Nice va jouer ce soir contre Lorient pour conserver sa huitième place et c’est un challenge à peu près conforme à la logique. Le Gym a fini deux fois sur trois à cette place depuis que Frédéric Antonetti est arrivé en juillet 2005 et ses 32 millions de budget ne lui permettent pas de viser beaucoup plus haut. « On est les meilleurs des petits », dit souvent l’entraîneur.

 

Pourtant c’est le désenchantement et la frustration qui dominent à tous les niveaux. Les supporters rêvent d’Europe et à la tête du club tout le monde se pose des questions sur l’intérêt de continuer. Le trio Cohen-Ricort- Antonetti sera-t-il encore aux commandes la saison prochaine ? Rien n’est moins sûr.

 

Les interrogations de l’entraîneur, sous contrat jusqu’en juin 2010 avec un an de plus si Nice termine huitième, sont connues. Dimanche, après le match à Paris, il a répété que c’était « frustrant de rebâtir chaque année une nouvelle équipe. (...) J’en ai un peu marre ». Il ne cache pas qu’il s’interroge sur son avenir : « Quand je suis arrivé, on m’a dit qu’un nouveau stade serait prêt pour le début 2008. Ça n’a pas été le cas. Maintenant on parle de 2013. Pour un entraîneur, quatre ans c’est énorme. D’aujourd’hui à 2013, les moyens ne vont pas changer et les difficultés seront les mêmes. On aura du mal à retrouver une dynamique positive. Est-ce que j’aurai l’énergie nécessaire pour y parvenir ? Je ne sais pas. Alors oui, je me pose des questions et tout est possible. Je peux rester, je peux m’accorder un break pour me régénérer, je peux aller ailleurs. » S’il décide de partir, les possibilités ne manqueront pas. Marseille, Lens ou Rennes le suivent. Mais le cas de l’entraîneur n’est pas unique à Nice. Même si leur situation n’est pas liée à celle d’Antonetti, avec qui ils collaborent sans nuage depuis quatre ans, Maurice Cohen et Roger Ricort s’interrogent aussi.

 

Cohen : « N’est-il pas préférable de laisser la place ? »

 

Le directeur sportif se refuse à tout commentaire. Mais on le sent impuissant, usé aussi par cette forme d’inertie qui gravite autour du club : l’absence de stade, celle d’un centre d’entraînement fonctionnel, les problèmes récurrents avec l’association qui empêchent le développement du centre de formation, le manque de moyens qui a obligé de vendre pour 29 millions d’euros la saison dernière et qui pourrait avoir les mêmes effets cette année. « C’est logique qu’il se pose des questions, affirme le président Cohen. Moimême, je suis en pleine période de réflexion. Est-ce que j’aurai la force de continuer dans les mêmes conditions ? N’est-il pas préférable de laisser la place à d’autres ?

 

Il faut faire une vraie analyse de la situation, voir si un nouveau projet est possible sur les années à venir. » Actuellement, c’est donc bien plus que le maintien – qui serait définitivement acquis en cas de succès sur Lorient – qui se joue à Nice. C’est surtout l’avenir à moyen terme d’un club où les ambitions des uns s’entrechoquent avec les moyens voulus par les autres (actionnaires, collectivités). Difficile de faire coïncider les deux.