Les promesses du jeu vont peutêtre finir par ne pas mentir. Loué depuis le début de la saison pour la qualité de son jeu collectif en dépit de résultats très insuffisants, Sochaux a remporté hier face à une faible équipe niçoise un deuxième succès d’affilée après sa victoire à Lorient (2-1) le week-end dernier. Ce doublé, inédit pour Sochaux cette saison, ne lui permet pas encore de sortir de la zone des relégables, mais l’équipe doubiste n’en est plus très loin. Elle peut même raisonnablement y croire car elle semble enfin accompagner ses aptitudes techniques de l’efficacité requise pour une équipe de Ligue 1.

 

 

« Semble » seulement car la soirée d’hier ne suffira pas à en faire une loi. La supériorité sochalienne dans le jeu ne lui a longtemps valu qu’une domination aux points : plus d’enchaînements collectifs, plus d’occasions franches, mais pas plus de buts jusqu’au mouvement enclenché par Maurice-Belay et conclu par Sverkos après l’intervention d’Erding (69e). Hier encore, l’attaquant turc s’est montré décisif au bon moment. Pour son équipe, qui semblait se laisser gagner par une certaine lassitude, et pour lui aussi, car ses mauvais choix et ses gestes ratés à l’approche du but commençaient à faire descendre quelques sifflets des tribunes de Bonal, qui, comme ailleurs, ont la mémoire courte. À leur décharge, Erding avait gâché d’entrée unexcellent service en profondeur de Sverkos, dans le dos d’un Apam endormi. Plutôt que d’aller dribbler Ospina, l’attaquant sochalien avait d’abord voulu s’assurer qu’il n’était pas hors jeu, en jetant un coup d’oeil à l’arbitre assistant, une fois puis une deuxième, laissant largement le temps au gardien niçois d’intervenir dans ses pieds (6e).

 

Antonetti a tout essayé

 

Malgré cette occasion ratée, Sochaux n’a cessé d’afficher sa supériorité, s’appuyant notamment sur la qualité de la relation entre ses latéraux et ses milieux excentrés, avec un Mikari très entreprenant, dont les centres pour Erding étaient coupés par Kanté (8e, 62e). Côté droit, un mouvement à trois entre Pichot, Sverkos et Isabey était aussi malconclu par l’international turc (27e), avant un joli une-deux entre Pichot et Isabey, dont le centre était repoussé par Apam (44e).

 

Vite conscient du manque d’agressivité de ses hommes, Antonetti aura tout tenté pour pallier leurs déficiences. L’entrée de Hellebuyck à la pause et le replacement de Rémy dans l’axe donnèrent un peu plus de présence offensive aux Niçois, mais une seule occasion franche, une tête de Rémy repoussée par Dreyer (76e). Vite lancés sur la pelouse, Traoré et Modeste n’auront pas pesé davantage. Encore à portée des équipes européennes après sa victoire àNancy (2-1), Nice a presque dilapidé en deux week-ends, contre Rennes (0-1) et à Sochaux, la perspective d’une fin de saison excitante.Mais le printemps des Niçois ne pourra pas être plus morne que leur prestation d’hier soir.