, Yahia, Cid et Gace), après la blessure de Rool, les trois premiers n’étaient pas au club il y a un mois et demi et le dernier jouait en CFA. Un atout à ne pas négliger, alors que les Niçois vont se déplacer deux fois en quatre jours (mercredi à Rennes et samedi à Toulouse). Avec une confiance décuplée.

L’homme clé : HELLEBUYCK (Nice), 7
 
On sait qu’il est plus bavard sur le terrain que dans la vie. Hier soir, son pied gauche a encore bien parlé. Déjà essentiel contre VA avant la trêve (1-0, 19e journée), il a récidivé avec un but qui a aveuglé Bracigliano, sur un enchaînement contrôle orienté du droit, frappe du gauche (70e). Bérenguer en est resté tout étourdi à un moment où l’emprise de Nice se faisait moins précise. C’est son quatrième but cette saison, le quatrième en dehors de la surface.

NICE

LLORIS (6) : a détourné avec autorité des frappes excentrées (33e, 61e, 68e).

JEUNECHAMP (5,5) : de l’assurance en toute simplicité.

YAHIA (5,5) : assez efficace malgré l’enquiquinant Fortuné.

CID (5,5) : arrivé à Nice, lundi dernier, pour jouer davantage, il s’est montré à l’aise dans le jeu aérien.

ROOL (5) : pas de fioritures. Dia l’a passé une fois en première période (41e), ce fut dangereux. Remplacé à la mi-temps par GACE (note : 5), au départ de l’action du but.

BALMONT (6,5) : un bel entrain, très incisif.

ECHOUAFNI (6,5) : s’est bien dépensé, avec maîtrise.

HELLEBUYCK (7) : voir ci-dessus.

EDERSON (5,5) : de bonnes dispositions. Manque le break (72e).

BAMOGO (5,5) : généreux, souvent dans les bons coups. Aurait pu marquer (29e). Remplacé par Ma. TRAORÉ (90e + 1).

LASLANDES (5,5) : deux énormes occasions qu’il n’a pu cadrer (4e, 44e) et une superbe reprise de volée (12e). Un match énergique.

NANCY

BRACIGLIANO (5,5) : ferme sur la reprise de Laslandes (12e), élastique sur la tête de Bamogo (37e). Surpris par la frappe d’Hellebuyck (70e).

SAUGET (4,5) : parfois fragilisé sur son côté.

ANDRÉ LUIZ (4,5) : a souffert en première période. Ne monte pas assez vite sur Hellebuyck sur le but.

PUYGRENIER (5) : pas toujours serein au sein d’une défense instable. Deux têtes de peu au-dessus (33e, 36e).

BIANCALANI (4,5) : quelques largesses défensives.

I.DIA (4,5) : assez peu dangereux. Remplacé par MALONGA (69e).

BÉRENGUER (5) : a su exister dans le combat du milieu en première période. Une franche occasion manquée (41e). Enrhumé par Hellebuyck sur le but.

B. GAVANON (5) : a plutôt subi dans la région de Balmont.

BRISON (4,5) : n’a pas trop réussi à aérer les idées nancéiennes. Remplacé par SARKISIAN (77e).

CURBELO (4) : est resté dans l’ombre.

FORTUNÉ (5,5) : a fait peser une menace assez constante. Deux fois dangereux sur des frappes excentrées cadrées (33e, 68e).